
Mohamed Ould Abdel Aziz nourrit probablement de grandes ambitions pour son pays. La majorité des mauritaniens qui lui ont accordé leur confiance croient encore à sa volonté d’imposer les réformes nécessaires pour un assainissement généralisé et le redressement économique. Mais ils se posent des questions sur l’efficacité de son gouvernement.
Il y a cent jours que Mohamed Ould Abdel Aziz a été démocratiquement élu. Après son élection, le 18 juillet 2009, il a profondément remodelé son équipe gouvernementale qui l’accompagnait depuis la crise politique, tout en gardant le premier Ministre Moulaye Ould Mohamed Laghdaf. S’il faut reconnaître que dans leur écrasante majorité, les ministres n’avaient pas d’antécédents relatifs à la mauvaise gestion, au sein des précédents gouvernements, ou du moins ils n’étaient pas notoirement connus pour être des «budgétivores », il n’en demeure pas moins qu’ils se sont révélé –en grande partie- sans véritable charisme et manquant surtout d’expérience de gestion et donc d’efficacité. Un déficit qu’ils ne seront pas parvenus à juguler donnant même l’impression d’une véritable sclérose de l’action gouvernementale.
Remaniement imminent ?!
Le président Mohamed Ould Abdel Aziz partagerait lui-même cette impression des citoyens quant à l’inefficacité de l’action du gouvernement. Malgré la confiance qu’il a donnée à l’actuel premier Ministre, en le reconduisant, après sa victoire électorale, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf ne semble pas capable de piloter son équipe. Le premier Ministre que d’aucuns qualifient de « trop gentil », ne serait pas corrélativement un véritable meneur d’hommes. Il manquerait de poigne. Or, en cette période de toilettage et de réformes des pratiques de l’administration, le président a besoin d’un premier ministre omnipotent pour rappeler tout le monde à l’ordre et au besoin «saquer» ses ministres.
Mais l’on assiste, malheureusement, avec ce nouveau gouvernement à un statu quo total où tout est ramené jusqu’au bureau du président de la République. Personne, y compris le premier Ministre, ne veut prendre d’initiative même pas pour boucher un nid de poule sur le bitume. La majorité des ministres ne veut prendre le bœuf par les cornes. En plus donc de l’accaparement du président de la République, résultant de cette peur partagée des ministres de susciter des actions, en conformité avec leurs prérogatives, cette situation embarrasserait beaucoup le Chef de l’Etat.
L’inefficacité de l’action du gouvernement fait germer la persistance d’un remaniement dans les deux mois à venir voire les prochains jours. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz, qui en s’attaquant à l’incurie de l’Administration, a ouvert grande la boite à Pandore sait que désormais, en dépit de la démission de l’Opposition, il a besoin d’hommes de carrures mais qui ne seraient pas suspectés de dilapidation de ressources publiques par le passé.
Le Pouvoir ne se gère pas par une seule personne
La quasi-majorité du gouvernement ne met pas à profit la vitalité de sa jeunesse dans l’efficience de l’action gouvernementale. Or, c’est entres autres atouts que ces ministres avaient été choisis. Ce demi-échec politique dans le choix des hommes qui nous gouvernent ferait que le président de la République réfléchirait à la meilleure combinaison possible pour remettre le gouvernement sur les rails. Pas question pour lui d’un retour en arrière marqué par le retour aux commandes des «moufcidines », même si pour certains, c’est déjà effectif avec leur propulsion à la tête de conseils d’administrations publiques. En attendant que le président de la République déniche un nouveau premier Ministre, et peut être même, renouveler en grande partie son gouvernement, beaucoup de chantiers gouvernementaux sont en friche. L’argent fait défaut mais la reprise de la coopération est là. Néanmoins, il s’agit pour Madame Naha Mint Mouknass, l’une des rares satisfactions gouvernementales, qui a hérité d’un agenda paternel fourni, de reprendre son bâton de «pèlerine ». Et qui dit pèlerinage va surtout à la Mecque !
En effet, comme le soutenait le président de la République récemment, rien n’explique le désintérêt des pays du Golfe pour notre pays. Malgré la crise financière internationale, ces pays frères conservent intactes les possibilités de soutenir l’actuel gouvernement sur le plan financier. Il ne faut pas surtout s’envisager que la coopération avec la Libye ou encore l’Iran pourrait remplacer celle des monarchies. Le puzzle qui reste sera, pour Madame la ministre, de mieux défendre les thèses du président auprès de ces monarchies en évitant d’entrer de plein pied dans la course à l’hégémonie politique que se livrent depuis quelques années les deux axes Ryadh-Doha. Mais l’on peut espérer que Madame la ministre saura convaincre et surement rapporter de l’argent frais au trésor public!
Source: Quotidien Nouakchott
Il y a cent jours que Mohamed Ould Abdel Aziz a été démocratiquement élu. Après son élection, le 18 juillet 2009, il a profondément remodelé son équipe gouvernementale qui l’accompagnait depuis la crise politique, tout en gardant le premier Ministre Moulaye Ould Mohamed Laghdaf. S’il faut reconnaître que dans leur écrasante majorité, les ministres n’avaient pas d’antécédents relatifs à la mauvaise gestion, au sein des précédents gouvernements, ou du moins ils n’étaient pas notoirement connus pour être des «budgétivores », il n’en demeure pas moins qu’ils se sont révélé –en grande partie- sans véritable charisme et manquant surtout d’expérience de gestion et donc d’efficacité. Un déficit qu’ils ne seront pas parvenus à juguler donnant même l’impression d’une véritable sclérose de l’action gouvernementale.
Remaniement imminent ?!
Le président Mohamed Ould Abdel Aziz partagerait lui-même cette impression des citoyens quant à l’inefficacité de l’action du gouvernement. Malgré la confiance qu’il a donnée à l’actuel premier Ministre, en le reconduisant, après sa victoire électorale, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf ne semble pas capable de piloter son équipe. Le premier Ministre que d’aucuns qualifient de « trop gentil », ne serait pas corrélativement un véritable meneur d’hommes. Il manquerait de poigne. Or, en cette période de toilettage et de réformes des pratiques de l’administration, le président a besoin d’un premier ministre omnipotent pour rappeler tout le monde à l’ordre et au besoin «saquer» ses ministres.
Mais l’on assiste, malheureusement, avec ce nouveau gouvernement à un statu quo total où tout est ramené jusqu’au bureau du président de la République. Personne, y compris le premier Ministre, ne veut prendre d’initiative même pas pour boucher un nid de poule sur le bitume. La majorité des ministres ne veut prendre le bœuf par les cornes. En plus donc de l’accaparement du président de la République, résultant de cette peur partagée des ministres de susciter des actions, en conformité avec leurs prérogatives, cette situation embarrasserait beaucoup le Chef de l’Etat.
L’inefficacité de l’action du gouvernement fait germer la persistance d’un remaniement dans les deux mois à venir voire les prochains jours. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz, qui en s’attaquant à l’incurie de l’Administration, a ouvert grande la boite à Pandore sait que désormais, en dépit de la démission de l’Opposition, il a besoin d’hommes de carrures mais qui ne seraient pas suspectés de dilapidation de ressources publiques par le passé.
Le Pouvoir ne se gère pas par une seule personne
La quasi-majorité du gouvernement ne met pas à profit la vitalité de sa jeunesse dans l’efficience de l’action gouvernementale. Or, c’est entres autres atouts que ces ministres avaient été choisis. Ce demi-échec politique dans le choix des hommes qui nous gouvernent ferait que le président de la République réfléchirait à la meilleure combinaison possible pour remettre le gouvernement sur les rails. Pas question pour lui d’un retour en arrière marqué par le retour aux commandes des «moufcidines », même si pour certains, c’est déjà effectif avec leur propulsion à la tête de conseils d’administrations publiques. En attendant que le président de la République déniche un nouveau premier Ministre, et peut être même, renouveler en grande partie son gouvernement, beaucoup de chantiers gouvernementaux sont en friche. L’argent fait défaut mais la reprise de la coopération est là. Néanmoins, il s’agit pour Madame Naha Mint Mouknass, l’une des rares satisfactions gouvernementales, qui a hérité d’un agenda paternel fourni, de reprendre son bâton de «pèlerine ». Et qui dit pèlerinage va surtout à la Mecque !
En effet, comme le soutenait le président de la République récemment, rien n’explique le désintérêt des pays du Golfe pour notre pays. Malgré la crise financière internationale, ces pays frères conservent intactes les possibilités de soutenir l’actuel gouvernement sur le plan financier. Il ne faut pas surtout s’envisager que la coopération avec la Libye ou encore l’Iran pourrait remplacer celle des monarchies. Le puzzle qui reste sera, pour Madame la ministre, de mieux défendre les thèses du président auprès de ces monarchies en évitant d’entrer de plein pied dans la course à l’hégémonie politique que se livrent depuis quelques années les deux axes Ryadh-Doha. Mais l’on peut espérer que Madame la ministre saura convaincre et surement rapporter de l’argent frais au trésor public!
Source: Quotidien Nouakchott