L'attaché militaire d'Israël en Russie expulsé pour espionnage

"L'attaché militaire et représentant du ministère de la défense israélien en Russie, un colonel des forces armées israéliennes, a été arrêté la semaine dernière par les autorités russes, qui le soupçonnaient d'espionnage", annonce un communiqué officiel. Selon le quotidien Haaretz, l'arrestation date du 12 mai. "Les services de sécurité



L'attaché militaire d'Israël en Russie expulsé pour espionnage
La Russie a expulsé l'attaché militaire de l'ambassade d'Israël à Moscou pour espionnage, ont indiqué, mercredi 18 mai au soir, l'armée et le ministère de la défense israéliens, affirmant que cette accusation était "infondée".

"L'attaché militaire et représentant du ministère de la défense israélien en Russie, un colonel des forces armées israéliennes, a été arrêté la semaine dernière par les autorités russes, qui le soupçonnaient d'espionnage", annonce un communiqué officiel. Selon le quotidien Haaretz, l'arrestation date du 12 mai. "Les services de sécurité en Israël ont conduit une enquête détaillée et ont conclu que ces allégations (d'espionnage) étaient infondées", assure le communiqué conjoint de l'armée et du ministère de la défense. La fin de la mission de l'attaché militaire en Russie était prévue dans deux mois, ajoute le communiqué.

IMMUNITÉ DIPLOMATIQUE

Des sources militaires israéliennes l'ont identifié comme un colonel de l'armée de l'air, Vadim Liederman, précisant qu'il était rentré en Israël il y a quelques jours après avoir été questionné par les autorités russes, qui le suspectaient d'espionnage, et sommé de quitter le pays immédiatement. Selon la télévision israélienne, la Russie l'aurait libéré sans l'inculper en raison de son immunité diplomatique.

Il aurait été interpellé dans un café où il se trouvait avec un citoyen russe. "Il était soupçonné par les Russes de traiter avec plusieurs agents locaux", a expliqué la télévision.

Le colonel Lierderman est né dans l'ex-URSS et parle le russe couramment. Ingénieur diplômé, c'est un expert technique de l'armée de l'air, qui a auparavant servi plusieurs années aux Etats-Unis, selon Haaretz.

UN "MALENTENDU"

Selon le site d'information israélien Ynet, l'attaché militaire "maintient que les allégations ne sont pas fondées, qu'elles sont fausses et que l'incident est dû à un malentendu".

"Des efforts intenses ont été déployés ces derniers jours par Israël pour apaiser Moscou et empêcher l'escalade d'une grave crise diplomatique. Toutefois, les Russes semblent déterminés à utiliser tous les moyens légaux à leur disposition contre l'officier", croit savoir Ynet. "Israël a des intérêts politiques et sécuritaires majeurs en Russie et tente actuellement de limiter les dégâts", souligne le site.

Lors d'une visite à Moscou en mars dernier, le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, avait tenté de persuader les dirigeants russes de prendre leurs distances d'avec les régimes iranien et syrien, considérés comme des menaces stratégiques par Israël.

LA RUSSIE, ACTEUR DE POIDS AU PROCHE-ORIENT

La Russie reste un important fournisseur d'armes du monde arabe et a notamment accepté de fournir des missiles sophistiqués antinavires Yakhont à la Syrie, un pays techniquement en guerre avec Israël.

Les responsables israéliens craignent que cette livraison ne finisse entre les mains du mouvement chiite libanais Hezbollah.

Cette affaire est loin d'être la première du genre. Au début des années 1990, un agent du Mossad (le service d'espionnage israélien), Reuven Daniel, avait été appréhendé dans une station du métro de Moscou après avoir monnayé des images satellite à une firme qui appartenait au renseignement militaire russe, d'après Haaretz.

L'espion israélien le plus célèbre aujourd'hui est Jonathan Pollard, 56 ans, un analyste de la marine américaine, condamné par la justice états-unienne à la détention à perpétuité en 1987 pour avoir fourni à Israël des milliers de documents classés "secret défense" sur les activités d'espionnage des Etats-Unis, principalement dans les pays arabes.

Israël a demandé, en vain jusqu'à présent, au président Barack Obama de le remettre en liberté.

Le Monde

Jeudi 19 Mai 2011
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