
Il était 14h temps universel et de Nouakchott, aujourd'hui, lorsque le Président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz pénètre, par surprise, dans le bloc des urgences du Centre hospitalier national (CHN) où, diabolique surprise, aucun médecin de garde n'officiait. Il sortait juste de la prière de fin du Ramadan, sous haute sécurité.
Tout a commencé ce matin vers 7h TU. Un détachement du Bataillon de sécurité présidentielle (Basep) investit la grande Mosquée. Des véhicules équipés de mitraillettes se placent aux principaux points d'accès et installent un portique équipé d'un dispositif d’alarme aux métaux sur l’entrée principale.
Les militaires, arborant l'insigne de la toute nouvelle tenue "Ketibett el emn riasi"* sortent aussi des détecteurs portatifs. Pour la première fois de l'histoire de la Mauritanie, les fidèles subissent la fouille.
Même pendant la période de Ould Taya, bien plus marquée par la peur et la délation, les pratiquants n'étaient pas soumis à la palpation corporelle ; un cordon des garde qui les séparait des officiels et cela suffisait à calmer la paranoïa du dictateur. Les militaires s’habillaient en civil, avec un fusil ou pistolet, discrètement caché sous la veste. Aujourd'hui, les armes de guerre individuelles se portaient en bandoulière.
Malgré tous les problèmes que le pays connait, le seul sujet évoqué par l'Imam, se résumera à la "Zekat el fitr". N'est pas Bouddah Ould Bousseïri qui veut.
Du temps de Ould Taya, dès la fin de la prière, le Chef de l'Etat se retirait et, aussitôt, le dispositif sécuritaire est levé, permettant aux ministres, directeurs et hauts fonctionnaires de se mélanger avec le peuple ; c'est l'occasion, pour la majorité des pauvres, d'aller vers eux pour tenter de grappiller quelques billets de banque, voire de la menue monnaie, la vache du mois se faisant maigre.
Aujourd'hui, l’on dirait que les officiels se sont donné le mot ou, sinon recevaient-ils, tous, la même consigne. En effet, dès le départ du Basep, chacun s'est rué vers son véhicule, ignorant les personnes venues le saluer, en fait le détrousser, avec le sourire à titre de sédatif et l’invocation de Dieu en guise de ruse. Un ministre a même regardé, en face, l'un de ses vieux amis qui venait vers lui, avant de détourner les yeux et courir vers sa voiture.
Aux occasions précédentes, l'équipe de la Télévision de Mauritanie (TVM) était dirigée par un technicien mais, là, le directeur général Ould Bouké s’impliqua en personne ; sans doute tenait-il à faire oublier le limogeage de la présentatrice Fatimatou Sow Deïna, remerciée parce qu'elle souriait à cause d'un gamin imitant, sur l’image d’un élément d’information, une femme en train de s’exprimer dans la cadre d’une sorte de micro-trottoir.
Sitôt rentré à la présidence, Ould Abdel Aziz sortit, cette fois-ci, avec un dispositif allégé. Lors de la dernière visite-surprise de Ould Cheikh Abdellahi à l'Hôpital, il choisissait de passer par la porte principale. Ould Abdel Aziz, qui l'accompagnait, remarquait, sans doute, combien les urgences avaient eu le temps de se préparer ; aujourd'hui, le même Ould Abdel Aziz opta, donc, pour l'accès secondaire, sur la route menant à la plage et juste en face du Centre national d'hygiène (CNH).
Cité par le journal en ligne Tahalil Hebdo, un témoin raconte : "Les directeurs ainsi que les médecins de garde n’étaient pas sur place au moment de la visite, effectuée en présence du ministre de la santé".
"Le Président de la République visita les malades alités et s’entretint avec eux", ajoute la même source. Les malades se sont plaints de la cherté et de la médiocrité des prestations fournies ainsi que des coupures d’électricité. Ould Abdel Aziz a ordonné, au ministre de la santé, l’achat d’un groupe électrogène de 600 kw pour alimenter l’Hôpital, en cas de coupure.
La veille de l'Aïd El Fitr, la Présidence annonçait, par décret, une remise de peines pour 50 condamnés dont 10 étrangers. C'est la deuxième fois depuis son arrivé au pouvoir que Ould Abdel Aziz use de son droit de grâce.
La libération des prisonniers de droit commun, à l'occasion des fêtes religieuses, relève d’une tradition au royaume du Maroc.
Source: Taqadoumy
Tout a commencé ce matin vers 7h TU. Un détachement du Bataillon de sécurité présidentielle (Basep) investit la grande Mosquée. Des véhicules équipés de mitraillettes se placent aux principaux points d'accès et installent un portique équipé d'un dispositif d’alarme aux métaux sur l’entrée principale.
Les militaires, arborant l'insigne de la toute nouvelle tenue "Ketibett el emn riasi"* sortent aussi des détecteurs portatifs. Pour la première fois de l'histoire de la Mauritanie, les fidèles subissent la fouille.
Même pendant la période de Ould Taya, bien plus marquée par la peur et la délation, les pratiquants n'étaient pas soumis à la palpation corporelle ; un cordon des garde qui les séparait des officiels et cela suffisait à calmer la paranoïa du dictateur. Les militaires s’habillaient en civil, avec un fusil ou pistolet, discrètement caché sous la veste. Aujourd'hui, les armes de guerre individuelles se portaient en bandoulière.
Malgré tous les problèmes que le pays connait, le seul sujet évoqué par l'Imam, se résumera à la "Zekat el fitr". N'est pas Bouddah Ould Bousseïri qui veut.
Du temps de Ould Taya, dès la fin de la prière, le Chef de l'Etat se retirait et, aussitôt, le dispositif sécuritaire est levé, permettant aux ministres, directeurs et hauts fonctionnaires de se mélanger avec le peuple ; c'est l'occasion, pour la majorité des pauvres, d'aller vers eux pour tenter de grappiller quelques billets de banque, voire de la menue monnaie, la vache du mois se faisant maigre.
Aujourd'hui, l’on dirait que les officiels se sont donné le mot ou, sinon recevaient-ils, tous, la même consigne. En effet, dès le départ du Basep, chacun s'est rué vers son véhicule, ignorant les personnes venues le saluer, en fait le détrousser, avec le sourire à titre de sédatif et l’invocation de Dieu en guise de ruse. Un ministre a même regardé, en face, l'un de ses vieux amis qui venait vers lui, avant de détourner les yeux et courir vers sa voiture.
Aux occasions précédentes, l'équipe de la Télévision de Mauritanie (TVM) était dirigée par un technicien mais, là, le directeur général Ould Bouké s’impliqua en personne ; sans doute tenait-il à faire oublier le limogeage de la présentatrice Fatimatou Sow Deïna, remerciée parce qu'elle souriait à cause d'un gamin imitant, sur l’image d’un élément d’information, une femme en train de s’exprimer dans la cadre d’une sorte de micro-trottoir.
Sitôt rentré à la présidence, Ould Abdel Aziz sortit, cette fois-ci, avec un dispositif allégé. Lors de la dernière visite-surprise de Ould Cheikh Abdellahi à l'Hôpital, il choisissait de passer par la porte principale. Ould Abdel Aziz, qui l'accompagnait, remarquait, sans doute, combien les urgences avaient eu le temps de se préparer ; aujourd'hui, le même Ould Abdel Aziz opta, donc, pour l'accès secondaire, sur la route menant à la plage et juste en face du Centre national d'hygiène (CNH).
Cité par le journal en ligne Tahalil Hebdo, un témoin raconte : "Les directeurs ainsi que les médecins de garde n’étaient pas sur place au moment de la visite, effectuée en présence du ministre de la santé".
"Le Président de la République visita les malades alités et s’entretint avec eux", ajoute la même source. Les malades se sont plaints de la cherté et de la médiocrité des prestations fournies ainsi que des coupures d’électricité. Ould Abdel Aziz a ordonné, au ministre de la santé, l’achat d’un groupe électrogène de 600 kw pour alimenter l’Hôpital, en cas de coupure.
La veille de l'Aïd El Fitr, la Présidence annonçait, par décret, une remise de peines pour 50 condamnés dont 10 étrangers. C'est la deuxième fois depuis son arrivé au pouvoir que Ould Abdel Aziz use de son droit de grâce.
La libération des prisonniers de droit commun, à l'occasion des fêtes religieuses, relève d’une tradition au royaume du Maroc.
Source: Taqadoumy