« Journée Portes ouvertes » sur la nutrition, 878.000 personnes en insécurité alimentaire en Mauritanie



Appel aux élus et parlementaires. L’Association Mauritanienne d’Aide aux Malades Indigents (AMAMI) que préside Moulaye El Mehdi Ould Moulaye Zeine a organisé jeudi 27 octobre 2022 à la Région de Nouakchott, une « Journée Portes-Ouvertes » sur la nutrition et le plaidoyer auprès des élus », avec l’appui du Global Financing Facility (GFF).

Ouvrant les travaux de la « Journée Portes-ouvertes » sur la nutrition et le plaidoyer auprès des élus, organisée le 27 octobre 2022 par l’ONG AMAMI, avec l’appui du GFF, la présidente du Conseil Régional de Nouakchott, Mme Vatimetou Mint Abdel Maleck, a dit toute la disponibilité de son institution à accompagner les efforts déployés dans le domaine de la nutrition et de l’alimentation.

Elle a indiqué que la faim et la malnutrition constituent aujourd’hui les plus grands défis auxquels est confronté le monde face à la crise alimentaire mondiale née des conséquences de la pandémie Covid-19 et la hausse des prix des produits de consommation. Elle a loué dans ce cadre les efforts déployés par les pouvoirs publics pour faire face à ce défi, à travers notamment l’approvisionnement régulier et en quantité du marché, l’appui aux éleveurs et paysans par l’achat d’aliments de bétail et d’équipements agricoles.

Beaucoup d’efforts déployés, mais les défis persistent

La Présidente de la Région a remercié au passage la Coopération espagnole et les gouvernements des collectivités locales élues d’Afrique pour leurs efforts dans le cadre de la nutrition, mais aussi l’ONG internationale Action Contre la Faim (ACF) avec laquelle son institution est en partenariat pour l’accès des populations vulnérables de Nouakchott à l’alimentation.

Auparavant, le président de l’ONG AMAMI, Moulaye El Mehdi Moulaye Zeine avait campé le décor de la rencontre en remerciant le Conseil Régional de Nouakchott et sa présidente pour les activités de proximité qu’ils mènent auprès des populations. Il a cité en exemple la Caravane Santé qui a sillonnée toutes les Moughataas de la Capitale, mais aussi les efforts déployés pour l’accès des populations vulnérables à l’eau et l’électricité.

« A partir de 2023, le Ministère de la Santé va prendre en charge à 100% l’achat des Aliments Thérapeutiques Prêts à l’Emploi (ATPE), alors que le gouvernement prend déjà en charge 75% de ces produits » a-t-il indiqué. Sachant que les ATPE sont destinés à lutter contre la malnutrition des enfants, le président de l’ONG AMAMI a requis dans ce cadre l’aide des parlementaires pour faire passer le budget alloué à cet effet, pour alléger la souffrance de milliers d’enfants mauritaniens confrontés à ce fléau.

Il a également remercié l’UNICEF pour son accompagnement dans la lutte contre la malnutrition à travers ses appuis constants au Ministère de la Santé par le biais des centres de récupération nutritionnelle, mais aussi ses appuis dans le domaine de l’eau, l’assainissement et l’hygiène (Wash). Il a remercié aussi le GFF pour son appui permanent à la lutte contre la malnutrition et a renouvelé son plaidoyer auprès de cette institution, partenaire de premier plan, pour davantage de soutien dans ce cadre.
Intervenant au cours de la rencontre par visioconférence, M. Guy Bokongo, responsable national des politiques et du plaidoyer chez PATH en République démocratique du Congo (RDC), conseiller technique du GFF OSC et membre du comité de pilotage du GFF OSC du pays, a procédé à une brève présentation du GFF, tout en remerciant au passage les députés. Il a exprimé la disponibilité du GFF à accompagner les efforts du gouvernement et de la société civile mauritanienne dans leurs efforts de lutte contre la malnutrition.


Guy Bokongo en visioconférence – Crédit Aidara


Tour à tour, le Représentant de l’UNICEF et le Directeur Pays d’ACF se sont exprimés pour évoquer la situation nutritionnelle en Mauritanie et les appuis que leurs institutions ne cessent d’apporter au gouvernement. C’est ainsi que le Représentant de l’UNICEF parlera du nombre élevé d’enfants mauritaniens souffrant de malnutrition, évoquant le chiffre de 30.000 par an, soit 11% de la population. Il a souligné l’intérêt d’investir dans la nutrition, car pour chaque dollar dépensé dans ce cadre, selon lui, c’est 16 dollars que le pays gagne en termes de retombées économiques. Son souhait, dira-t-il, c’est qu’à l’horizon 2030, il y ait Zéro enfant mauritanien souffrant de malnutrition.




Séquence du documentaire réalisé par AMAMI au Hodh Gharbi – Crédit Aidara


Les participants à la journée ont suivi par la suite un documentaire réalisé par l’ONG AMAMI intitulé « Réponse à l’urgence nutritionnelle au Hodh Gharbi » où des équipes de bénévoles de l’ONG se sont déployés à Koubenni pour distribuer des kits alimentaires aux structures de santé et procédé à des séances de sensibilisation sur la nutrition auprès des populations.

S’exprimant au nom des députés, El Khalil Nahwi a dit toute la disponibilité de ses collègues à appuyer la nutrition, demandant toutefois plus d’informations sur la situation de référence pour évaluer l’évolution du pays par rapport à ses indicateurs, ainsi que des comparatifs avec les pays de la région et des autres pays du monde.

Des indicateurs alarmants

Une communication sur l’état de la nutrition en Mauritanie a été présentée par un consultant. Il évoquera les engagements nationaux et internationaux du pays dans le domaine de la nutrition, citant en particulier le Plan stratégique multisectoriel sur la nutrition adoptée par la Mauritanie. Il a déploré au passage le faible niveau d’allocation pour la nutrition, qui représente à peine 1% du budget de l’Etat, loin des 6% contenus dans les engagements internationaux du pays.



Le consultant a déclaré que les indicateurs sur la nutrition en Mauritanie sont pareils à ceux observés dans des pays en guerre comme le Mali, avec des chiffres inquiétants sur la quasi-totalité des régions du pays. Citant l’enquête SMART 2021, 5 régions du pays sont à 15% de malnutrition aigüe pour une moyenne nationale de 12%, et 2% de malnutrition grave. Il s’agit du Guidimagha, Gorgol, Hodh Charghi, Hodh Gharbi, notamment, avec 21 Moughataas dans une situation critique de malnutrition.



« C’est pourquoi un fort plaidoyer doit être mené auprès des décideurs, notamment les parlementaires, afin que des fonds substantiels soient accordés à la nutrition » a commenté le consultant. Selon lui, la malnutrition chronique, avec un indicateur situé entre 20 et 30% sévit dans 6 Wilayas, dont les deux Hodhs, l’Assaba, le Gorgol, le Guidimagha. Il a indiqué aussi que le sous-poids ravage toutes les Wilayas hormis le Trarza, précisant que si de très bonnes performances ont été enregistrées dans certaines Wilayas en matière d’allaitement maternel exclusif (75 à 80%), beaucoup d’autres Wilayas restent à la traîne.

Source:https://kassataya.com



Dimanche 30 Octobre 2022
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