L'État s'assoit sur les droits des travailleurs d'Air Mauritanie (documents)

La tragédie des travailleurs d'Air Mauritanie continue depuis la déclaration de la faillite de la compagnie en 2007. Malgré les nombreuses promesses qu'ils avaient obtenues à différents niveaux du pourvoir et en dépit de la légitimité des droits qu'ils revendiquent. L'effondrement de cette compagnie a jeté subitement 400 travailleurs dans la rue. Avec tout ce que cela peut entraîner comme souffrances pour autant de familles. Des foyers dont l'avenir s'était lié à Air Mauritanie. Cette compagnie qui, pendant des décennies, a incarné la souveraineté nationale, tout en rendant de précieux services à l'État et aux



L'État s'assoit sur les droits des travailleurs d'Air Mauritanie (documents)
La tragédie des travailleurs d'Air Mauritanie continue depuis la déclaration de la faillite de la compagnie en 2007. Malgré les nombreuses promesses qu'ils avaient obtenues à différents niveaux du pourvoir et en dépit de la légitimité des droits qu'ils revendiquent. L'effondrement de cette compagnie a jeté subitement 400 travailleurs dans la rue. Avec tout ce que cela peut entraîner comme souffrances pour autant de familles. Des foyers dont l'avenir s'était lié à Air Mauritanie. Cette compagnie qui, pendant des décennies, a incarné la souveraineté nationale, tout en rendant de précieux services à l'État et aux citoyens.

Après une longue traversée qui a duré trois ans, et au moment où s'achève la mission du syndic de liquidation de la compagnie, ces travailleurs n'ont aujourd'hui aucune garantie qu'ils obtiendront leurs droits. En particulier, après la vente, ou plutôt la confiscation du patrimoine de la société. Ces actifs qui constituaient la seule garantie de règlement des droits des travailleurs.

L'Etat s'est adjugé le siège de l'agence de la compagnie à Las Palmas en Espagne, pour 64.814.780 UM. Puis il a confisqué l'unité des services d'assistance en escale au niveau des aéroports de Nouakchott et de Nouadhibou, communément appelée HANDLING (voir l'ordonnance de liquidation et le procès verbal de transfert en annexes). Cette unité, adjugée pour 214.735.881 UM à l'Etat, vaut environ un milliard d'ouguiya, selon les experts. Ensuite l'Etat s'est approprié le reste du patrimoine de la compagnie: des équipements, un grand entrepôt dans l'enceinte de l'aéroport de Nouakchott. Le syndic de liquidation et les travailleurs s'attendaient à ce que ces montants, ajoutés à celui obtenu de la vente du siège de l'entreprise pour la BMCI, servent au règlement définitif des droits des travailleurs. Dans ce cadre, le juge chargé de la liquidation d'Air Mauritanie était arrivé à un compromis avec les travailleurs. Ces derniers acceptant de concéder 35% de leurs droits, espérant qu'il puisse les payer avant la fin de son mandat, le 31 janvier courant.

Malgré les instructions adressées le 9 février 2010 par le ministre des Finances au directeur général du Budget pour le règlement des montants dus à la liquidation de la compagnie, le Trésor n'a payé que 64 millions. Les 214 millions restants sont restés impayés, malgré les efforts répétés. Visiblement, le Trésor n'a pas l'intention de payer à ces travailleurs leurs droits. Et personne n'arrive à comprendre que l'Etat, malgré les instructions données par son ministre, s'obstine à refuser le recouvrement de ces droits. C'est pourquoi Le syndic de liquidation, dont le mandat expire dans deux jours, est incapable de payer les droits des travailleurs d'Air Mauritanie. Un montant d'environ un milliard 500 millions ouguiyas. Parce que l'Etat ne veut pas payer ses dettes. Et parce qu'il a confisqué une partie du patrimoine de la société et en a acheté d'autres à des prix dérisoires. En dépit du fait que la société n'est pas une propriété de l'Etat.

Commentant cette situation, l'un des travailleurs décrit l'attitude des autorités comme "une injustice évidente et une forme de spoliation indigne de ceux qui ont à charge la responsabilité de la conduite des affaires publiques". Il a noté "la vigueur du ressentiment de ces travailleurs. Eux qui ont espéré pendant trois ans avoir leurs droits, avant de se rendre compte après tout ce temps, que ceux qui s'étaient engagés à leur restituer ces droits sont ceux là même qui se dressent contre leur recouvrement.".

taqadoumy

Dimanche 30 Janvier 2011
Boolumbal Boolumbal
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