Des déclarations plus ou moins maladroites sur le passif de Yaya Jammeh et son éventuelle comparution devant la justice gambienne ou internationale seraient-elles à l'origine de son incroyable revirement?

C'est possible. Mais même dans cette hypothése, ce revirement ainsi justifié ne ferait que mettre en lumière la nature profondément infantile du personnage: comment croire qu'une telle alternance aprés tant de crimes puisse simplement déboucher sur un chèque en blanc délivré à ce fou furieux à son départ, sans conditions ni procédures?
Le plus plausible est que Yaya Jammeh ne s'attendait pas à sa défaite et n'avait pas "préparé" les urnes comme il l'a toujours fait et comme savent si bien le faire tous les "guides" africains. Ayant tué et fait disparaître de nombreux opposants et fait arrêter son principal challenger depuis avril dernier, le dictateur en avait probablement tiré la conclusion que lui et lui seul devait sortir vainqueur des urnes "proprement". Qui etait en effet ce M. Barrow inconnu? Pas besoin donc de frauder. La ruse de l'histoire tient donc à celà: une trop grande confiance en soi, un mépris de la volonté populaire et une sous estimation de la mécanique des....chiffres. La commission électorale indépendante fut la premiere surprise et a lu ce qui lui tombait dans les mains, bureau après bureau...c'est à dire la chute du corbeau!
La vérité est que Yaya Jammeh a été piégé par Yaya Jammeh lui même. Même s'il lui avait été promis une immunité absolue aprés son départ du pouvoir, il n'est pas sûr que ce dictateur mentalement dérangé, marabout du Sida, aurait accepté réellement de cèder un pouvoir auquel il s'identifie totalement, à l'image de certains enfants qui se confondent à leur jouet favori.
Yaya Jammeh est un danger pour lui même, pour son peuple et pour ses voisins. Il faut arrêter sa main criminelle