Des risques sérieux d’implosion menacent le pays : Inquiet, le GCIM reprend son bâton de pèlerin



Des risques sérieux d’implosion menacent le pays : Inquiet, le GCIM reprend son bâton de pèlerin
Plongée dans une crise politique qui perdure encore, en plus d’une crise économique et sociale, la situation du pays inquiète nos partenaires extérieurs. Et ce au moment où la mise en œuvre de l’accord de Dakar II ayant accouché un gouvernement d’union nationale chargé de gérer la transition et l’organisation d’une élection présidentielle, nourrissait l’espoir d’une Mauritanie réconciliée avec elle-même.

Loin s’en faut dirons-nous ! Au contraire, les défis sont nombreux et les solutions quasi-inexistantes. Certes Ould Abdel Aziz a été élu au fauteuil présidentiel à l’issue du scrutin présidentiel tenu le 18 juillet dernier a mis en place un gouvernement élargi à une seule formation politique de la majorité, l’Union pour la Démocratie et le Progrès (UDP). Ce scrutin présidentiel est contesté par ses principaux concurrents notamment Ahmed Ould Daddah du RFD, Messaoud Ould Boulkheïr de l’APP et Ely Ould Mohamed Vall. Tous les trois rejettent les résultats du scrutin arguant qu’il y a eu fraude sans pouvoir en apporter les preuves formelles. Pour ces candidats malheureux, la crise est loin d’être réglée. La communauté internationale dans son ensemble a reconnu les résultats du vote issu du scrutin et déclaré qu’il a été transparent malgré quelques anomalies constatées ici ou là et qui ne sont pas de nature, selon elle à modifier les résultats. Mais depuis l’installation du premier gouvernement de l’ère Ould Abdel Aziz, les mauritaniens s’attendaient à voir une équipe prendre le taureau par les cornes et se mettre au travail. Plus d’un mois maintenant qu’elle s’est installée, rien ne bouge encore, ni sur le plan économique, ni sur le plan social. Au premier conseil des ministres, déjà deux responsables sont relevés de leurs fonctions.

La sécurité, une épine dans le pied de Aziz

L’attentat suicide à la voiture piégée d’Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) du 8 août contre l'ambassade de France à Nouakchott réveille les consciences endormies sur les énormes défis sécuritaires qui assaillent le pays. Surtout que l’Aqmi n’est pas à sa première forfaiture dans le pays. 24 décembre 2007, quatre touristes français ont été tués et un cinquième a été grièvement blessé par balles. Les cinq personnes appartiennent à la même famille. Le groupe a été attaqué par des hommes armés non dentifiés, près d'Aleg, à 250 kilomètres à l'est de Nouakchott. L’indignation est perceptible ! Les communiqués condamnant cet acte barbare tombent simultanément. Les partis politiques, la société civile, les organisations de défense des droits de l’homme, bref toute la Mauritanie, fait un appel à toutes les composantes de la nation en vue de s’unir pour éviter que de tels actes qui sont préjudiciables à l’image de notre pays ne se reproduisent. Des indices troublants édifient sur l’identité des meurtriers, plus proches de l’aile d’Al Qaida au Maghreb arabe qui confirme ces liens, dans un communiqué, avec des islamistes mauritaniens. Un remue-ménage tombe car la Mauritanie est vraisemblablement menacée par les attaques terroristes. Trois jours après l’assassinat des 4 touristes français, on apprend que des militaires mauritaniens sont tués dans le Nord-Est de la Mauritanie à El Ghallaouiya. Félix Négri est nommé chef d’Etat major de l’armée nationale. Malgré les assurances du gouvernement de l’époque, la France fait une évaluation du niveau de risque que représente un déplacement en Mauritanie après le meurtre des 4 touristes français près d’Aleg. La mort des 3 soldats vient jeter une douche froide et rappelle l’attaque d’une caserne militaire à Lemghéitty attribuée au GSPC en 2005 et soldée par le trépas d’une quinzaine de nos soldats. On parle du syndrome de Lemghéitty. Et jusqu’à présent, c’est ça qui est un peu curieux, l’identité des auteurs de l’attaque mortelle d’Al Ghallaouiya n’a pas été identifiée. Aucune lumière sur les tenants et les aboutissants de cette attaque ! On en saura que dalle. Ceci démontre que la Mauritanie ne pourra faire face au terrorisme sans disposer de moyens logistiques et financiers conséquents pour lutter ou contrecarrer les attaques terroristes. Le massacre de Tourine, une localité située à 60 kilomètres de la ville de Zouérate, le 14 septembre 2008. Le bilan macabre est de 11 militaires tués et leur guide. Ils ont été retrouvés morts, "égorgés". Un communiqué diffusé sur un site internet avait revendiqué l'attaque au nom d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Selon ce texte, signé du nom du chef d'Aqmi, Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaab Abdelouadoud, elle s'était "soldée par la capture de 12 soldats faits prisonniers et la saisie d'un important arsenal de guerre dont trois véhicules tout terrain". Al-Qaida au Maghreb avait été soupçonné dès les premières heures suivant l'attaque, mais ne l'avait pas encore revendiquée. Quand elle s’est décidée à revendiquer l’attaque, l’organisation accompagnait son commentaire par une photographie du kamikaze, identifié comme Abou Obeida Musa Al-Basri. Ce n’est plus un doute, il existe bel et bien des activistes terroristes en Mauritanie. La preuve, de jeunes mauritaniens sont tout le temps recrutés à coup de dollar ou d’euro pour aller combattre dans les pays occupés par les occidentaux.
C’est ce qui explique la visite du ministre sénégalais des affaires étrangères M. Cheikh Tidjane Gadio venu en même temps qu’une délégation du FMI à Nouakchott. Outre la situation du pays, il semble que Gadio serait là pour des pourparlers concernant les engagements financiers de la communauté internationale pris lors de la signature de l’accord de Dakar en juin 2009. Par ailleurs, une délégation du Groupe de Contact International sur la Mauritanie (GECIM) chargé du suivi de l’application de l’accord cadre de Dakar, présidée par Mohamed Saleh Nadhif est arrivée à Nouakchott.


Moussa Diop


Source: Le quotidien

Jeudi 10 Septembre 2009
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