Je veux témoigner sur un aspect du racisme d'Etat mauritanien qui est si poignant!Ce racisme ne se trouve pas seulement dans la rue, au marché, dans les bureaux, on le retrouve aussi et surtout à l'université de Nouakchott, ce lieu qui devait promouvoir la diversité linguistique et culturelle. Ce lieu censé être le temple du savoir conscient, donc au dessus des petites bassesses et autres misères humaines.
Une fois à l'université, ce que pourrait facilement constater un étranger, c'est que les étudiants beydanes sont de leur coté et les étudiants noirs de l'autre. Cette situation est est loin d'être un fait innocent, une sorte de hasard. A vrai dire d'un côté comme de l'autre, on ne se digère pas. Les étudiants noirs sont victimes de racisme et de discriminations de toutes sortes à l'université de Nouakchott, racisme perpétré par des autorités universitaires elles-même.
Ce racisme se manifeste sur les plans administratif, et même à travers les disciplines imposées aux Noirs. On se retrouve, par exemple, à étudier obligatoirement des disciplines qui, compte tenu de notre spécialité, ne servent qu'à nous encombrer, nous entraver. C'est le cas par exemple de l'arabe, comme langue, pour des étudiants faisant Lettres françaises, biologie ou géologie...
La même discrimination raciale apparaît au niveau des orientations. Les étudiants noirs désireux de s'inscrire en anglais ou en médecine se retrouvent la plupart du temps recalés, sans motif et ceci bien qu'ils aient les moyennes requises. Au même moment, en face, les étudiants beydanes sont admis dans les filières demandées sous le faux prétexte qu'ils auraient réussi leur test! En plus, ils peuvent faire ce qu'ils veulent et l'administration de l'université satisfait au moindre de leurs demandes. Pour les amphithéâtres par exemple, il arrive souvent que nous voulions en réserver un pour une conférence dans le cadre des programmes culturels d'une des Amicales d'étudiants noirs, on nous dit que l'Amphi est occupé, et bien après nous, les étudiants maures le décrochent, presque sous notre nez et notre barbe! Il n'y a donc nul doute que la voix d'un beydane vaut mille fois celle d'un Noirs à l'Université de Nouakchott. De même, les étudiants noirs subissent les même injustices pour ce qui est des bourses et des bus de transport destinés aux étudiants.
Ce sont pratiquement tous les bus qui relient les quartiers traditionnellement maures de l'Université, (Toujouinine, Arafat, Dar naim, Mechrou, aucun de ces bus, j'ai dit bien aucun ne parcours les quartiers qui sont habités par les étudiants noirs comme Bassara, les PK, 6 ème , 5 ème et autres. Les affrontements qui sont survenus le 20 avril à l'université de Nouakchott entre les étudiants noirs et les étudiants beydanes témoignent de notre ras le bol de ce racisme d'Etat que nous subissons à l'Université. A l'occasion des élections syndicales destinées à choisir nos représentants dans le conseil d'administration de l'université et les conseils pédagogiques et scientifique de l'université, voyant que les étudiants noir, contrairement aux années passées, s'étaient énormément mobilisés, le UNEM, syndicat maure à sollicité et obtenu auprès de l'administration de la fac des Sciences juridiques et économiques une complicité de fraude pour que les étudiants noirs ne « rafflement » pas tous les postes à pourvoir...
Nous n'avions d'autre choix que de nous battre pour empêcher qu'on nous vole, une nième fois nos droits ! Je pense que nous le referons si c'était à refaire!
Aminata GADIO:responsable du mouvement des jeunes de l'Initiative Mauritanienne pour l'Egalité et la Justice (IMEJ)
www.flere.fr
Une fois à l'université, ce que pourrait facilement constater un étranger, c'est que les étudiants beydanes sont de leur coté et les étudiants noirs de l'autre. Cette situation est est loin d'être un fait innocent, une sorte de hasard. A vrai dire d'un côté comme de l'autre, on ne se digère pas. Les étudiants noirs sont victimes de racisme et de discriminations de toutes sortes à l'université de Nouakchott, racisme perpétré par des autorités universitaires elles-même.
Ce racisme se manifeste sur les plans administratif, et même à travers les disciplines imposées aux Noirs. On se retrouve, par exemple, à étudier obligatoirement des disciplines qui, compte tenu de notre spécialité, ne servent qu'à nous encombrer, nous entraver. C'est le cas par exemple de l'arabe, comme langue, pour des étudiants faisant Lettres françaises, biologie ou géologie...
La même discrimination raciale apparaît au niveau des orientations. Les étudiants noirs désireux de s'inscrire en anglais ou en médecine se retrouvent la plupart du temps recalés, sans motif et ceci bien qu'ils aient les moyennes requises. Au même moment, en face, les étudiants beydanes sont admis dans les filières demandées sous le faux prétexte qu'ils auraient réussi leur test! En plus, ils peuvent faire ce qu'ils veulent et l'administration de l'université satisfait au moindre de leurs demandes. Pour les amphithéâtres par exemple, il arrive souvent que nous voulions en réserver un pour une conférence dans le cadre des programmes culturels d'une des Amicales d'étudiants noirs, on nous dit que l'Amphi est occupé, et bien après nous, les étudiants maures le décrochent, presque sous notre nez et notre barbe! Il n'y a donc nul doute que la voix d'un beydane vaut mille fois celle d'un Noirs à l'Université de Nouakchott. De même, les étudiants noirs subissent les même injustices pour ce qui est des bourses et des bus de transport destinés aux étudiants.
Ce sont pratiquement tous les bus qui relient les quartiers traditionnellement maures de l'Université, (Toujouinine, Arafat, Dar naim, Mechrou, aucun de ces bus, j'ai dit bien aucun ne parcours les quartiers qui sont habités par les étudiants noirs comme Bassara, les PK, 6 ème , 5 ème et autres. Les affrontements qui sont survenus le 20 avril à l'université de Nouakchott entre les étudiants noirs et les étudiants beydanes témoignent de notre ras le bol de ce racisme d'Etat que nous subissons à l'Université. A l'occasion des élections syndicales destinées à choisir nos représentants dans le conseil d'administration de l'université et les conseils pédagogiques et scientifique de l'université, voyant que les étudiants noir, contrairement aux années passées, s'étaient énormément mobilisés, le UNEM, syndicat maure à sollicité et obtenu auprès de l'administration de la fac des Sciences juridiques et économiques une complicité de fraude pour que les étudiants noirs ne « rafflement » pas tous les postes à pourvoir...
Nous n'avions d'autre choix que de nous battre pour empêcher qu'on nous vole, une nième fois nos droits ! Je pense que nous le referons si c'était à refaire!
Aminata GADIO:responsable du mouvement des jeunes de l'Initiative Mauritanienne pour l'Egalité et la Justice (IMEJ)
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