Indépendance de la Mauritanie Près d'un demi siècle d'existence !



Indépendance de la Mauritanie Près d'un demi siècle d'existence !
La Mauritanie a proclamé son indépendance le 28 novembre 1960. C'était il y a quarante neuf ans. Presque un demi- siècle au cours duquel le pays a connu bien de soubresauts, remportant le record de coups d'Etat de la sous région, voire d'Afrique. En effet, pas moins de sept officiers ont dirigé ce pays durant cette période.

Sur le plan de la conduite des affaires publiques, la Mauritanie ne rendrait pas jaloux beaucoup de pays, dès lors où le pouvoir politique est longtemps resté aux mains des militaires. Sept officiers se sont succédés au pouvoir. Heureusement sans que jamais il n'y eut bain de sang. Près d'une dizaine de tentatives de coups d'Etat avortés. Malgré tout ce tohu-bohu, le pays a poursuivi sa marche vers le progrès. Certes, cela ne s'est pas fait sans douleurs, avec les centaines voire milliers de poches de pauvreté qui sont apparues aussi bien à l'intérieur du pays que dans les grandes capitales. C'est que les leaders ont perdu beaucoup trop de temps dans la politique, oubliant que les priorités étaient ailleurs.


A la naissance

Membre de la fédération de l'Afrique-occidentale française (A-OF) depuis 1904, la Mauritanie devient un territoire d'outre-mer en 1946 et une république en novembre 1958, après s'être prononcée en faveur de la proposition constitutionnelle du président français Charles de Gaulle. Lors des élections tenues en mai 1959, le Parti du regroupement mauritanien, seule formation sur les rangs, rafle tous les sièges. Des accords survenus avec la France permettent à la République islamiste de Mauritanie de proclamer son indépendance le 28 novembre 1960. La Constitution adoptée l'année suivante prévoit la mise en place d'un régime présidentiel. C'est le premier ministre Moktar Ould Daddah qui accède à la présidence, poste qu'il assumera jusqu'en 1978. Depuis, les militaires ont pris le pouvoir, pour ne jamais le lâcher. Le colonel Maaouya Ould Sid'Ahmed Taya en remportera le record de longévité en passant près d'un quart de siècle dans la Maison brune Voir Encadré). Et ce n'est pas le bref passage du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi - considéré à tort ou à raisons comme un outil des ces militaires, qui viendra démentir les faits.


Données historiques

À partir du Ier millénaire de notre ère, des Berbères nomades venus du Nord, possesseurs de chevaux et de chameaux, s'installèrent dans cette région en voie de désertification. Ils assujettirent les agriculteurs noirs, qui devinrent leurs esclaves. Les Berbères furent à leur tour assujettis par les Arabes au XVIe siècle. C'est de cette époque que date la structuration en castes de la société mauritanienne: au sommet, on trouvait les Berbères - les lettrés et marabouts (ou commerçants) - et les Arabes (les guerriers). Ensuite, c'étaient les esclaves noirs (les Haratines) auxquels étaient dévolues les tâches agricoles. L'arabe intégra les dialectes berbères pour former l'arabe hassanya, la langue de la majorité des habitants de ce pays.

Les Français pénétrèrent dans le pays en 1858 et l'administrèrent à partir de Saint-Louis. La Mauritanie est devenue une colonie française en 1920 et fut rattachée à l'Afrique occidentale française. Elle devint un territoire d'outre-mer en 1946. L'esclavage traditionnel fut officiellement aboli, mais demeura ancré dans les mentalités mauritaniennes.

En 1957, la ville de Nouakchott devint la capitale mauritanienne en lieu et place de Saint-Louis faisant alors partie du Sénégal. L'indépendance de la Mauritanie fut proclamée le 28 novembre 1960 malgré l'opposition du Maroc et de la Ligue arabe unie, qui prétendirent que le pays faisait "partie intégrante du Maroc" et refusèrent de reconnaître l'existence même du nouvel État. En 1970, la signature d'un traité à Casablanca mit un terme aux revendications marocaines. Trois ans plus tard, la Mauritanie intégrait la Ligue arabe unie.

Suite à une longue période de sécheresse durant les années soixante-dix, les populations nomades et sédentaires durent affluer vers les villes, ce fut le début des tensions ethniques. Le pays connut une suite de coups d'État à partir de 1980. En 1989, des dizaines de milliers de Mauritaniens furent expulsés vers le Sénégal, qui renvoya parallèlement dans leur pays 100 000 Mauritaniens vivant au Sénégal. Pendant ce temps, les communautés maures et négro-africaines s'affrontaient violemment et dégénérèrent en émeutes raciales. En 1990, à la suite d'incidents demeurés encore obscurs aujourd'hui, plusieurs centaines de cadres militaires négro-africains furent arrêtés, sinon torturés, et un grand nombre exécutés. Critiqué par la communauté internationale pour son non-respect des droits de l'homme, le gouvernement mauritanien fit promulguer une nouvelle Constitution en 1991 et instaura officiellement le multipartisme. La tension ne fut pas étouffée pour autant. Et le régime de Ould Taya connaîtra alors son ultime descente aux enfers. En plus du problème social, viendront des déboires économiques et plus tard le terrorisme. De Mauritaniens, tannés par la pauvreté, et ne croyant plus à rien, furent recrutés dans des organisations d'El Qaïda du Maghreb. En 2005, Ould Taya fut renversé. Ely Ould Mohamed Vall prit le pouvoir. Il fit voter une nouvelle constitution, lors d'une transition de deux ans jugée de réussie. Puis il céda à un civil, lequel fut renversé par le général Aziz avant que des élections ne portent ce dernier au pouvoir. L'opération de retour des réfugiés, entamée avec Sidioca, fut plus poussée avec le président Mohamed Ould Abdel Aziz. Lequel a engagé une politique d'assainissement de l'administration et de réhabilitation de l'Etat, qui commence à faire des vagues.

Pour autant, le pays n'a jamais cessé de traverser une situation sécuritaire difficile : en 2006, ce fut l'attaque de Tourine qui a fait disparaître une vingtaine de militaires mauritaniens. Une année plus tard, quatre touristes français furent exécutés à Aleg. Le camp de Lemghaïty sera ensuite la cible avec son lot de militaires égorgés. Plus tard, Nouakchott sera le théâtre d'un échange de tirs entre salafistes et forces de l'ordre. En 2009, le pays connu son premier kamikaze, un jeune mauritanien se donnant la mort devant l'enceinte de l'ambassade de France.


Source: Taqadoumy

Mardi 1 Décembre 2009
Boolumbal Boolumbal
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