GHAZOUANI A VOLÉ L'ÉLÉCTION PRÉSIDENTIELLE MAURITANIE dit BIRAM DAH ABEID - ENTRETIEN EXCLUSIF



Biram Dah Abeid affirme que Ghazouani a volé l’élection présidentielle de 2024 en manipulant le système électoral.

Il souligne que la commission électorale est inféodée au pouvoir et qu’il y a eu des bourrages d’urnes dans des régions reculées.

Il révèle qu’il a négocié avec le pouvoir avant l’élection pour une transition démocratique mais que ces négociations ont échoué.

Il met en avant la polarisation politique en Mauritanie entre son camp d’opposition anti-système et le pouvoir en place.

Il lance un appel au monde entier pour soutenir le peuple mauritanien dans son combat contre le régime actuel.


Entretien exclusif avec Biram Dah Abeid sur la chaîne Soninké

Figure emblématique de la lutte politique et des droits humains en Mauritanie : M. Biram Dah Abeid. Connu simplement sous le nom de Biram par ses partisans, est une personnalité incontournable de l'opposition mauritanienne, fervent défenseur de l'abolition de l'esclavage, et président du mouvement IRA (Initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolitionniste). Né en 1965 à Rosso, dans la région du Trarza au sud-ouest de la Mauritanie, Biram Dah Abeid est un opposant farouche du régime en place depuis plusieurs décennies.

Lors de cet entretien, Biram Dah Abeid s'est confié à Ibrahima Camara, journaliste de l'émission, sur son parcours politique, ses combats, et sa vision pour l'avenir de la Mauritanie.

La compétition électorale de 2024 : une victoire contestée

En juin dernier, Biram Dah Abeid s'est présenté pour la troisième fois à l'élection présidentielle mauritanienne. Cette élection a de nouveau été remportée par le président sortant, Mohamed Ould Ghazouani, selon la commission électorale nationale. Cependant, Biram conteste ces résultats, affirmant que l’élection a été entachée de fraudes massives orchestrées par le régime en place.

"Selon la commission électorale indépendante, désignée de manière unilatérale par le général Ghazouani lui-même, il n’y a pas eu d’irrégularités. Mais, en réalité, cette commission est inféodée au parti au pouvoir," déclare Biram Dah Abeid. Il accuse également le régime de manipulations électorales dans les régions reculées de Mauritanie, où il serait plus facile de truquer les résultats : "C'est dans ces lieux désertiques, sans vie, que Ghazouani et son équipe ont transféré des listes kilométriques avec des milliers de noms fictifs."

Une opposition divisée, mais une lutte inébranlable

Malgré ses accusations, d'autres opposants, ont reconnu la victoire de Ghazouani. Lorsqu'on lui demande de commenter cette divergence, Biram Dah Abeid souligne les différences fondamentales entre lui et d'autres figures de l'opposition : "Nos trajectoires sont diamétralement opposées. Notre résistance, notre idéologie, notre franc-parler, notre sacrifice... Nous avons été emprisonnés, diabolisés par le pouvoir."

Selon Biram, ce qui le distingue de ses homologues est son engagement sans faille contre l'injustice et l'oppression, et son refus de transiger avec un régime qu'il considère illégitime. "Nous n'inspirons pas la même chose au pouvoir," ajoute-t-il. "Nous inspirons une panique, une peur au pouvoir, alors que d'autres inspirent confiance."

L'appel à une Mauritanie nouvelle

À travers cet entretien, Biram Dah Abeid réaffirme sa détermination à continuer de se battre pour une Mauritanie libérée de l’esclavage, de l'injustice, et de l'oppression. Il appelle à une alternance politique véritable, fondée sur une démocratie réelle et inclusive, où tous les Mauritaniens, indépendamment de leur origine ou de leur statut, auront une voix.

"Nous ne cesserons jamais de lutter," conclut-il avec conviction, "jusqu'à ce que la Mauritanie devienne un pays où l’égalité et la justice prévalent pour tous."

Cet entretien exclusif sur la chaîne Soninké marque un tournant dans la lutte continue pour les droits civiques en Mauritanie et reflète la persistance et la détermination de ceux qui refusent de se soumettre à l'injustice.

Le journaliste Ibrahima Camara a interrogé Biram Dah Abeid sur l'unité de l'opposition mauritanienne face au régime en place depuis plusieurs décennies. Biram a d'emblée réfuté l'idée que l'opposition soit divisée : "L'opposition, ce sont les gens qui s'opposent véritablement, ceux qui ont pris le temps et la patience de s'opposer, qui ont mis en place les dispositifs nécessaires, aussi bien sur le plan moral, matériel que politique."

Une opposition authentique versus une opposition de façade

Pour Biram Dah Abeid, l’opposition authentique, celle qui est capable de renverser le pouvoir, est celle qui lutte de manière active et constante contre le régime. Il affirme qu'il existe également une "opposition" créée par le pouvoir lui-même, une opposition de façade qui collabore en réalité avec le régime en place. "Il y a une opposition qui a été créée par le pouvoir et qui chemine avec lui", explique-t-il, avant de préciser que la véritable opposition anti-système est constituée de plusieurs partis rassemblés sous la coalition "Biram président 2024".

Lorsqu'on lui rappelle que certains de ses sympathisants avaient dénoncé son rapprochement avec le pouvoir après les élections de 2019, Biram Dah Abeid rejette ces accusations. "Ils appellent cela un rapprochement, mais nous, nous l'appelons une action", dit-il. Il insiste sur le fait que ces accusations proviennent de personnes qui ont trahi la cause et rejoint le pouvoir : "Ce ne sont pas mes sympathisants. Ce sont des camarades de lutte qui ont trahi et qui ont rejoint le pouvoir."

Le soutien populaire et la question de la légitimité

Biram Dah Abeid revendique le soutien du peuple mauritanien, qui, selon lui, a rejeté les "pseudo-opposants" créés par le pouvoir. "Le peuple a jugé à travers les élections. Ces pseudo-opposants ont été humiliés par le peuple", affirme-t-il, soulignant que sa campagne a été financée par des contributions populaires via une application bancaire, contrairement à d'autres qui ont bénéficié du soutien d'hommes d'affaires et de financements douteux.

En réponse à la question de savoir pourquoi il n'a pas introduit de recours après l'élection, Biram est catégorique : "Nous ne croyons pas à l'intégrité des institutions qui sont censées gérer ces recours. Depuis 1978, ces institutions, telles que le Conseil constitutionnel et la Commission électorale nationale indépendante (CENI), sont sous le contrôle des mêmes personnalités qui ont soutenu toutes les dérives du pouvoir militaire depuis des décennies."

La voie de recours : une dénonciation systématique

Quant à la voie de recours privilégiée, Biram Dah Abeid est clair : il ne déposera pas de recours auprès des institutions actuelles qu'il considère comme "les chiens de garde du système". À la place, il continuera à dénoncer systématiquement le système électoral mauritanien qu'il qualifie de biaisé et favorable à l'oligarchie dominante en place depuis 1978. "La voie de recours qui nous convient, c'est de continuer sur la ligne des dénonciations systématiques du système électoral", conclut-il.

Ce dialogue met en lumière la détermination de Biram Dah Abeid à poursuivre son combat contre le régime en place en Mauritanie, en refusant toute forme de compromis avec un système qu'il juge corrompu et illégitime.

Des résultats contestés et des preuves de fraude

Interrogé sur son score de 29 % aux élections présidentielles de 2024, Biram Dah Abeid a exprimé son mécontentement : "C'est très mal parce que nous sommes victorieux," a-t-il affirmé, rejetant les résultats annoncés par la Commission électorale, qu'il qualifie de "soumise au pouvoir". Selon lui, ces chiffres ne reflètent pas la réalité : "Si on enlève les bureaux de vote où le bourrage systématique est évident, Mohamed Ould Ghazouani n'aurait pas plus de 15 % des voix." Biram Dah Abeid a soutenu que des preuves de ces fraudes sont disponibles et visibles sur le site de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Les relations avec le pouvoir en place et les négociations

L'entretien a ensuite abordé les relations de Biram Dah Abeid avec le régime de Mohamed Ould Ghazouani, en place depuis 2019. Biram Dah Abeid a reconnu avoir mené des négociations avec le pouvoir sur plusieurs points cruciaux pour garantir une compétition électorale juste et équitable. Parmi ces points, il a cité la reprise de toutes les structures chargées de superviser et d'arbitrer les élections, le recensement des populations mauritaniennes, la liste électorale, l'indépendance de la CENI, le Conseil constitutionnel, et le découpage électoral.

Cependant, Biram Dah Abeid a précisé qu'il n'avait obtenu gain de cause que sur un seul point : "Il y avait des organisations comme IRA (Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste) que je dirigeais, qui étaient interdites. Grâce aux négociations, nous avons réussi à obtenir un système déclaratif pour les associations, qui leur permet désormais de fonctionner légalement."

La question de la reconnaissance de l'opposition

Lorsque le journaliste lui a demandé sous quelle bannière il participe aux élections, Biram Dah Abeid a expliqué que son parti, ainsi que d'autres partis de l'opposition anti-système, sont interdits depuis plusieurs années. "Nous ne sommes pas reconnus par l'État, et nos partis sont interdits," a-t-il déclaré. Malgré cette interdiction, il continue de participer aux élections par le biais de coalitions avec d'autres partis politiques : "Nous formons des coalitions, mais elles ne sont pas toujours favorables."

La lutte pour une réforme démocratique

Biram Dah Abeid a insisté sur la nécessité de poursuivre la lutte pour une réforme démocratique en Mauritanie. Malgré les obstacles, il est déterminé à poursuivre son combat pour la justice et l'égalité : "Nous continuerons à dénoncer les fraudes et les manipulations électorales. La voie de recours qui nous convient est celle de la dénonciation systématique et de la lutte contre l'oligarchie dominante."

À travers cet entretien, Biram Dah Abeid a exprimé sa volonté de poursuivre son engagement pour un changement politique en Mauritanie, tout en rejetant les résultats des élections qu'il estime truquées et manipulées.

Biram Dah Abeid :
Aziz, Mohamed Ould Ghazouani, et les perspectives politiques

Biram Dah Abeid s'est exprimé sur plusieurs questions clés concernant l'ancien président Aziz, l'actuel président Mohamed Ould Ghazouani, et la situation politique en Mauritanie.

L'implication d'Aziz dans les élections et sa relation avec Mohamed Ould Ghazouani

Interrogé sur la candidature d'Aziz à l'élection présidentielle, Biram Dah Abeid a souligné une "complicité qui perdure même dans l'adversité" entre Aziz et Mohamed Ould Ghazouani. Bien qu'Aziz soit en prison, il aurait, selon Biram, soutenu Ghazouani en appelant ses partisans à boycotter les élections. Cet appel aurait eu un effet direct en affaiblissant l'opposition et en favorisant la victoire de Mohamed Ould Ghazouani. "C’est la fraude et le soutien d’Aziz à travers le boycott qui ont permis à Ghazouani de passer", a affirmé Biram Dah Abeid.

La possibilité d'un second tour et la crise actuelle

Quand on lui a demandé s'il s'attendait à un second tour lors de l'élection présidentielle, Biram Dah Abeid a répondu que la situation est tellement critique qu'il doute que Mohamed Ould Ghazouani puisse terminer son mandat : "La crise est si aiguë... parce que les assassinats, les violences, tout cela montre que Ghazouani ne finira pas son mandat." Il a accusé le président d'avoir "tué les gens pour passer en force en 2024."

Il a aussi évoqué les conditions difficiles de vie des Mauritaniens, évoquant un manque d'infrastructures de santé et d'éducation, un chômage rampant, et une pauvreté généralisée. Pour lui, tout cela témoigne du mécontentement croissant de la population contre le régime en place.

Réformes nécessaires et avertissements à Mohamed Ould Ghazouani

Pour éviter une crise plus profonde, Biram Dah Abeid recommande à Ghazouani de revenir à la raison et de dissoudre plusieurs institutions nationales, comme l'Assemblée nationale, la CENI, et le Conseil constitutionnel. Il appelle aussi à un recensement équitable et transparent pour inscrire tous les Mauritaniens en âge de voter sur la liste électorale et à un redécoupage électoral juste.

Face aux questions sur l'avenir politique de Ghazouani, il prédit un "suicide politique" similaire à celui de son prédécesseur Aziz : "Si Mohamed Ould Ghazouani ne remet pas aux Mauritaniens la possibilité de réorganiser l'équité dans les domaines politique, économique, et constitutionnel, il finira dans des conditions pires que celles d'Aziz."

Accusations de violences post-électorales

Biram Dah Abeid a fermement rejeté les accusations selon lesquelles il serait responsable des violences post-électorales dans la région de Kaédi. Il a qualifié ces accusations de "faux" et a accusé les "faucons du pouvoir" de les orchestrer pour anticiper un éventuel accord entre Mohamed Ould Ghazouani et lui avant l'investiture.

Il a précisé que les jeunes tués à Kaédi manifestaient de joie, croyant que sa victoire avait été confirmée par un faux message vocal circulant sur les réseaux sociaux. Biram Dah Abeid accuse les autorités d'avoir intentionnellement orchestré cette confusion pour justifier la répression : "Les tueries n'ont pas eu lieu lors des manifestations. C'est un crime froid," a-t-il déclaré.

Appels à la justice

Après ces incidents, Biram Dah Abeid a expliqué que son parti a tenté d'obtenir justice pour les familles des victimes. Cependant, il a dénoncé une forte intimidation de la part des autorités locales et du gouvernement, empêchant les parents des victimes de porter plainte et demandant une enquête impartiale : "Il n'y a pas d'autopsie, pas d'enquête, seulement un blanchiment systématique des crimes."

Biram Dah Abeid reste déterminé à poursuivre sa lutte pour la justice, dénonçant ce qu'il perçoit comme des abus de pouvoir et un manque de démocratie en Mauritanie.

Le recensement en Mauritanie : un enjeu politique majeur

Biram Dah Abeid a abordé la question épineuse du recensement en Mauritanie, qu'il considère comme une question politique cruciale. Il a souligné que de nombreux Mauritaniens, notamment parmi les communautés marginalisées, éprouvent des difficultés à obtenir une identité officielle mauritanienne. "Le recensement est un enjeu politique majeur en Mauritanie", a-t-il déclaré, précisant que seuls ceux qui sont recensés peuvent voter.

Il a accusé le pouvoir en place de restreindre le recensement pour éviter de permettre à tous les Mauritaniens de voter. "Le pouvoir actuel est diminué, impopulaire, rejeté", a-t-il affirmé, en ajoutant qu'ils "ne peuvent pas prendre le risque de recenser tous les Mauritaniens et leur permettre de voter". Selon lui, c’est pourquoi il y a des purges au sein des populations qui empêchent de nombreux Mauritaniens d’accéder à leur citoyenneté.

Les stratégies de contrôle du pouvoir

Biram Dah Abeid a dénoncé ce qu'il considère être une stratégie du pouvoir pour maintenir son contrôle en limitant l'accès au recensement, notamment pour les communautés noires et les Haratins (descendants d'esclaves). "Le pouvoir recense ces communautés au compte-goutte, de manière sélective, pour éviter que leur force populaire contestataire ne se traduise dans les urnes", a-t-il affirmé.

Il a également critiqué le contrôle strict de la légalisation des partis politiques, accusant le pouvoir d'autoriser uniquement les partis dirigés par des personnes proches du cercle du pouvoir. "De nombreux Mauritaniens restent apatrides, sans documents civils", a-t-il ajouté, précisant que ces Mauritaniens non recensés sont plus nombreux que ceux inscrits sur les listes électorales.

Le bilan de la lutte pour les droits de l'homme


En évoquant son combat pour les droits de l'homme, Biram Dah Abeid a rappelé qu'il avait reçu de nombreux prix, notamment le prix Franklin Defender et le Prix des Nations Unies pour la cause des droits de l'homme. Il a déclaré avoir été la première personne de toute l'Afrique de l'Ouest et du Nord à recevoir autant de distinctions.

Il a aussi évoqué la controverse autour du Prix Sakharov en 2020, qu'il n'a pas obtenu en raison de la corruption de certains députés européens par le gouvernement mauritanien. "Mon engagement pour les droits de l'homme reste intact", a-t-il affirmé, en dénonçant les violations continues des droits de l'homme en Mauritanie, y compris le génocide, le racisme institutionnalisé, l'esclavage, et la torture.

L'influence des puissances étrangères en Mauritanie

Biram Dah Abeid a critiqué l'inaction des pays occidentaux face aux violations des droits de l'homme en Mauritanie, accusant des nations comme l'Union européenne, la France et les États-Unis de fermer les yeux en échange de partenariats économiques et sécuritaires avec le gouvernement mauritanien. Il a évoqué les ressources naturelles de la Mauritanie, telles que les minéraux, le poisson, le gaz, et le pétrole, dont profitent principalement les multinationales et l'élite dirigeante.

L'avenir de la Mauritanie et de son mouvement politique

Biram Dah Abeid a déclaré que l'avenir de la Mauritanie est sombre sous l'actuel régime, qui selon lui, ne permet pas à la population de bénéficier des richesses du pays. Cependant, il a exprimé sa conviction que son mouvement politique, qu'il qualifie d'anti-système, représente l'avenir du pays : "Notre avenir est avec le peuple. Le peuple croit en nous", a-t-il déclaré.

Il a également souligné que l'unité de l'opposition anti-système est en train de se renforcer et de s'institutionnaliser davantage, malgré les obstacles posés par le régime en place. "Il n'y a que deux camps en Mauritanie : ceux qui soutiennent le pouvoir et ceux qui soutiennent l'opposition anti-système", a-t-il affirmé.

Appel à la résistance et à l'unité

Pour conclure, Biram Dah Abeid a lancé un appel aux Mauritaniens à "résister et continuer à résister", tout en appelant le monde entier à soutenir le peuple mauritanien contre ce qu'il qualifie de "bourreaux du peuple" qui, selon lui, exploitent, martyrisent et font souffrir les Mauritaniens depuis 1978.

L'entretien s'est terminé sur cet appel à l'engagement pour la liberté et la justice en Mauritanie.



Auteur de l’Article: Mamadou SOW

Journaliste qui a mené l’interview : Ibrahima CAMARA

Production : Golmédia

Rédaction : Mamadou SOW

Copyright: La Chaine Soninké 2024


Pr Mamadou SOW

Président de MAMAM Group

Fondateur et administrateur Général de LA CHAINE SONINKÉ



Jeudi 12 Septembre 2024
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