J‘ai honte d‘un gouvernement qui va faire afficher dans les classes une déclaration des droits de l‘homme et du citoyen - comme si les frontispices des bâtiments : Liberté - Egalité - Fraternité, ne suffisaient pas - et qui ne l‘applique évidemment pas dans certaines parties du territoire national, lors de certaines interpellations sur la voie publique, dans les camps de rétention, dans les aéroports pour "la reconduite à la frontière". J‘ai pitié de lui quand un enfant ou un sans-papier lui lancera à la figure ce qu‘il a fait afficher : et toi, tu l‘appliques ?
J‘ai honte d‘un gouvernement qui va ordonner des liturgies républicaines et des signatures de charte de nationalité sous condition de conduite conforme, à la manière des révolutionnaires de notre période robespierriste faisant des mascarades pour l‘être suprême ou pour des cultes décadaires.
J‘ai pitié de l‘élu du 6 Mai 2007 qui se défausse sur un Premier ministre dont il méconnait quotidiennement les compétences constitutionnelles pour un discours et un séminaire et des propositions sur l‘identité nationale, alors que c‘est lui qui devait discourir et en faire - parfaite adéquation de thème à une élection locale - la plate-forme des régionales prochaines. Pitié de cet élu qui inflige à la nation les conséquences morbides de ses problèmes personnels intimes de manque de père de famille et de père politique, de ses manques de repères de nationalité entre arrivisme social et naturalisation moins antérieure à sa naissance que celle de tous nos compatriotes maghrébins et africains, enfants d‘anciens combattants ou des "quatre-vieilles" - et qui de ses problèmes propres tire, par compensation pathologique, un mode de gouvernement et une conception des fonctions présidentielles sans précédent chez nous - qui tire, de ses nœuds personnels et d‘un inexplicable empêchement de tranquillement penser français, un débat sur l‘identité nationale hallucinant pour un pays et un peuple aux certitudes et aux racines bimillénaires, et servi par un ministre lui-même en manque d‘identité familiale et idéologique.
J‘ai pitié des élites de tous ordres qui entrainent un pays entier à tolérer de tels débats, de telles pratiques institutionnelles, de telles mascarades, et j‘ai honte de ces hérédités et de ces cooptations qui se reconstituent pour la fortune, pour l‘élection, pour presque tout ce qui se voit et qui brille, alors que nous avons guillotiné un roi de la meilleure volonté qui soit et que nous refusons persévéramment une solution royale pour garantir une fonction d‘arbitrage à la tête de l‘Etat, le bon fonctionnement d‘un régime parlementaire donc contrôlé, la mise au referendum des grandes questions ou selon une initiative populaire. Celle-ci toujours impossible (cf. pétition pour le statut de La Poste avec les mensonges maintenant avérés pour celui de France Télécom. motivé et promis naguère dans les mêmes termes) au prétexte que la loi organique n‘existe pas encore.
Je suis fier d‘un parti qui va "perdre" une région parce que celle-ci va plébisciter un homme qui en traite d‘autres de sous-hommes, qui agresse ses compagnons politiques, injurie tous azimuts et qui aveugle tellement ses concitoyens que de l‘UMP aux sympathisants socialistes on estime son bilan favorable à 65 ou 70%. L‘honneur commence par la solitude : les gaullistes l‘ont donc oublié.
J‘ai honte que l‘on nous fasse gober et que nous gobions - et que certains de nos militaires gobent - que la sécurité de la France se joue en Afghanistan car de là on empêche la bombe pakistanaise de tomber aux mains d‘Al Qaïda et la future bombe iranienne de tomber...
J‘ai honte de la Françafrique... j‘ai honte que le Dalaï-Lama n‘ait été reçu qu‘en audience à l‘étranger pendant trente minutes traduction comprise... j‘ai honte que la politique extérieure de la France ne soit que celle d‘Areva et Total...
J‘ai honte que les consommateurs d‘électricité payent l‘achat des homologues étrangers de l‘Electricité de France au lieu qu‘investissements et niveaux des prix leur profitent... j‘ai honte de notre sous-équipement tel que les passages à niveau demeurent et que les froids bloquent trains et distribution d‘énergie... j‘ai honte d‘un pays où j‘ai connu dans mon enfance trois distributions du courrier par jour, sans compter les télégrammes et les pneumatiques distribués aussitôt et qui n‘est plus desservi, un pays où l‘aménagement du territoire et la planification quinquennale garantissaient les grands dialogues économiques et sociaux, et la solidarité entre les divers habitats, cultures et modes de vie... j‘ai honte d‘un pays qui ne sait plus inventer son modèle propre et garder la fierté de ses grandes priorités de gestion plus que centenaires...
Et j‘enrage qu‘on défende des salaires et des retraites de dirigeants au titre d‘une compétence - acquise par le jeu des chaises musiciennes et qui ne valent pas celles qui foisonnent dans toute grande entreprise, tout simplement aux deuxièmes ou troisièmes rangs, voire dans les comités syndicaux - tandis qu‘on va diminuer les retraites du grand nombre par le simple jeu d‘un allongement de la durée de cotisations que les plus humbles, virés à cinquante ans d‘âge n‘accompliront jamais... qu‘on permette des nominations, dont il était prévu qu‘elle dépendrait du Parlement, alors qu‘elle sont des cumuls ou des recels d‘intérêts (Pérol, Proglio)... que tant de personnalités ayant eu quelque responsabilité ministérielle soient reçues comme avocat (sans titre ni compétence juridiques), c‘est-à-dire comme trafiquant d‘influence et de leur carnet d‘adresses venant de l‘Etat au profit de cabinets d‘affaires et autres intérêts non publics, que la corruption trouve ainsi sa couverture légale...
... et j‘enrage du temps et de l‘énergie que la France gaspille en tolérant une telle indignité - et souvent une telle vulgarité - de ses dirigeants les plus présents médiatiquement de l‘Elysée à la rue La Boétie.
J‘enrage des occasions manquées sur tous les grands sujets et pour toutes les grandes évolutions où les Français - adultes et libres - auraient pu ces années-ci apporter à l‘Union européenne qui se bâcle et au monde qui se conflictualise et se durcit de plus en plus.
J‘ai honte du silence et j‘ai pitié de nous - alors que nous venions de si haut et de si bien, il y a encore peu de temps. J‘ai honte de notre appauvrissement en esprit et en imagination, j‘ai pitié que nous soyons exploités et que nous fassions semblant de ne pas le savoir, ni surtout de le vivre.
Bertrand Fessard de Foucault
Source: Bilabi
J‘ai honte d‘un gouvernement qui va ordonner des liturgies républicaines et des signatures de charte de nationalité sous condition de conduite conforme, à la manière des révolutionnaires de notre période robespierriste faisant des mascarades pour l‘être suprême ou pour des cultes décadaires.
J‘ai pitié de l‘élu du 6 Mai 2007 qui se défausse sur un Premier ministre dont il méconnait quotidiennement les compétences constitutionnelles pour un discours et un séminaire et des propositions sur l‘identité nationale, alors que c‘est lui qui devait discourir et en faire - parfaite adéquation de thème à une élection locale - la plate-forme des régionales prochaines. Pitié de cet élu qui inflige à la nation les conséquences morbides de ses problèmes personnels intimes de manque de père de famille et de père politique, de ses manques de repères de nationalité entre arrivisme social et naturalisation moins antérieure à sa naissance que celle de tous nos compatriotes maghrébins et africains, enfants d‘anciens combattants ou des "quatre-vieilles" - et qui de ses problèmes propres tire, par compensation pathologique, un mode de gouvernement et une conception des fonctions présidentielles sans précédent chez nous - qui tire, de ses nœuds personnels et d‘un inexplicable empêchement de tranquillement penser français, un débat sur l‘identité nationale hallucinant pour un pays et un peuple aux certitudes et aux racines bimillénaires, et servi par un ministre lui-même en manque d‘identité familiale et idéologique.
J‘ai pitié des élites de tous ordres qui entrainent un pays entier à tolérer de tels débats, de telles pratiques institutionnelles, de telles mascarades, et j‘ai honte de ces hérédités et de ces cooptations qui se reconstituent pour la fortune, pour l‘élection, pour presque tout ce qui se voit et qui brille, alors que nous avons guillotiné un roi de la meilleure volonté qui soit et que nous refusons persévéramment une solution royale pour garantir une fonction d‘arbitrage à la tête de l‘Etat, le bon fonctionnement d‘un régime parlementaire donc contrôlé, la mise au referendum des grandes questions ou selon une initiative populaire. Celle-ci toujours impossible (cf. pétition pour le statut de La Poste avec les mensonges maintenant avérés pour celui de France Télécom. motivé et promis naguère dans les mêmes termes) au prétexte que la loi organique n‘existe pas encore.
Je suis fier d‘un parti qui va "perdre" une région parce que celle-ci va plébisciter un homme qui en traite d‘autres de sous-hommes, qui agresse ses compagnons politiques, injurie tous azimuts et qui aveugle tellement ses concitoyens que de l‘UMP aux sympathisants socialistes on estime son bilan favorable à 65 ou 70%. L‘honneur commence par la solitude : les gaullistes l‘ont donc oublié.
J‘ai honte que l‘on nous fasse gober et que nous gobions - et que certains de nos militaires gobent - que la sécurité de la France se joue en Afghanistan car de là on empêche la bombe pakistanaise de tomber aux mains d‘Al Qaïda et la future bombe iranienne de tomber...
J‘ai honte de la Françafrique... j‘ai honte que le Dalaï-Lama n‘ait été reçu qu‘en audience à l‘étranger pendant trente minutes traduction comprise... j‘ai honte que la politique extérieure de la France ne soit que celle d‘Areva et Total...
J‘ai honte que les consommateurs d‘électricité payent l‘achat des homologues étrangers de l‘Electricité de France au lieu qu‘investissements et niveaux des prix leur profitent... j‘ai honte de notre sous-équipement tel que les passages à niveau demeurent et que les froids bloquent trains et distribution d‘énergie... j‘ai honte d‘un pays où j‘ai connu dans mon enfance trois distributions du courrier par jour, sans compter les télégrammes et les pneumatiques distribués aussitôt et qui n‘est plus desservi, un pays où l‘aménagement du territoire et la planification quinquennale garantissaient les grands dialogues économiques et sociaux, et la solidarité entre les divers habitats, cultures et modes de vie... j‘ai honte d‘un pays qui ne sait plus inventer son modèle propre et garder la fierté de ses grandes priorités de gestion plus que centenaires...
Et j‘enrage qu‘on défende des salaires et des retraites de dirigeants au titre d‘une compétence - acquise par le jeu des chaises musiciennes et qui ne valent pas celles qui foisonnent dans toute grande entreprise, tout simplement aux deuxièmes ou troisièmes rangs, voire dans les comités syndicaux - tandis qu‘on va diminuer les retraites du grand nombre par le simple jeu d‘un allongement de la durée de cotisations que les plus humbles, virés à cinquante ans d‘âge n‘accompliront jamais... qu‘on permette des nominations, dont il était prévu qu‘elle dépendrait du Parlement, alors qu‘elle sont des cumuls ou des recels d‘intérêts (Pérol, Proglio)... que tant de personnalités ayant eu quelque responsabilité ministérielle soient reçues comme avocat (sans titre ni compétence juridiques), c‘est-à-dire comme trafiquant d‘influence et de leur carnet d‘adresses venant de l‘Etat au profit de cabinets d‘affaires et autres intérêts non publics, que la corruption trouve ainsi sa couverture légale...
... et j‘enrage du temps et de l‘énergie que la France gaspille en tolérant une telle indignité - et souvent une telle vulgarité - de ses dirigeants les plus présents médiatiquement de l‘Elysée à la rue La Boétie.
J‘enrage des occasions manquées sur tous les grands sujets et pour toutes les grandes évolutions où les Français - adultes et libres - auraient pu ces années-ci apporter à l‘Union européenne qui se bâcle et au monde qui se conflictualise et se durcit de plus en plus.
J‘ai honte du silence et j‘ai pitié de nous - alors que nous venions de si haut et de si bien, il y a encore peu de temps. J‘ai honte de notre appauvrissement en esprit et en imagination, j‘ai pitié que nous soyons exploités et que nous fassions semblant de ne pas le savoir, ni surtout de le vivre.
Bertrand Fessard de Foucault
Source: Bilabi
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