L’Authentique : pour la première fois, votre organisation agit sur l’ensemble des villes du pays en posant simultanément nombre de cas d’esclavage. Qu’est-ce qui explique cette nouvelle stratégie de lutte ?
Malick Fall : effectivement l’IRA se déploie progressivement sur l’ensemble du territoire, afin d’aider les présumés esclavagistes à comprendre que dans ce pays, la pratique de l’esclavage est interdite par la loi. C’est également une stratégie de sensibilisation poussée des victimes afin qu’elles prennent conscience de leur condition d’esclave et d’exclus.
Nous ne ressentons aucun plaisir à traîner les citoyens présumés esclavagistes, devant la justice ; mais si cela est nécessaire, pour définitivement débarrasser la Mauritanie de ce fléau, eh bien, nous poursuivrons cette pratique. L’IRA est également davantage engagée pour un traitement juste et équitable de tous les dossiers d’esclavage soumis à la juridiction nationale. En sommes, notre stratégie actuelle est une vision d’ensemble visant à faire avancer le combat contre l’esclavage et l’exclusion dans la Mauritanie profonde.
L’Authentique : aux yeux d’une grande frange de l’opinion, votre organisation est violente, anarchiste et fédéraliste…
Malick Fall : IRA Mauritanie est un mouvement pacifique, fortement engagé dans la non violence. Elle est victime d’une campagne de diabolisation, visant à discréditer ses dirigeants et sa vision. Malgré les multiples provocations, agressions et emprisonnements dont elle a été victime, IRA reste heureusement crédible aux yeux de beaucoup de citoyens et d’observateurs. Nous organisons toujours nos manifestions, les mains nues et le mot d’ordre a toujours été " n’agresser qui que ce soit ; et si la police agresse, pas de riposte ". Nos militants sont, hélas, toujours malmenés et violement réprimés par la police.
L’IRA développe une vision pacifiste au service de tous les mauritaniens quelles que soient leurs appartenances ethniques, tribales ou culturelles, c’est également un engagement ferme pour plus de justice et d’égalité entre mauritaniens.
Quelles relations tissez-vous avec les organisations des droits de l’homme dans le pays, quelles relations avec les autorités ?
Nous développons de bonnes relations avec certaines organisations de défense de droits d’Homme, telles que SOS Esclaves, l’Association Femmes Chefs de Familles (AFCF), L’ONG Secours Net, etc. Nous organisons très souvent des activités communes et sommes sur la même longueur d’onde avec celles-là sur les questions de droits de l’homme en Mauritanie. Nous informons régulièrement la Commission Nationale des Droits de l’Homme sur les activités de notre mouvement et les stratégies que nous mettons en oeuvre pour faire avancer la question des droits de l’homme.
Nous avons toujours fait part de notre ouverture pour tout discuter mais également de notre fermeté sur la question de l’esclavage et l’exclusion de la majorité des noirs.
Avez-vous des priorités dans votre combat pour les droits de l’homme et dans votre combat pour les droits des mauritaniens, de quelques couches sociales qu’ils soient ?
Il s’agit en réalité de la question des droits de l’homme en Mauritanie, pour cela nous avons plusieurs priorités : rester mobilisés pour l’application pleine et entière de loi contre l’esclavage, contribuer à une résolution juste et définitive de la question de la tentative avortée de purge contre les noirs de ce pays (communément appelée passif humanitaire), la question de l’enrôlement et l’exclusion, l’insertion des victimes d’esclavage, le règlement des dossiers d’esclavage soumis à la justice, la libération du militant Boulkheir Cheikh Dieng, etc. Pour la seconde partie de votre question, j’insiste sur le fait que IRA est un mouvement de défense des droits de l’homme mais surtout des droits de l’ensemble des mauritaniens, peu importe leur origine ethnique régionale ou tribale.
Pourquoi l’IRA s’est elle invitée dans le dialogue politique en rendant public la semaine dernière une plateforme dans laquelle le politique semble primer sur l’engagement social ?
L’IRA est une armée de construction massive, elle saisit toutes les occasions pour faire passer son message et sensibiliser sur sa vision. Vision qui à notre sens est une des bonnes alternatives pour sauver le pays des dérives. La plateforme n’a rien de politique, c’est plutôt un ensemble de propositions concrètes, gracieusement offertes par notre mouvement pour faire avancer le débat.
Apres trois ans d’activités dans le terrain des droits de l’homme, croyez-vous que l’IRA a réussi dans la mission qu’elle s’est tracée ? Quelles erreurs avez-vous commises ? Qu’avez-vous apporté au combat pour les droits de l’homme ?
Nous avons réalisé des avancées significatives dans les droits de l’homme. Vous conviendrez avec moi qu’entre autres questions, celles de l’esclavage et du travail des enfants revêtent après notre engagement davantage d’attention dans l’opinion. Sur cette question déjà, notre réussite est nette. Nous sommes conscients que beaucoup d’efforts doivent être menés pour venir à bout des maux qui minent notre société. L’IRA ne réussira que quand tous les mauritaniens seront égaux devant la loi et le système de domination entretenue par des forces rétrogrades, définitivement ébranlé.
Il y a eu certes des incompréhensions au début de notre lutte, due à notre communication essentiellement axée sur la dénonciation du système de domination, entretenue par une minorité soutenue par des noirs de service, mais notre mouvement combat l’injustice, d’où qu’elle vienne. Nous nous mobiliserons pour n’importe quel citoyen ayant subi une injustice à cause de son rang social, de sa race, de son sexe ou de son appartenance ethnique.
Propos recueillis par
Mohamed Ould Mohamed Salem
source: L’Authentique
Malick Fall : effectivement l’IRA se déploie progressivement sur l’ensemble du territoire, afin d’aider les présumés esclavagistes à comprendre que dans ce pays, la pratique de l’esclavage est interdite par la loi. C’est également une stratégie de sensibilisation poussée des victimes afin qu’elles prennent conscience de leur condition d’esclave et d’exclus.
Nous ne ressentons aucun plaisir à traîner les citoyens présumés esclavagistes, devant la justice ; mais si cela est nécessaire, pour définitivement débarrasser la Mauritanie de ce fléau, eh bien, nous poursuivrons cette pratique. L’IRA est également davantage engagée pour un traitement juste et équitable de tous les dossiers d’esclavage soumis à la juridiction nationale. En sommes, notre stratégie actuelle est une vision d’ensemble visant à faire avancer le combat contre l’esclavage et l’exclusion dans la Mauritanie profonde.
L’Authentique : aux yeux d’une grande frange de l’opinion, votre organisation est violente, anarchiste et fédéraliste…
Malick Fall : IRA Mauritanie est un mouvement pacifique, fortement engagé dans la non violence. Elle est victime d’une campagne de diabolisation, visant à discréditer ses dirigeants et sa vision. Malgré les multiples provocations, agressions et emprisonnements dont elle a été victime, IRA reste heureusement crédible aux yeux de beaucoup de citoyens et d’observateurs. Nous organisons toujours nos manifestions, les mains nues et le mot d’ordre a toujours été " n’agresser qui que ce soit ; et si la police agresse, pas de riposte ". Nos militants sont, hélas, toujours malmenés et violement réprimés par la police.
L’IRA développe une vision pacifiste au service de tous les mauritaniens quelles que soient leurs appartenances ethniques, tribales ou culturelles, c’est également un engagement ferme pour plus de justice et d’égalité entre mauritaniens.
Quelles relations tissez-vous avec les organisations des droits de l’homme dans le pays, quelles relations avec les autorités ?
Nous développons de bonnes relations avec certaines organisations de défense de droits d’Homme, telles que SOS Esclaves, l’Association Femmes Chefs de Familles (AFCF), L’ONG Secours Net, etc. Nous organisons très souvent des activités communes et sommes sur la même longueur d’onde avec celles-là sur les questions de droits de l’homme en Mauritanie. Nous informons régulièrement la Commission Nationale des Droits de l’Homme sur les activités de notre mouvement et les stratégies que nous mettons en oeuvre pour faire avancer la question des droits de l’homme.
Nous avons toujours fait part de notre ouverture pour tout discuter mais également de notre fermeté sur la question de l’esclavage et l’exclusion de la majorité des noirs.
Avez-vous des priorités dans votre combat pour les droits de l’homme et dans votre combat pour les droits des mauritaniens, de quelques couches sociales qu’ils soient ?
Il s’agit en réalité de la question des droits de l’homme en Mauritanie, pour cela nous avons plusieurs priorités : rester mobilisés pour l’application pleine et entière de loi contre l’esclavage, contribuer à une résolution juste et définitive de la question de la tentative avortée de purge contre les noirs de ce pays (communément appelée passif humanitaire), la question de l’enrôlement et l’exclusion, l’insertion des victimes d’esclavage, le règlement des dossiers d’esclavage soumis à la justice, la libération du militant Boulkheir Cheikh Dieng, etc. Pour la seconde partie de votre question, j’insiste sur le fait que IRA est un mouvement de défense des droits de l’homme mais surtout des droits de l’ensemble des mauritaniens, peu importe leur origine ethnique régionale ou tribale.
Pourquoi l’IRA s’est elle invitée dans le dialogue politique en rendant public la semaine dernière une plateforme dans laquelle le politique semble primer sur l’engagement social ?
L’IRA est une armée de construction massive, elle saisit toutes les occasions pour faire passer son message et sensibiliser sur sa vision. Vision qui à notre sens est une des bonnes alternatives pour sauver le pays des dérives. La plateforme n’a rien de politique, c’est plutôt un ensemble de propositions concrètes, gracieusement offertes par notre mouvement pour faire avancer le débat.
Apres trois ans d’activités dans le terrain des droits de l’homme, croyez-vous que l’IRA a réussi dans la mission qu’elle s’est tracée ? Quelles erreurs avez-vous commises ? Qu’avez-vous apporté au combat pour les droits de l’homme ?
Nous avons réalisé des avancées significatives dans les droits de l’homme. Vous conviendrez avec moi qu’entre autres questions, celles de l’esclavage et du travail des enfants revêtent après notre engagement davantage d’attention dans l’opinion. Sur cette question déjà, notre réussite est nette. Nous sommes conscients que beaucoup d’efforts doivent être menés pour venir à bout des maux qui minent notre société. L’IRA ne réussira que quand tous les mauritaniens seront égaux devant la loi et le système de domination entretenue par des forces rétrogrades, définitivement ébranlé.
Il y a eu certes des incompréhensions au début de notre lutte, due à notre communication essentiellement axée sur la dénonciation du système de domination, entretenue par une minorité soutenue par des noirs de service, mais notre mouvement combat l’injustice, d’où qu’elle vienne. Nous nous mobiliserons pour n’importe quel citoyen ayant subi une injustice à cause de son rang social, de sa race, de son sexe ou de son appartenance ethnique.
Propos recueillis par
Mohamed Ould Mohamed Salem
source: L’Authentique
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