Fermeture de la Faculté de médecine de l'université libre de Nouakchott Raisons inavouées d'une déci



Fermeture de la Faculté de médecine de l'université libre de Nouakchott Raisons inavouées d'une déci
L'audience accordée mercredi 18 novembre 2009 par le président de la République au Pr Sidi Ould Isselmou (Notre Photo) , après que soit tombée 24 heures plus tôt, l'ordre des Autorités de procéder à la fermeture de la faculté de médecine de l'université libre, n'y a rien fait : la décision semblait bien irrévocable, même si, au terme de la rencontre du jour, la promesse contenue dans le " je vais voir… " du président de la République pouvait permettre quelques minces espoirs susceptibles de conduire à la révision des dispositions de l'administration publique.

Mais, à moins d'un revirement de dernière minute, il faudrait peut-être bien déchanter, puisque dans la soirée, Radio Mauritanie diffusait un avis invitant les cinquante étudiants de la Faculté de médecine de l'université libre (FMLL) à s'inscrire auprès d'une commission pédagogique du ministère de l'Enseignement supérieur créée à l'effet d'étudier leur dossier " au cas par cas ! " Au vu de la situation générale, il apparaît nettement que la faculté de médecine de l'Université libre, dérange. Pourquoi ? Certainement parce qu'elle est la première du genre dans le pays, bâtie malgré la rude opposition de quelques " doyens " de la profession médicale, et menée d'une main de maître, grâce à la volonté d'un jeune, qui plus est ressortissant d'une Willaya - ou une région, mise à l'Index par quelques administrateurs zélés qui comptent lui faire payer le prix de son opposition au dernier mouvement de la rectification.

Aux premiers rangs de l'opposition à l'existence de la FMLL, M. Ahmed Ould Baya, actuel ministre de l'Enseignement supérieur, qui motive son attitude par des " informations alarmantes recueillies sur la qualité de l'enseignement médical diffusé au sein de ladite faculté ". Viennent ensuite des hommes politiques véreux tapis dans l'ombre, des industriels et autres hommes d'affaires qui souffrent le martyr de voir leurs requêtes d'association et de financement, rejetées par le Pr Sidi.

Autres personnes cibles, le tout nouveau chargé de mission à la présidence, le Pr Sidi Ely, et son doyen à l'Institut public de médecine de Nouakchott, le Pr Ould Mogueya. Ces deux hommes n'ont, en tout cas, manifesté la moindre solidarité à l'égard de leur collègue. Au contraire, ils se seraient même ligués contre lui, en s'abstenant de réagir aux informations qui soutiennent que l'enseignement dispensé au sein de ladite Faculté n'était ni adéquat, ni approprié. Comme si tout se passait dans les règles requises au sein de l'établissement qu'ils dirigent.

Il faut pourtant remarquer que pendant ses quatre années d'existence, la FMLL n'a reçu de ses partenaires potentiels - Ministères de l'Enseignement supérieur et de la Santé, Ordre des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes - la moindre observation quant à la qualité des enseignements dispensés. C'est dire que l'établissement donne bien satisfaction et qu'il ne peut être concerné par les " informations alarmantes " évoquées par son ministre de tutelle. Sur le plan juridique et administratif, la FMLL a d'emblée, réuni toutes les conditions requises par la législation en vigueur pour l'ouverture de son université avec un dossier qui considère que le principal outil de cet établissement est la faculté de médecine, de pharmacie et d'odontologie.


Préméditation


C'est le 8 octobre dernier que les prémices de la décision de fermeture sont apparues. Auparavant, de multiples plaintes avaient été formulées auprès du ministère de l'Enseignement supérieur, non pas contre l'université libre, mais à l'adresse de la faculté de pharmacie de l'université libanaise de Nouakchott pour la qualité de l'enseignement qui y est dispensé. Cette dernière sera, malgré tout, mise en demeure, de se mettre aux normes prévues par la loi en vigueur dans notre pays.

Saisie le 8 octobre, l'université libre mettra à la disposition du Conseil National de l'Enseignement Supérieur toutes les informations attendues par un courrier du ministère de tutelle daté du jeudi 08 octobre 2009. Une correspondance qui avait été remise le même jour à 13 heures avec sommation de répondre le dimanche 11 octobre avant 9 heures, soit 48 heures non ouvrables. Il faudra attendre le 4 novembre, pour que le ministère relance son action : une commission fut dépêchée sur place pour un état des lieux. Une bibliothèque fournie, deux laboratoires hautement équipés, deux salles d'expérimentation, cinq gigantesques salles de classe, des salles de projection, des fascicules contenant les programmes, les heures de cours dispensés, les noms et les adresses des professeurs étrangers (22) et nationaux (17) de passage dans l'établissement, les emplois de temps, le nombre d'étudiants et les moyennes de chacun…. Le dossier présenté était en béton. En tout cas, il séduit la majorité des membres de ladite commission, qui malgré tout, auraient " voté à l'unanimité, soutient-on, pour la fermeture de l'établissement ". Qu'est-ce alors à dire ?


Rejet

Dans une lettre transmise jeudi 19 novembre à son ministère de tutelle dont ampliation a été faite, entre autres, au Premier ministère, et au Secrétariat Général de la Présidence, le Pr Sidi Ould Isselmou, président de la FMLL, manifestement indigné de la tournure prise par les événements, revient sur l'ensemble des actes qui ont conduit à la décision de fermeture de sa faculté. "… vous (ndrl : le ministre) me notifiez " avoir l'honneur " de m'informer que votre département " a décidé la fermeture, à partir du mardi 17 novembre 2009 à 18h, de la Faculté de Médecine de l'Université Libre de Nouakchott ". Vous conviendrez avec moi qu'il aurait été plus convenable, pour vous, d'avoir le regret de m'annoncer une telle décision, car il n'y a point d'honneur à décider la fermeture de cet établissement " annonce-t-il d'emblée avant de faire remarquer que " ni l'avis du Conseil national de l'enseignement supérieur, ni " l'absence d'autorisation explicite pour l'ouverture de cette formation sensible ", ni " le statut provisoire de l'autorisation d'exercice " ne peuvent justifier cette décision dont les véritables mobiles sont à rechercher ailleurs… dans un règlement de compte pur et simple qui apparaît sous le masque d'une factice dualité public - privé. L'objectif étant précis et prémédité, celui de fermer la faculté privée de médecine, dans l'espoir que vive mieux la faculté publique ! " Désolé de voir les dizaines d'étudiants de sa faculté -qui suivaient une formation de qualité faisant intervenir des facultés de médecine étrangères d'envergure internationale-, jetés dans la rue, en attendant que " leur sort … soit décidé, au cas par cas et conformément à l'avis d'une commission pédagogique créée à cet effet au niveau du MESS ", le Pr Sidi fera remarquer que pour le restant de leur vie, lesdits étudiants pourraient souffrir de tant de mépris pour les efforts qu'ils ont déployés. " Ils ne pourront comprendre une telle désinvolture, dictée uniquement par le souci de faire plaisir à certains esprits rétrogrades " devait-il préciser, notant au passage que " la fermeture d'un établissement est la sanction la plus grave que l'on puisse prendre à son encontre et elle devrait être précédée d'une instruction impartiale et contradictoire qui lui permet de se défendre (même les criminels ont droit un à procès équitable !) ". Nourrissant encore quelques espoirs de voir l'administration publique revenir sur sa décision, le Pr Sidi Ould Isselmou, se donne toutes les voies possibles pour faire aboutir sa requête, au cas où il ne se ferait pas comprendre par sa tutelle.

La réaction des étudiants de la faculté a été elle, plus vive. Pendant toute la fin de semaine dernière, les jeunes ont organisé des barricades devant leur établissement avant que décision ne soit prise de se porter vers le ministère de tutelle afin d'y défendre la faculté. Tous réclament la poursuite des cours et indiquent leur entière satisfaction aux conditions de scolarité dans l'université libre. Sans démordre face au silence continu des autorités, les étudiants ont finalement usé des télévisions satellitaires arabes, pour faire passer leurs requêtes, espérant qu'ils seront enfin entendus

Source: l'authentique

Lundi 23 Novembre 2009
Boolumbal Boolumbal
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