Des ONG reviennet sur le probléme de l'esclavage en Mauritanie



Des ONG reviennet sur le probléme de l'esclavage en Mauritanie
Le président de l’Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA), Biram Ould Abeid Ould Dah a tenu, dimanche au siège du FONADH, une conférence de presse, à la quelle ont été conviées plusieurs personnalités et organisation de lutte pour les droits humains, au cours de laquelle plusieurs problèmes liés à l’esclavage ont été soulevés.

Plantant le décor de cette rencontre, Biram Ould Abeid Ould Dah a d’bord déclaré : «Nous sommes, aujourd’hui, réunis ici pour parler de la problématique de la situation des esclaves, des descendants d’esclaves, des séquelles de l’esclavage et des victimes de l’esclavage dans notre pays.» Et Biram de poursuivre: « L’Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA) considère que le coup d’Etat du 06 août 2008 et la crise politique qui en a découlé sont l’expression du pourrissement et des contradictions internes qui minent l’Etat mauritanien post-indépendant. Un Etat bâti sur les inégalités raciales et culturelles, l’esclavage et l’exclusion de naissance, les violations systématiques des Droits humains et l’impunité dont les bénéficient les groupes dominants.»
Prenant la parole à son tour, Ahmed Ould Samba, porte-parole de l’ancien président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, dira que : « Nous ne remercierons jamais assez les hommes et les femmes qui se battent pour l’éradication de l’esclavage dans notre pays. Parce que l’injustice, le racisme et la discrimination sévissent dans notre pays sous toutes ses formes ».
Ould Samba ajoutera : « La stabilité d’aujourd’hui ne peut être durable, car une partie de la population souffre de l’esclavage ». IDIOCA soulignera qu’il ya eu des révoltes d’esclaves à l’histoire, notamment à Rome, dans la République Dominicaine., avant de souligner travers que : « L’injustice n’est pas du tout acceptable ».
Pour sa part Ould Messaoud président du SOS Esclaves mentionnera que : «J’ai toujours dit à mes amis journalistes que nous vivons en Mauritanie avec un problème très grave, qui est l’esclavage et ses pratiques analogues. Cette conférence de presse (de l’Association Mauritanienne pour l’Eradication de l’Esclavage et ses Séquelles) renforce malheureusement mes sentiments et mes positions.» Parlant du rôle que doit jouer le pouvoir dans la lutte contre l’esclavage et ses séquelles il notera que : «Tant que les autorités ne prennent pas à bras le corps le problème de l’esclavage et ses pratiques, un jour, les esclaves, les descendants d’esclaves et les victimes de l’esclavage se révolteront. Je le dis et le redis, l’esclavage existe dans toutes les sociétés mauritaniennes. Il n’existe pas seulement chez les maures.» Puis il rappellera qu’ : «Une loi discriminant l’esclavage et ses pratiques analogues a été promulguée, mais l’Etat n’a rien fait pour l’appliquer.»
En Marge de cette conférence de presse l’IRA a rendu public le communiqué suivant :


LES H’RATINES* DOIVENT RELEVER LA TETE




L’IRA analyse le coup d’Etat du 6 aout 2008 et la crise politique qui en a découlé comme l’expression du pourrissement et des contradictions internes qui minent l’Etat mauritanien post –indépendant. Un Etat bâti sur les inégalités raciales et culturelles, l’esclavage et l’exclusion de naissance, les violations systématiques des Droits humains et l’impunité dont bénéficient les groupes dominants. Ces segments dominants constitués de l’Aristocratie tribale réactionnaire et esclavagiste, d’un clergé corrompu et obscurantiste, d’une élite militaire ethniciste et affairiste, d’hommes d’affaires véreux et sans scrupules, et de milieux politiques et idéologiques ayant institué l’arnaque du contribuable, la gabegie, et l’injustice en système de gestion sous les différents régimes qui se sont succédés en Mauritanie. En effet, malgré l’engagement des forces progressistes dans la lutte pour la Démocratie depuis le coup d’Etat jusqu’à nos jours, les discours, les rhétoriques et les thématiques en usage soulevés au cours de cette compétition en disent long sur la nature, le mobile, et la finalité de cet affrontement qui est resté immuablement circonscrit dans les préoccupations des deux pôles de l’ethno-classe arabo-berbère dominante que la crise interne du système a enfanté avant de les dresser l’un contre l’autre.

Une fois de plus, le débat au cours de cette année de crise était à moitié faux car limité par la volonté des groupes dominants à la Démocratie de forme, comme les élections, les institutions, la Constitution, ceci avec un acharnement au sein des deux pôles à passer sous silence les grandes questions de fond qui minent notre Etat et notre société, à savoir les inégalités raciales, culturelles et de naissance, les inégalités des chances et devant les lois… Bref, tout ces phénomènes qui traversent dangereusement notre société et qui se traduisent par la persistance des pratiques esclavagistes et des discriminations contre la nombreuse population servile (les H’ratines) et l’appropriation des appareils judiciaire, administratif et sécuritaire par une seule communauté et sa dominance injustifiée sur le gouvernement, la Haute-Administration et certains corps comme les magistrats, les officiers de police judiciaire, les officiers supérieurs de l’armée, les administrateurs du commandement, sans oublier le secteur des affaires et des banques qui restent une chasse gardée de l’ethno-classe arabo-berbère par la volonté des pouvoirs publics.

Nous considérons que le gouvernement issu des élections du 18 juillet 2009 est une reproduction pure et simple de l’écrasement ethnique et social que la minorité arabo-berbère inflige sans repentir aux H’ratines sous les différents pouvoirs, et ce depuis l’indépendance.
Nous considérons que la campagne médiatique contre la gabegie et les prévaricateurs est un leurre et un pur mensonge si elle n’est pas accompagnée d’un programme parallèle et vigoureux contre l’esclavage, la discrimination, le racisme, l’injustice et l’impunité, érigés en système de gestion de l’Etat, bref un large mouvement de déconstruction des règles illicites, anachroniques et non écrites, des règles qui distribuent les privilèges et l’impunité mais aussi l’exclusion et les désolations selon la race, l’ethnie ou la naissance.
Nous tenons à dire à ceux qui veulent l’entendre que la lutte pour la Démocratie, la transparence des élections et contre la confiscation de la Constitution ne nous concernera dorénavant que si elle est collatérale à : - la lutte quotidienne et sans merci contre la confiscation des libertés et des droits des centaines de milliers d’enfants, de femmes et d’hommes réduit en esclavage dans les villes et campagnes de Mauritanie,
- la lutte sans merci contre les expropriations des terres des esclaves et anciens esclaves que les administrations et tribunaux décident et légitiment au profit des féodalités tribales et claniques et des groupes dominants d’extraction esclavagiste.
- la lutte pour la remise en cause des quotas ethniques dans le gouvernement et la Haute-Administration, quotas injustes et insultants fondés sur l’idéologie de mépris et de haine que nourrissent les élites arabo-berbères contre les H’ratines en Mauritanie.
D’autre part, nous lançons un appel aux victimes d’esclavage d’expropriation des terres, de procès inéquitables et autres formes de déni de justice ici présents, et par leur intermédiaire à tout opprimé et stigmatisé dans ce pays, pour qu’elles assument dans le climat de lutte des classes, et d’hostilité générale qui leur est imposé par leur bourreaux, une position de sacrifice et de dignité devant le monde et les générations futures.
Pour se faire, sachez que dans ce contexte, comme dans les contextes passés, le recours aux tribunaux et aux administrations de Mauritanie est un signe de capitulation et de connivence avec le système qui nous écrase. En pareil cas et face à la généralisation des injustices contre les H’ratines et l’automatisme de l’impunité dont bénéficient leurs bourreaux, l’unique choix en votre possession est la résistance physique jusqu’à l’extrême sacrifice.
De ce fait, dans les milieux viviers de l’injustice contre notre communauté (terres de cultures ou oueds, bidonvilles et quartiers périphériques des villes, centres industriels, miniers ou ports de pêches, casernes militaires ou centres pénitenciers…), la résistance doit s’installer au quotidien, au grand jour et se développer.
La jeunesse abolitionniste doit s’organiser et se charger de véhiculer ce message dans tous les milieux concernés en langue vernaculaire : Le dialecte Hassaniya.




Nouakchott, dimanche 23 août 2009



Source: Le Veridique



Dimanche 23 Août 2009
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