
Miami s’est construite sur le commerce juteux de la cocaïne. Ney York a prospéré sur la contrebande d’alcool, durant la période de prohibition des années 20 et 30. Récemment, le gouverneur de Californie, Arnold Shawznegger, a proposé de dépénaliser la consommation de la drogue pour renflouer les caisses de cet Etat en quasi-faillite. Au moyen d’une taxe, la consommation légale pouvait rapporter des milliards de dollars. Pourquoi aujourd’hui la Mauritanie ne peut-elle pas tirer profit de sa position géographique pour créer une plateforme maîtrisée de commerce de la drogue ? J’entends d’ici les moralisants crier à l’anathème. Disons-le tout haut, il ne s’agit pas de morale mais d’économie et de réalisme. Aucun pays n’a encore remporté la guerre contre la drogue. Un commerce triangulaire naturel s’est créé entre l’Amérique du Sud, l’Afrique de l’Ouest et l’Europe. Nous pouvons capter dans la transparence les flux sur une plateforme sécurisée et les exporter en Europe dans les circuits de consommation légale. En plus de la Hollande où l’herbe peut être consommée à l’air libre, les laboratoires Suisses ont obtenu de leur Etat la possibilité d’importer de la résine de Cannabis pour les nécessités de la recherche des médicaments du futur. Demain, quand l’Europe aura ouvert des couloirs dédiés à la consommation, seuls les pays déjà positionnés grâce à la clairvoyance de leurs élites pourront en tirer bénéfice. Or, aujourd’hui, la drogue ruine la Mauritanie à cause d’un budget conséquent consacré à la surveillance du littoral et des frontières. Pourquoi donc c’est à nous de protéger les pays européens de la drogue ? Eux qui exportent chez nous de la cigarette à volonté et de l’alcool à profusion? Le bilan de la lutte contre drogue est catastrophique pour l’Etat qui supporte tout seul les coûts de la répression et, en retour, voit des milliards lui échapper et aller enrichir des cartels et des barons. C’est une position naïve adoptée par de nombreux pays ouest africains et qui leur coûte cher.
MS
Source: Mauritanies1
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