Déclaration: COVIRE



Déclaration: COVIRE

Le changement intervenu au sommet de l’Etat le 06 aout 2008, a initié un processus de règlement du passif humanitaire et une redéfinition des conditions de rapatriement des déportés.

L’audience accordée au collectif des victimes de la répression en Mauritanie (COVIRE) par le général Mohamed Ould Abdel Aziz, chef de l’Etat et président du HCE le 10 novembre 2008 a fini de convaincre les plus sceptiques, sur la volonté manifeste du chef de l’Etat de l’époque à instaurer un climat serein pour le renforcement de l’unité nationale.

Toutes les victimes civiles et militaires avaient salué en son temps le courage et la détermination du général pour la concrétisation de certaines recommandations formulées au cours des journées nationales de concertation et de mobilisation pour le retour des déportés et le règlement du passif humanitaire, de novembre 2007, et retenues dans les conclusions des états généraux de la démocratie en décembre 2008/ janvier 2009.

Le discours tenu à Kaédi, la prière nationale aux morts effectuée le 25 mars 2009 sont autant de signes de reconnaissance à l’endroit des victimes qui ont été confrontées durant près de deux décennies au déni. Néanmoins, la gestion calamiteuse de ce dossier par le Colonel Dia Adama en relation avec ses acolytes dirigeants du COVIRE a instauré un climat de suspicion, d’incapacité à satisfaire les attentes des victimes.

Ainsi donc, l’absence d’un mandat défini sur la mission du colonel Dia Adama qui s’est présenté comme chargé du dossier du passif humanitaire, le déficit de concertation avec les victimes, l’opacité des relations entre ce dernier et les victimes, la gestion unilatérale du dossier, la cooptation d’une commission des victimes chargée du passif humanitaire aux ordres, la mauvaise gouvernance constatée dans la gestion des fonds alloués par l’Etat aux missions du COVIRE, l’abus de confiance dans la signature d’un protocole tripartite du règlement du passif humanitaire par des veuves n’ayant pas été informées du contenu du document, le traitement sélectif des dossiers des veuves, constituent tant de manquements qui amènent à une reprise totale du processus qui a été entamé.

A cet effet, nous comité de crise des organisations membres de COVIRE signataires de cette déclaration :

Demandons aux nouvelles autorités, la mise en œuvre des recommandations des journées nationales de concertation et de mobilisation, pour le retour des déportés et le règlement du passif humanitaire, de novembre 2007 qui sont le fruit d’un large consensus.

Rappelons que la mise en place d’une commission nationale indépendante en concertation avec les victimes et tous les partenaires est la seules garantie d’une gestion transparente du dossier, permettant le respect des principes universels de la lutte contre l’impunité à savoir les devoirs de vérité, de justice, de mémoire et de réparation. Recommandons le contrôle par l’IGE des fonds publics alloués à COVIRE.

Saluons l’aide sociale octroyée aux veuves (Officier 02 millions MRO, sous officier : 01 Million 800 000 MRO, homme de troupe : 01 million 600 000 MRO) et espérons que les 153 veuves qui attendent toujours leur dû seront remises dans leurs droits dans les plus brefs délais.

Nous nous félicitons du retour de la Mauritanie à l’ordre constitutionnel et la victoire de Mohamed Ould Abdel Aziz aux élections présidentielle du 18 juillet 2009 et l’exhortons à poursuivre et améliorer le processus du règlement définitif du passif humanitaire, du retour des déportés et de toutes les violations des droits humains qui minent la cohésion nationale.

Lançons un appel à la communauté internationale et à l’opinion nationale afin quelles apportent leur contribution pour le règlement de ce dossier.

Nouakchott le 03 aout 2009

Les signataires :

Collectif des veuves
Collectif rescapés militaires
Collectif des rescapés anciens détenus politiques civils torturés.

Collectif des enfants des victimes civiles et militaires
Regroupement des victimes des événements de 89
Collectif des policiers
Collectif des opérateurs économiques victimes 89.


Source: Cridem



Vendredi 7 Août 2009
Boolumbal Boolumbal
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