L´URGENTE PRIORITÉ. Par Bara Ba- FLAM-SÉNÉGAL



L´URGENTE PRIORITÉ. Par Bara Ba- FLAM-SÉNÉGAL
J'entends parler d'inondations, de criquets.

J'entends aussi, ici et là , s'exprimer un souci, manifestement empressé, pour les législatives ; mais rien sur la question explosive des terres spoliées des réfugiés de retour, pourtant d'une urgente priorité !

En effet, on a fait revenir ces réfugiés paysans sans se décider à leur rétrocéder leur seul moyen d'existence que sont leurs terres. On les a déposés, pour la plupart -suprême provocation- à proximité de leurs villages d'origine, qui leur sont toujours refusés.


A travers des préfets foncièrement hostiles à leur retour, usant de blocages ou de la solution du pourrissement, comme celui de Rkiz ou de Kankossa, avec un Ministre de l'intérieur qui traîne les pieds, le Gouvernement de Aziz, par ses hésitations et tergiversations, ses tâtonnements et ses demi-mesures, est entrain de laisser pourrir une situation grosse de dangers, porteuse de violence potentielle, à terme.

Et pas un parti politique pour mettre en garde, ou dénoncer cet état de chose !

Pas un leader ! personne, absolument personne !

On se focalise plutôt sur des inondations ou sur des criquets ; on appelle, pressé, aux législatives. . comme priorité ! on lorgne du côté du pouvoir par des appels de pieds !


Comportement bien étrange auquel nous a habitués une certaine frange de l'opposition, prompte à s'émouvoir à la moindre occupation des terres des Palestiniens, mais qui ne tique même pas face à l'arbitraire identique pourtant en cours dans la vallée du fleuve ; prompte à produire des déclarations virulentes sur toute agression israélienne, elle demeure ,curieusement, muette sur le génocide du Général Al Bashir au Darfour ! Des Noirs musulmans, ou musulmans Noirs. un million de morts ! Et pas un mot !.

Pusillanimité ?

Solidarité islamique ? peut être, mais qui se révélerait bien curieuse et toute sélective !


Mon avis est que ce problème des terres, autrement plus important et grave, mérite davantage d'attention, et exige d'être urgemment règlé, pendant qu'il est encore temps ; sans sa résolution correcte, pas d'amorce véritable, convaincante et rassurante d'une politique tendant à l'apaisement du climat social .


Quelle méthode , pour quelles solutions, je ne sais !

Mais une chose est sùre si , toutefois , on veut arriver à la réconciliation ou à une cohabitation harmonieuse entre les populations locales , il faudrait éviter le recours à ?'l'expropriation'' pour utilité publique, ou ?' l'indemnisation d'office''.


L'expropriation, solution d'autorité et contre productive, assurément, nourrira et fermentera ressentiments et frustrations qui finiront, tôt ou tard, par exploser.


L'indemnisation d'office, à son tour, même si elle peut sembler moins arbitraire ou plus commode, n'atténuera que très faiblement ces frustrations et ces ressentiments des populations. Jamais les populations victimes ne pardonneront.


J'expliquais, il y'a quelques mois, à travers un article intitulé ?' la sortie de crise ?' que l'indemnisation, si elle pouvait s'appliquer à d'autres aspects du dossier du passif en général, demeurait une solution inappropriée pour le problème des terres. L'attachement à la terre, facteur utra-sensible chargé affectivement, n'était pas monayable au regard de la mentalité paysanne de nos populations. L'argent n'amènera pas ces populations à renoncer à leurs terres ancestrales.

Voilà pourquoi il faudra, nécessairement, rétrocéder les villages et la terre à ces déportés qui en ont été injustement et arbitrairement dépossédés par ould Taya et Cimper, pour des raisons politiques et idéologiques racistes et chauvines .


Comment ?



En procédant d'abord au recasement de ceux qui les occupent encore.

Les « Mussaffrines » qui occupent actuellement ces villages vidés de leur population négro-africaine venaient tous de quelque part, et avaient donc des attaches localisables dans le fin fond du pays. Beaucoup, du reste, pouvaient, voulaient et avaient cherché à regagner leur terroir d'origine, mais l'Autorité administrative les en empêcha. Fermement.

Bien sùr que ces ??Mussaffrines' ', victimes d'un faux conflit monté avec le Sénégal, n'étaient pas responsables de la situation ainsi créée, qui fait d'eux des occupants.


L'Etat doit , en concertation avec le Sénégal, s'atteler à la compensation du préjudice par eux subi ; tout comme il doit également leur trouver des sites de résidence moins sensibles, moins conflictuels.

Nous avons dit que ces ?'Mussaffrines' ' avaient été fixés là, au Sud, d'autorité par ould Taya et Cimper, pour des raisons politiques et idéologiques inavouées, qui visaient à modifier l'équilibre démographique de la vallée .


Plaider, donc, dans ces conditions, pour l'indemnisation des populations négro-africaines injustement dépossédées de leurs terres, ne serait, ni plus ni moins , que légitimer et pérenniser une politique du fait accompli de l'occupation et de la dépossession, manifestement et visiblement, à caractère raciste.

Nous le refusons ! Et nous appelerons les déportés à le refuser.

Alors quelle solution ?

Ni expropriation, ni indemnisation, mais rétrocession !


La solution à l'amiable ou de compromis, si elle était envisagée comme 3 eme voie, pour avoir quelques chances de réussir, devra reposer sur un préalable, le rétablissement du droit ; Que ces terres soient rétrocédées d'abord et avant tout à leurs propriétaires légitimes ; que le droit fut dit ; que le droit de propriété soit clairement réaffirmé et rétabli

Après, et après seulement il serait alors peut -être possible, me semble-t-il, de faire accepter cette solution à l'amiable , qui pourrait même déboucher, pourquoi pas, sur une sorte de partenariat nouveau, entre les occupants actuels et les propriétaires ancestraux légitimes. Mais encore faut-il rétablir d'abord le droit.

Cette approche a le mérite de vider le contentieux de manière apaisée, pour s'appuyer sur une sorte de renoncement volontaire , sans risquer donc de susciter ressentiments et rancoeurs .


Bien entendu, cette solution, toute spécifique, qui vaut juste pour des cas particuliers, rares et jugés difficiles, ne saurait être généralisée. Dans tous les autres cas, la règle d'or sera de rétrocéder les terres et les villages..

Par cette démarche, plutôt que de laisser couver le feu sous les cendres, nous aurons contribué à éliminer définitivement tout risque de foyer futur, en posant les bases d'une reconciliation véritable et durable, souhaitée, gommant ainsi toute trace ou source de frustrations et de ressentiments.


L'indemnisation d'office devra donc être écartée d'emblée, pour ce qui concerne les populations paysannes, spoliées.

Elle pourrait, à la limite, concerner une certaine catégorie de fonctionnaires en âge de retraite, ou un certain nombre d'éleveurs qui ont perdu des milliers de têtes de vaches.

Cette solution par l'indemnisation d'office, si elle devait être retenue, devrait plutôt s'appliquer, avec force, aux hommes d'affaire impliqués. A charge pour eux de trouver un modus vivendi avec le Gouvernement. Peu importe les sommes colossales investies sur ces terres, par ces hommes d'affaire ! Elles l'avaient été dans la négation du droit. Les millions d'ouguiya investis ne donnaient, de toute façon, aucune légitimité à l'occupation.

Ces hommes d'affaire savaient qu'ils s'associaient là, à une entreprise secrète de spoliation planifiée, injuste. Ils auraient dù prévoir que cette injustice commise pourrait un jour être rattrapée, réparée . Ils auraient dù mesurer ce qu'ils risquaient.

Alors qu'ils assument !

Il faut abroger ces dispositions et actes « juridiques » pris dans l'illégalité, dans l'anarchie et dans l'opacité totale sous Gabriel Cymper , qui ont permis à des hommes d'affaire véreux, et à certains colonels embourgeoisés, de faire main basse sur les terres des paysans.

Rendre ces terres relève d'une nécessité impérieuse et urgente pour apaiser les esprits et jeter les bases d'une réconciliation saine.

Telle est , me semble t-il, la voie de la sagesse et du bon sens.

Au moment où Obama se défait du legs désastreux du président Bush, il appartient à Aziz de s'attaquer, par devoir et pour gagner en crédibilité , à l'héritage politique pernicieux et maléfique du colonel ould Taya .


La lutte continue!


Le 02 novembre 2009


Bara Ba

Dakar Sénégal

Source: www.flamnet. info



Lundi 2 Novembre 2009
Boolumbal Boolumbal
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