La plupart des 35000 travailleurs du public, notamment ceux affiliés à 4 centrales syndicales de la République islamique de Mauritanie, sont en grève depuis hier et ce, jusqu’au 17 mars prochain. Un débrayage pour protester contre le « refus obstiné » du gouvernement d’examiner leurs revendications, en particulier une hausse des salaires.
Les choses achoppent sur le montant des augmentations. Dit autrement, le gouvernement est prêt à cracher au bassinet syndical, mais les hausses qu’il propose ne rencontrent pas l’assentiment des grévistes. Abdel Ould Mohamed, l’un des patrons d’une centrale syndicale, ne comprend pas pourquoi les autorités sont si autistes à leur cri du cœur. Les travailleurs oublient qu’ils ont affaire à un militaire, qui a troqué le treillis contre le boubou ou le costume et qui s’est fait adouber en juillet 2009 (52%) après son putsch d’août 2008. Le général Mohamed Abdel Aziz a, certes, joué la carte de la démocratie en menant la transition à bon port, même si, au final, il en a été le principal bénéficiaire. De toute façon, c’est à un homme au caractère trempé, qui n’est pas sans rappeler son cousin, un autre militaire putschiste, Ely Oul Vall, que les travailleurs ont affaire. Et l’héritage militaire affleure toujours sous cet homme affable qu’est le chef de l’Etat.
On l’a vu, le nouveau président a rompu pratiquement les relations diplomatiques avec le Mali après la libération des éléments d’AQMI contre celle de certains otages européens. Ce n’est que cette semaine, après un séjour à Bamako du chef de la diplomatie mauritanienne, Moctar Ouane, qu’un semblant de dégel est en train de se redessiner entre les deux pays. On sait que le grand désert commun au Mali, au Sénégal et à la Mauritanie est un no man’s land propice aux émirs des anciens membres du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Et sporadiquement, les autorités mauritaniennes sont confrontées à des actes de la nébuleuse AQMI. Et baraka ou résignation, l’arène politique reste calme, faute de combattants ?
Ce qui n’est pas le cas sur le Front social, qui vient, par cette grève de 72h, de connaître une montée du mercure. C’est véritablement la première grande épreuve du nouveau pouvoir, qui semblait avoir bénéficié d’un moratoire de ce côté. A écouter le président Mohamed Abdel Aziz, la fermeté sera de rigueur, mais le nouvel élu sait aussi que c’est à l’aune de la résolution de telles crises qu’un pouvoir prouve sa compétence ou son incapacité. Pour peu que les gouvernants se montrent attentifs à la plate-forme des travailleurs mauritaniens, la bombe sociale sera désamorcée.
Mois de mars chaud donc pour le président Abdel Aziz. Usera-t-il du bâton pour mettre au pas les grévistes ? Ou cédera-t-il au contraire à leurs exigences au risque, il faut l’avouer, que ces mouvements fassent florès ? Pourra-t-il s’en sortir sans y laisser des plumes, car une grève de ce genre laisse toujours des séquelles, qu’elle soit courte ou longue ? Assurément, ce bras de fer a valeur de test pour le président Mohamed Abdel Aziz.
Source : l'observateur.
Les choses achoppent sur le montant des augmentations. Dit autrement, le gouvernement est prêt à cracher au bassinet syndical, mais les hausses qu’il propose ne rencontrent pas l’assentiment des grévistes. Abdel Ould Mohamed, l’un des patrons d’une centrale syndicale, ne comprend pas pourquoi les autorités sont si autistes à leur cri du cœur. Les travailleurs oublient qu’ils ont affaire à un militaire, qui a troqué le treillis contre le boubou ou le costume et qui s’est fait adouber en juillet 2009 (52%) après son putsch d’août 2008. Le général Mohamed Abdel Aziz a, certes, joué la carte de la démocratie en menant la transition à bon port, même si, au final, il en a été le principal bénéficiaire. De toute façon, c’est à un homme au caractère trempé, qui n’est pas sans rappeler son cousin, un autre militaire putschiste, Ely Oul Vall, que les travailleurs ont affaire. Et l’héritage militaire affleure toujours sous cet homme affable qu’est le chef de l’Etat.
On l’a vu, le nouveau président a rompu pratiquement les relations diplomatiques avec le Mali après la libération des éléments d’AQMI contre celle de certains otages européens. Ce n’est que cette semaine, après un séjour à Bamako du chef de la diplomatie mauritanienne, Moctar Ouane, qu’un semblant de dégel est en train de se redessiner entre les deux pays. On sait que le grand désert commun au Mali, au Sénégal et à la Mauritanie est un no man’s land propice aux émirs des anciens membres du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Et sporadiquement, les autorités mauritaniennes sont confrontées à des actes de la nébuleuse AQMI. Et baraka ou résignation, l’arène politique reste calme, faute de combattants ?
Ce qui n’est pas le cas sur le Front social, qui vient, par cette grève de 72h, de connaître une montée du mercure. C’est véritablement la première grande épreuve du nouveau pouvoir, qui semblait avoir bénéficié d’un moratoire de ce côté. A écouter le président Mohamed Abdel Aziz, la fermeté sera de rigueur, mais le nouvel élu sait aussi que c’est à l’aune de la résolution de telles crises qu’un pouvoir prouve sa compétence ou son incapacité. Pour peu que les gouvernants se montrent attentifs à la plate-forme des travailleurs mauritaniens, la bombe sociale sera désamorcée.
Mois de mars chaud donc pour le président Abdel Aziz. Usera-t-il du bâton pour mettre au pas les grévistes ? Ou cédera-t-il au contraire à leurs exigences au risque, il faut l’avouer, que ces mouvements fassent florès ? Pourra-t-il s’en sortir sans y laisser des plumes, car une grève de ce genre laisse toujours des séquelles, qu’elle soit courte ou longue ? Assurément, ce bras de fer a valeur de test pour le président Mohamed Abdel Aziz.
Source : l'observateur.
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