Depuis quelques temps Nouakchott bouillonne de doléances sociales diverses émanant d'organisations comme le Regroupement des Victimes des Evènements de 89/91 (REVE) ; le Collectif des Anciens Fonctionnaires de Police Victimes des Evènements de 88/91 (CAFPVE). Ces organisation ont mis une structure commune dénommée " Comite de Suivi de la Coalition " les marginalisés " qui a pour vocation d'unifier leurs actions. Ce comité vient d'adresser une lettre ouverte au président de la République en date du 29 novembre 2011, relative à des doléances concernant le dossier des victimes des douloureux évènements de 89/91. Que dit-elle ?
Encore une fois, nous nous adressons à vous au nom de toutes les victimes des évènements de 1989/1991 par cette lettre ouverte porteuse de nos espoirs mais aussi de nos inquiétudes et de notre désillusion après celles du 08/12/2011 qui, il faut le souligner fortement, n'ont pas produit l'effet escompté. Monsieur le Président, depuis votre investiture et eu égard aux immenses espoirs que votre discours a suscité, nous n'avons cessé de réclamer, par toutes les voies et démarches autorisés par la loi, le rétablissement intégral de nos droits de fonctionnaires et agents de la fonction publique, cadres et agents des établissements publics, parapublics. Jusqu'ici, tous nos efforts sont restés vains. C'est à croire qu'un mur de silence nous est volontairement opposé, qu'une barrière mystérieuse empêche toutes nos clameurs de vous parvenir ou que vous avez oublié vos propres engagements solennellement tenus et maintes fois réitérés. Faut-il enfreindre la loi pour se faire entendre ? ".
" Le discours ne suffit nullement " écrit le Comité de Suivi de la Coalition qui estime que " son contenu doit se traduire dans les faits par des actes républicains ". " Ne faites pas la demi-mesure " dit la lettre. " Il faut résoudre totalement et clore ce contentieux. Il n'est de personnalité concernée par notre dossier que nous n'ayons rencontrée à une ou à de multiples reprises. Rien n'est venu concrétiser les réponses souvent vagues parfois très fermes auxquelles nous avons eu droit ", poursuit la lettre du comité de Suivi de la Coalition qui ajoute : " On ne compte plus nos sit-in et marches de protestations dont la dernière, autorisée par les pouvoirs publics et organisée le 15 novembre 2011 devait nous conduire devant les grilles de l'assemblée nationale. Mais nous n'avons aucun penchant naturel pour les marches qui ne sont qu'un moyen et non une fin en soi. La cause étant reconnue comme juste, mieux vaut la satisfaire plutôt que d'autoriser des manifestations ou des marches de protestation. Nous préférerions consacrer notre temps précieux à nos familles, à nos activités professionnelles ou sociales ou marcher pour autre chose. Jusqu'ici le seul prétexte qui était brandi par nos interlocuteurs pour justifier le retard de la solution définitive du problème des victimes des évènements, c'était que la Commission Nationale chargée d'étudier la question n'avait encore rendu son rapport. Et depuis que cette condition est remplie, c'est le black-out. Incroyable ! ".
" Le seul éclairage nous est fourni par une rumeur publique persistante qui circule depuis un certain temps et qui voudrait, Monsieur le Président, que vous ayez donné des instructions pour que la réintégration de tous les fonctionnaires recensés et non encore réintégrés soit effective avant le 31 décembre. La reconstitution de carrière interviendra ultérieurement. Chez-nous, on le sait, la rumeur n'est point à prendre à la légère. Il faut lui accorder le même crédit qu'au journal officiel. Pourquoi cette demi-mesure ? Pourquoi tous ces atermoiements ?
L'Etat a les moyens de procéder immédiatement à une reconstitution de carrière pour ceux qui sont déjà réintégrés et pour ceux qui doivent l'être maintenant, et c'est précisément ce que nous réclamons tous avec la dernière énergie. Où sont passées les nombreuses contributions financières consenties par les généreux partenaires au développement (Etat et institutions internationales comme la Banque Mondiale) en vue d'un règlement complet et définitif de ce dossier) ?
Monsieur le Président, est-ce cela la justice sociale dont vous êtes le promoteur et l'ardent défenseur ? Est-ce vraiment cela la guerre sans merci que vous avez promise contre la corruption et les détournements de deniers publics ? Est-ce pour parler sans détour, Monsieur le Président, vous êtes le seul vrai responsable de cet immobilisme que nous déplorons vivement. Même le ministre de la Fonction Publique, d'ordinaire si évasive dans ses réponses, a fini par lâcher : '' j'attends de recevoir des instructions''. Rien de plus édifiant.
La situation, estime le Comité de Suivi de la Coalition au chef de l'Etat, " est proche du chantage. Dans notre entendement cependant, les droits que nous réclamons ne sont nullement un cadeau ou de la charité, mais des droits imprescriptibles. Combien de temps faut-il attendre encore pour les recouvrer en entier ? Faut-il attendre le prochain mandat ? Monsieur le Président, Maaouya nous a réduit à des clochards apatrides reconnaissables à leur humeur mélancolique (livrés aux abus, aux sarcasmes, au mieux de la pitié… Avec vous, nous sommes entrain de devenir des mendiants. Entre notre clochardisation qui est le fait de Maaouya et la mendicité qui s'impose avec vous, la nuance est tenue. Si nous ne sommes plus des apatrides, notre statut de citoyens de troisième ou de quatrième zone se consolide chaque jour davantage. Désabusés, nous avons fêté l'indépendance nationale dans l'amertume. Monsieur le Président de la République, comme vous-même, nous tenons fermement à léguer à nos enfants la dignité de citoyens à part entière et non ce contentieux de la honte (Tant pour nous les victimes que pour le pouvoir) ".
Compte rendu Moussa Diop
Encore une fois, nous nous adressons à vous au nom de toutes les victimes des évènements de 1989/1991 par cette lettre ouverte porteuse de nos espoirs mais aussi de nos inquiétudes et de notre désillusion après celles du 08/12/2011 qui, il faut le souligner fortement, n'ont pas produit l'effet escompté. Monsieur le Président, depuis votre investiture et eu égard aux immenses espoirs que votre discours a suscité, nous n'avons cessé de réclamer, par toutes les voies et démarches autorisés par la loi, le rétablissement intégral de nos droits de fonctionnaires et agents de la fonction publique, cadres et agents des établissements publics, parapublics. Jusqu'ici, tous nos efforts sont restés vains. C'est à croire qu'un mur de silence nous est volontairement opposé, qu'une barrière mystérieuse empêche toutes nos clameurs de vous parvenir ou que vous avez oublié vos propres engagements solennellement tenus et maintes fois réitérés. Faut-il enfreindre la loi pour se faire entendre ? ".
" Le discours ne suffit nullement " écrit le Comité de Suivi de la Coalition qui estime que " son contenu doit se traduire dans les faits par des actes républicains ". " Ne faites pas la demi-mesure " dit la lettre. " Il faut résoudre totalement et clore ce contentieux. Il n'est de personnalité concernée par notre dossier que nous n'ayons rencontrée à une ou à de multiples reprises. Rien n'est venu concrétiser les réponses souvent vagues parfois très fermes auxquelles nous avons eu droit ", poursuit la lettre du comité de Suivi de la Coalition qui ajoute : " On ne compte plus nos sit-in et marches de protestations dont la dernière, autorisée par les pouvoirs publics et organisée le 15 novembre 2011 devait nous conduire devant les grilles de l'assemblée nationale. Mais nous n'avons aucun penchant naturel pour les marches qui ne sont qu'un moyen et non une fin en soi. La cause étant reconnue comme juste, mieux vaut la satisfaire plutôt que d'autoriser des manifestations ou des marches de protestation. Nous préférerions consacrer notre temps précieux à nos familles, à nos activités professionnelles ou sociales ou marcher pour autre chose. Jusqu'ici le seul prétexte qui était brandi par nos interlocuteurs pour justifier le retard de la solution définitive du problème des victimes des évènements, c'était que la Commission Nationale chargée d'étudier la question n'avait encore rendu son rapport. Et depuis que cette condition est remplie, c'est le black-out. Incroyable ! ".
" Le seul éclairage nous est fourni par une rumeur publique persistante qui circule depuis un certain temps et qui voudrait, Monsieur le Président, que vous ayez donné des instructions pour que la réintégration de tous les fonctionnaires recensés et non encore réintégrés soit effective avant le 31 décembre. La reconstitution de carrière interviendra ultérieurement. Chez-nous, on le sait, la rumeur n'est point à prendre à la légère. Il faut lui accorder le même crédit qu'au journal officiel. Pourquoi cette demi-mesure ? Pourquoi tous ces atermoiements ?
L'Etat a les moyens de procéder immédiatement à une reconstitution de carrière pour ceux qui sont déjà réintégrés et pour ceux qui doivent l'être maintenant, et c'est précisément ce que nous réclamons tous avec la dernière énergie. Où sont passées les nombreuses contributions financières consenties par les généreux partenaires au développement (Etat et institutions internationales comme la Banque Mondiale) en vue d'un règlement complet et définitif de ce dossier) ?
Monsieur le Président, est-ce cela la justice sociale dont vous êtes le promoteur et l'ardent défenseur ? Est-ce vraiment cela la guerre sans merci que vous avez promise contre la corruption et les détournements de deniers publics ? Est-ce pour parler sans détour, Monsieur le Président, vous êtes le seul vrai responsable de cet immobilisme que nous déplorons vivement. Même le ministre de la Fonction Publique, d'ordinaire si évasive dans ses réponses, a fini par lâcher : '' j'attends de recevoir des instructions''. Rien de plus édifiant.
La situation, estime le Comité de Suivi de la Coalition au chef de l'Etat, " est proche du chantage. Dans notre entendement cependant, les droits que nous réclamons ne sont nullement un cadeau ou de la charité, mais des droits imprescriptibles. Combien de temps faut-il attendre encore pour les recouvrer en entier ? Faut-il attendre le prochain mandat ? Monsieur le Président, Maaouya nous a réduit à des clochards apatrides reconnaissables à leur humeur mélancolique (livrés aux abus, aux sarcasmes, au mieux de la pitié… Avec vous, nous sommes entrain de devenir des mendiants. Entre notre clochardisation qui est le fait de Maaouya et la mendicité qui s'impose avec vous, la nuance est tenue. Si nous ne sommes plus des apatrides, notre statut de citoyens de troisième ou de quatrième zone se consolide chaque jour davantage. Désabusés, nous avons fêté l'indépendance nationale dans l'amertume. Monsieur le Président de la République, comme vous-même, nous tenons fermement à léguer à nos enfants la dignité de citoyens à part entière et non ce contentieux de la honte (Tant pour nous les victimes que pour le pouvoir) ".
Compte rendu Moussa Diop
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