Il faut maintenant terminer 'la révolution' du 03 aout 2005 !!!



Il faut maintenant terminer 'la révolution' du 03 aout 2005 !!!
Le président Mohamed Ould Abdel Aziz doit faire sienne la gestion des chantiers de l’après révolution arabe en Tunisie et en Egypte et prendre l’initiative d’une profonde réflexion qui analyse sa gouvernance et la met en évidence par rapport aux leçons qui doivent être tirées de la révolution arabe en général.

A vrai dire, et, pour être honnête saluons encore "la révolution à la mauritanienne" du 03/08/2005, qui, il ne faut pas l’oublier, a donné beaucoup d’espoir à tous les mauritaniens, même aux inconditionnels de O/ Taya, parce que on sortait tous d’une profonde nuit.

Je ne reviens pas sur la gestion calamiteuse de la transition et le choix de Sidioca, pour passer directement "au mouvement de rectification" puis aux accords de Dakar et les élections de juillet 2009. Le brouillard commença à cet instant, quand brusquement, Aziz s’est empressé de créer un parti qui n’était que le PRDS en réchauffé.



Cependant le général président en fin tacticien militaire a su divertir et capter les esprits par son agitation et sa dévolue sur des actes et projets visibles (retour des déportés, résolution du passif humanitaire, lutte contre la gabegie, grands travaux de routes), de promesses de réforme de l’éducation nationale, d’approfondissement de l’acquis démocratique qui fait de la Mauritanie, reconnaissons le, un pays bien singulier dans la sous région arabe.

Parallèlement il n’a pas pu rallumer le moteur du dialogue politique avec ses partenaires des accords de Dakar, aidé en cela par le ras de bol de la population vis-à-vis de la politique politicienne, cette population ne voyait que la détérioration de son pouvoir d’achat et notait avec une légère satisfaction les quelques ébauches de solution entreprises par les autorités (réduction des prix, boutiques témoins, distribution à grande échelle de lopins de terrain aux pauvres).

Mais en ces temps troublés d’aujourd’hui, le général président vient de se rendre compte que les révolutions arabes sont comme un mal insidieux se rependant sur une bonne forme et une mine satisfaisante (Algérie, Syrie, Maroc) ; pour la Libye on est au stade de l’aggravation, en Egypte et en Tunisie au stade de la convalescence.

Le président Abdel Aziz ne doit pas avoir comme ligne de mire la situation du Maroc ou de l’Algérie, pour initier des réformes démocratiques, celle de la Mauritanie est bien meilleure que ces pays en matière de démocratisation. Mais, par contre il doit envoyer ses experts en Tunisie et en Egypte pour étudier et analyser la lutte ardue que se livrent les promoteurs de ces révolutions, autour de la gestion de l’après révolution.

En effet quand je parlais de gestion calamiteuse de la transition, c'est-à-dire que c’est à ce stade que "a révolution mauritanienne" fut biaisée car tout simplement détournée par les intentions non avoués de l’élément militaire qui n’a fait que "rouler" les politiciens et la société civile dans sa farine. Cet élément militaire ne voyait le changement qu’en son profit, c'est-à-dire en la correction de quelques dérives graves de la Tayatie, mais dans tous les cas et au bout du compte, il fallait demeurer maitre de la situation, c'est-à-dire ne pas perdre le pouvoir en le confiant aux civiles.

Aujourd’hui le moteur a calé, il faut alors avoir le courage de revenir aux fondamentaux : l’encrage de la démocratie qui veut dire une gouvernance démocratique, pas un Super président des pauvres, ou de la Mauritanie Nouvelle, mais un président respectueux des outils et institutions démocratiques :

pluralisme politique, respect de tous les partis et mouvements démocratiques, organisation d’élections démocratiques et transparentes pour mettre en place un parlement à l’image du caléidoscope politique très riche de notre jeune démocratie, surtout pas de parti unique décrié par toutes les révolutions arabes.

Le président Ould Abdel Aziz semble le comprendre, il faut maintenant l’aider. Les autres partenaires du COD doivent oublier et ranger les rancœurs de la gestion de l’après accords de Dakar et accepter tout frémissement de dialogue même si à l’entame, il est jugé à minima. Le président doit comprendre que personne n’est dupe pour ne pas se rendre compte de sa paralysie actuelle se manifestant dans des gestes sans lendemain : visites "impromptues" de structures sociaux (hôpitaux, SNDE, nouveaux quartiers sablonneux etc.), de pose de première pierre de projets à court de financement…….

Enfin tout le monde doit comprendre que la Mauritanie a déjà fait sa révolution en 2005, il faut maintenant la consolider en la reprenant entièrement et en l’achevant avec les yeux rivés sur la gestion de l’après révolution tunisienne et égyptienne, sources de débats riches et prolixes.

Source: Cridem

Lundi 18 Avril 2011
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