Incarcération de Biran Ould Abeid et des 6 militants de droits de l’homme



Incarcération de Biran Ould Abeid et des 6 militants de droits de l’homme
L’affaire Biran Ould Abeid est loin de connaître son épilogue. Un collectif de défense formé d’avocats, de membres de la société civile et des ONG internationales, a décidé de réunir leur force et de travailler main dans la main, pour libérer le président de l’Ira et ses 6 compagnons incarcérés à la prison de Dar Naim depuis le 19 décembre. Pour leur premier face à face avec la presse, tenu le 26 décembre, ils n’ont pas manqué de dénoncer l’incarcération de Biran Ould Abeid qu’ils qualifient de « violation flagrante du droit à la défense » et de « disqualification des faits ».

« Nous voulons une Mauritanie unie qui doit aller dans la sens de la consolidation d’un Etat de droit. Ce n’est plus le moment des scénarios et des mensonges, c’est le moment de dire la vérité. »
Ces mots émanent de Me Maitre Bilal Oujdi, membre du collectif des avocats
Pour éclaircir l’opinion publique sur les faits qui se sont déroulés le 13 décembre à Arafat, Me Bilal a rappelé que leurs clients ont été déférés devant le procureur de la république, puis inculpés sur le fondement de l’article 46 qui parle de flagrant délit. A ce sujet, il a déclaré que la situation dite flagrant délit se définit sur des critères très simples. C'est-à-dire quand on trouve le délinquant entrain de commettre un crime, ou s’il y a des faits très concordants prouvant que le crime vient de se commettre. S’indignant contre la deuxième instruction de leurs clients, il a précisé que les prévenus se sont présentés devant le procureur et par la grande surprise, les dossiers ont été renvoyés vers une autre autorité, pour revoir une seconde fois l’enquête et l’instruction sur les faits. Une situation qu’il qualifie de violation flagrante du droit à la défense, car les détenus n’avaient pas droit à une prolongation du délai de garde à vue. S’offusquant contre cette forme de procès, il affirme qu’il y’a disqualification des faits « le problème fondamental est une affaire d’esclavage qui a été dénoncé dans les bonnes formes, maintenant nous sommes en situation de deux dossiers différents. Lorsque l’affaire est revenue devant la nouvelle autorité, le dossier a été qualifié de confrontation et d’atteinte à un commissariat de police. Le dossier fondamental a été confié à un juge d’instruction. On pensait que la Mauritanie allait dans le sens de combattre toutes les affaires d’une façon précise et claire. », martèle-t-il. Selon lui quand Biran et ses compagnons ont dénoncé le cas d’esclavage, l’affaire s’est retournée contre eux et ils se sont retrouvés d’un seul coup en prison. Fustigeant la conférence de presse organisée au profit des deux filles mineures, présumées esclaves, Me Bilal déclare « Même si tout le monde déclare que ces mineures n’étaient pas victimes d’exploitation, il n’en demeure pas moins qu’elles ont été abandonnées par leurs parents qui ne sont pas passibles de poursuites. L’abandon de foyer et de mineur est passible de poursuites. » Selon lui, il est de devoir de tout mauritanien de dénoncer tout cas d’esclavage repéré. « Si vous ne le faites pas, vous êtes passible de poursuites, selon le code »ajoute-il.
Il a demandé au tribunal devant lequel cette affaire a été envoyée de revoir la situation. S’adressant à la presse, Me Bilal a demandé aux journalistes d’être méfiants, d’éviter de se faire rouler dans la farine et de faire des investigations afin de mieux informer l’opinion publique.

Dialtabé



Lundi 27 Décembre 2010
Boolumbal Boolumbal
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