Les supputations vont bon train sur le sort qui attend le gouvernement de Moulay Ould Mohamed Laghdaf. Alors que l’on parle de l’imminence d’un changemen d’envergure, d’autres informations contradictoires avancent de solides arguments pour le maintien de l’actuel Premier ministre et de son équipe. On revient donc au traditionnel, partira, partira pas.
Le calme au niveau de la Présidence de la République pourrait bien être celui qui précède la tempête. A l’image du chambardement de magnitude 5 qui a touché le ministère des Affaires étrangères et celui de l’Intérieur, le Gouvernement pourrait bien être secoué, lui aussi. L’on évoque, comme principale raison, au départ de l’actuelle équipe, la nécessité de faire de la place aux autres formations de la Majorité. La rencontre du président de la République avec le bureau exécutif de l’Union pour la République (UPR) est à inscrire sans doute dans ce contexte d’ouverture à des formations politiques qui, même si elles ne le crient pas sur les toits, aimeraient bien être mieux impliquées dans la gestion des affaires de l’Etat.
On peut aussi penser que les nouvelles velléités de l’opposition, notamment sa réorganisation au sein de la COD (Coordination de l’Opposition Démocratique), les critiques qu’elle adresse au pouvoir sur divers grands dossiers d’actualité (insécurité, drogue, lutte contre la gabegie, absence de dialogue) doivent inciter le président Mohamed Ould Abdel Aziz à veiller à la cohésion de sa majorité. Et l’un des premiers actes à faire, justement, serait de faire de la place à des partis politiques qui commencent à faire preuve d’impatience.
Le gouvernement actuel fait la part (trop) belle à l’UPR et à l’UDP, selon certains, alors que d’autres formations comme le PRDR, Hatem et le Renouveau démocratique (RD) ainsi que le Mouvement Pour la Refondation (MPR) du député Kane Hamidou Baba, qui, on le sait, a joué un rôle de premier plan dans le travail de sape du RFD d’Ahmed Ould Daddah. Laisser un tel homme politique en rade peut être vu comme une « ingratitude » de la part du pouvoir. Surtout que Kane Hamidou Baba était vice-président d’une grande formation de l’opposition et qu’il n’a pas hésité à mettre en jeu son avenir politique en prenant une telle décision.
On peut même penser à une ouverture plus large sur des formations politiques comme Tawassoul, qui a décliné poliment l’offre de faire partie de la COD, et l’AJD/MR d’Ibrahima Moctar Sarr, en rupture de ban avec l’opposition radicale depuis le coup d’Etat d’août 2008.
Cette approche plus réaliste peut ainsi arranger tout le monde. L’UPR, en grand parti de la majorité pourrait continuer à offrir l’essentiel du « contingent » gouvernemental, en conservant également les ministères importants dans la mise en œuvre du président de la République et arriverait ainsi à mettre un terme à la révolte qui couve dans les rangs des soutiens du pouvoir.
Le soutien de ces partis à la politique du pouvoir a été essentiel pour le passage au parlement de tous les textes de loi présentés le gouvernement. Même si élus de la majorité et de l’opposition ont, dans l’ensemble, voulu signifier au gouvernement une attente supplémentaire de réformes. La plus mauvaise réponse à cette attente serait de ralentir le changement du gouvernement ou de le différer.
On prend ainsi un malin plaisir à rappeler que ce Premier ministre-là est celui même qui avait dirigé l’équipe de la « Rectification ». Comprenons : Un gouvernement qui présente mille et un défauts dont le moindre n’est sans doute pas celui qui fait d’une partie de ses membres les rescapés d’une équipe ayant servi – et justifié – un coup d’Etat contre un président démocratiquement élu.
Bâtir l’édifice la «Mauritanie Nouvelle», dont le fondement doit être cette première année d’exercice plein du pouvoir démocratique, ne peut se faire qu’avec du sang neuf. Le président de la République qui procède jusqu’à présent par petites retouches, notamment au niveau de l’administration, à coups de limogeages, vient donc d’annoncer la nouvelle couleur en acceptant que la ministre des Affaires étrangères et son collègue de l’Intérieur donnent un sérieux coup de balai dans leur département respectif. A un échelon supérieur, on ne peut tolérer longtemps la fainéantise, aujourd’hui reconnue, d’un gouvernement dont le seul fait d’armes est d’avoir survécu plus longtemps qu’on ne le pensait ! Ni accélération des réformes, ni plan de rigueur ne sont à mettre au compte d’un gouvernement dont la présence n’est sentie – ressentie – qu’à travers celle du Président lors des injonctions processuelles du Conseil des ministres. L’intervention du Chef de l’Etat dans divers secteurs de l’activité du Gouvernement, son exposition aux critiques de l’opposition et même aux appréhensions naissantes à l’extérieur sur la capacité de la Mauritanie à faire face à la menace terroriste démontrent, largement, le déficit de crédibilité et d’efficacité d’une équipe gouvernementale ayant très tôt perdue le souffle nécessaire à la Longue Marche qui s’annonce.
Maintenir le cap
Mais le président Ould Abdel Aziz pourrait aussi, tout simplement, décider d’attendre encore un peu avant d’envisager l’élargissement du gouvernement de Moulay Ould Mohamed Laghdaf ou son remerciement.
Des faits et échéances non négligeables militent en faveur de cela. D’aucuns pensent que la très importante (en terme de longueur et de « projets ») Déclaration de Politique Générale du Premier ministre Moulay Ould Mohamed Laghdaf laisse présager que l’homme inscrit son action dans la durée, ce qui laisse supposer qu’il a reçu des assurances (ou des signaux forts) qu’il n’est pas prêt de partir. Même si l’actuel gouvernement commence à lasser, faute de bilan pouvant justifier son maintien, les échéances futures comme la réunion avec la communauté des bailleurs, prévue dans les tout prochains jours à Bruxelles, et la mise en œuvre de dossiers brûlants comme celui de la lutte contre le terrorisme et de l’immigration clandestine ou encore de la réalisation de nombreuses infrastructures sociales, plaident en faveur du maintien du gouvernement.
N’oublions pas aussi le fait que le gouvernement est en place depuis à peine sept mois !
Le président Mohamed Ould Abdel Aziz qui a choisi, au lendemain de la victoire de juillet 2009, de renouveler sa confiance au Premier ministre Moulay Ould Mohamed Laghdaf et à certains ministres de la période de Rectification ne peut pas, sur simple injonction de la rue, remettre en cause ses propres choix politiques. Ceux qui réclament les changements à –tout va ne pensent jamais aux lourdes charges que cela constitue pour le Trésor public. Chaque ministre nommé entraîne des dépenses énormes dans ce qui correspond à sa « mise aux normes » (logement, voitures, habillement, et autres dépenses). On peut penser aussi que le ministre en question sera tenté – pourquoi pas – à changer d’équipe, ce qui entraîne, de facto, une instabilité dans la réalisation des projets et autres actions du gouvernement.
C’est pour dire que le changement d’un gouvernement n’est pas une fin en soi. Il ne doit survenir qu’en cas de nécessité absolue. Un Premier ministre qui n’a pas d’emprise réelle sur les membres de son équipe, des ministres qui font preuve d’incompétences notoires ou…l’urgence de faire entrer de nouveaux partenaires. Laquelle de ces trois raisons sera suffisante pour provoquer le changement de gouvernement dont on parle tant ?
Source: L'authentique
Le calme au niveau de la Présidence de la République pourrait bien être celui qui précède la tempête. A l’image du chambardement de magnitude 5 qui a touché le ministère des Affaires étrangères et celui de l’Intérieur, le Gouvernement pourrait bien être secoué, lui aussi. L’on évoque, comme principale raison, au départ de l’actuelle équipe, la nécessité de faire de la place aux autres formations de la Majorité. La rencontre du président de la République avec le bureau exécutif de l’Union pour la République (UPR) est à inscrire sans doute dans ce contexte d’ouverture à des formations politiques qui, même si elles ne le crient pas sur les toits, aimeraient bien être mieux impliquées dans la gestion des affaires de l’Etat.
On peut aussi penser que les nouvelles velléités de l’opposition, notamment sa réorganisation au sein de la COD (Coordination de l’Opposition Démocratique), les critiques qu’elle adresse au pouvoir sur divers grands dossiers d’actualité (insécurité, drogue, lutte contre la gabegie, absence de dialogue) doivent inciter le président Mohamed Ould Abdel Aziz à veiller à la cohésion de sa majorité. Et l’un des premiers actes à faire, justement, serait de faire de la place à des partis politiques qui commencent à faire preuve d’impatience.
Le gouvernement actuel fait la part (trop) belle à l’UPR et à l’UDP, selon certains, alors que d’autres formations comme le PRDR, Hatem et le Renouveau démocratique (RD) ainsi que le Mouvement Pour la Refondation (MPR) du député Kane Hamidou Baba, qui, on le sait, a joué un rôle de premier plan dans le travail de sape du RFD d’Ahmed Ould Daddah. Laisser un tel homme politique en rade peut être vu comme une « ingratitude » de la part du pouvoir. Surtout que Kane Hamidou Baba était vice-président d’une grande formation de l’opposition et qu’il n’a pas hésité à mettre en jeu son avenir politique en prenant une telle décision.
On peut même penser à une ouverture plus large sur des formations politiques comme Tawassoul, qui a décliné poliment l’offre de faire partie de la COD, et l’AJD/MR d’Ibrahima Moctar Sarr, en rupture de ban avec l’opposition radicale depuis le coup d’Etat d’août 2008.
Cette approche plus réaliste peut ainsi arranger tout le monde. L’UPR, en grand parti de la majorité pourrait continuer à offrir l’essentiel du « contingent » gouvernemental, en conservant également les ministères importants dans la mise en œuvre du président de la République et arriverait ainsi à mettre un terme à la révolte qui couve dans les rangs des soutiens du pouvoir.
Le soutien de ces partis à la politique du pouvoir a été essentiel pour le passage au parlement de tous les textes de loi présentés le gouvernement. Même si élus de la majorité et de l’opposition ont, dans l’ensemble, voulu signifier au gouvernement une attente supplémentaire de réformes. La plus mauvaise réponse à cette attente serait de ralentir le changement du gouvernement ou de le différer.
On prend ainsi un malin plaisir à rappeler que ce Premier ministre-là est celui même qui avait dirigé l’équipe de la « Rectification ». Comprenons : Un gouvernement qui présente mille et un défauts dont le moindre n’est sans doute pas celui qui fait d’une partie de ses membres les rescapés d’une équipe ayant servi – et justifié – un coup d’Etat contre un président démocratiquement élu.
Bâtir l’édifice la «Mauritanie Nouvelle», dont le fondement doit être cette première année d’exercice plein du pouvoir démocratique, ne peut se faire qu’avec du sang neuf. Le président de la République qui procède jusqu’à présent par petites retouches, notamment au niveau de l’administration, à coups de limogeages, vient donc d’annoncer la nouvelle couleur en acceptant que la ministre des Affaires étrangères et son collègue de l’Intérieur donnent un sérieux coup de balai dans leur département respectif. A un échelon supérieur, on ne peut tolérer longtemps la fainéantise, aujourd’hui reconnue, d’un gouvernement dont le seul fait d’armes est d’avoir survécu plus longtemps qu’on ne le pensait ! Ni accélération des réformes, ni plan de rigueur ne sont à mettre au compte d’un gouvernement dont la présence n’est sentie – ressentie – qu’à travers celle du Président lors des injonctions processuelles du Conseil des ministres. L’intervention du Chef de l’Etat dans divers secteurs de l’activité du Gouvernement, son exposition aux critiques de l’opposition et même aux appréhensions naissantes à l’extérieur sur la capacité de la Mauritanie à faire face à la menace terroriste démontrent, largement, le déficit de crédibilité et d’efficacité d’une équipe gouvernementale ayant très tôt perdue le souffle nécessaire à la Longue Marche qui s’annonce.
Maintenir le cap
Mais le président Ould Abdel Aziz pourrait aussi, tout simplement, décider d’attendre encore un peu avant d’envisager l’élargissement du gouvernement de Moulay Ould Mohamed Laghdaf ou son remerciement.
Des faits et échéances non négligeables militent en faveur de cela. D’aucuns pensent que la très importante (en terme de longueur et de « projets ») Déclaration de Politique Générale du Premier ministre Moulay Ould Mohamed Laghdaf laisse présager que l’homme inscrit son action dans la durée, ce qui laisse supposer qu’il a reçu des assurances (ou des signaux forts) qu’il n’est pas prêt de partir. Même si l’actuel gouvernement commence à lasser, faute de bilan pouvant justifier son maintien, les échéances futures comme la réunion avec la communauté des bailleurs, prévue dans les tout prochains jours à Bruxelles, et la mise en œuvre de dossiers brûlants comme celui de la lutte contre le terrorisme et de l’immigration clandestine ou encore de la réalisation de nombreuses infrastructures sociales, plaident en faveur du maintien du gouvernement.
N’oublions pas aussi le fait que le gouvernement est en place depuis à peine sept mois !
Le président Mohamed Ould Abdel Aziz qui a choisi, au lendemain de la victoire de juillet 2009, de renouveler sa confiance au Premier ministre Moulay Ould Mohamed Laghdaf et à certains ministres de la période de Rectification ne peut pas, sur simple injonction de la rue, remettre en cause ses propres choix politiques. Ceux qui réclament les changements à –tout va ne pensent jamais aux lourdes charges que cela constitue pour le Trésor public. Chaque ministre nommé entraîne des dépenses énormes dans ce qui correspond à sa « mise aux normes » (logement, voitures, habillement, et autres dépenses). On peut penser aussi que le ministre en question sera tenté – pourquoi pas – à changer d’équipe, ce qui entraîne, de facto, une instabilité dans la réalisation des projets et autres actions du gouvernement.
C’est pour dire que le changement d’un gouvernement n’est pas une fin en soi. Il ne doit survenir qu’en cas de nécessité absolue. Un Premier ministre qui n’a pas d’emprise réelle sur les membres de son équipe, des ministres qui font preuve d’incompétences notoires ou…l’urgence de faire entrer de nouveaux partenaires. Laquelle de ces trois raisons sera suffisante pour provoquer le changement de gouvernement dont on parle tant ?
Source: L'authentique
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