De l’esclavagisme d’État en Mauritanie.

En fait, il n’est, tout simplement, plus concevable que deux agents de l’État a compétence égale exerçant le même métier avec la même durée d’expérience soient traités de deux manières inégales selon que l’un est fonctionnaire tandis que l’autre est depuis des années un simple contractuel. Surtout si on sait que le second ne demande qu’à intégrer pleinement cette administration à la quelle il est autant indispensable que son collègue de fonctionnaire.



De l’esclavagisme d’État en Mauritanie.
Scandaleuse situation que celle vécue par des centaines de serviteurs de l’État mauritanien réduits à un statut on ne peut plus précaire quant à leur protection sociale ou à la défense de leurs droits de travailleurs. Voilà bien, donc, une situation à la quelle il faudra, le plus vite possible, remédier.

Elle est, en effet, aussi injuste pour les personnes qui la subissent que néfaste pour l’administration mauritanienne, à tel point que chaque jours de plus ne pourra que l’empirer d‘avantage. Or, dans une période où l’État s’apprêtait à lancer des chantiers pharamineux réclamés par tout un pays, force est de reconnaître qu’une administration qui n’est pas encore en bon ordre de bataille risque fort bien de ne pas être à la hauteur des attentes.

Et pour qu’elle le soit, il est indispensable que le ventre mou de notre administration soit renforcé par des mesures devenues, entre temps, inéluctables.



En fait, il n’est, tout simplement, plus concevable que deux agents de l’État a compétence égale exerçant le même métier avec la même durée d’expérience soient traités de deux manières inégales selon que l’un est fonctionnaire tandis que l’autre est depuis des années un simple contractuel. Surtout si on sait que le second ne demande qu’à intégrer pleinement cette administration à la quelle il est autant indispensable que son collègue de fonctionnaire.

Cette disparité de traitement qui, reconnaissons-le, frôle souvent le ridicule risque fort bien d’être un handicape majeur dans la lutte contre la gabegie et l’assainissement de l’état des finances publiques. Car un administrateur mécontent est toujours le soldat faible de cette lutte, spécialement s’il a des bons raisons de l’être. Sans parler des aigreurs, frustrations et les envies entre collègues que des telles situations peuvent-bien générer et qui sont autant de maux à ajouter à ceux d’une administration qui n’en manquent point.

En Mauritanie, renforcer l’État, revient à renforcer l’administration. Et renforcer l’administration n’est rien d’autre que de mettre tous ses agents dans des conditions favorables pour l’exercice de leurs fonctions.

De ce fait l’intégration complète et totale de tous ces contractuels qui servent dans tous les rouage de l’État mauritanien, et ce depuis une décennie pour certains, est aujourd’hui une nécessité vitale pour consolider ce corps de régie, soldat inconnu de nos services publics et colonne vertébrale de notre exécutif. Ceci est d’autant plus vrai que ces derniers représentent la classe moyenne de notre jeune démocratie.

Classe qui, en toute société, joue un indispensable rôle d’amortisseur social sur lequel les vagues des crispations populaires s’écrasent, souvent, mais sur lequel, aussi, elles peuvent rebondir avant de se transformer à des insurrections incontrôlables.

Souvenons-nous, que les régimes en déroute en Tunisie ou en Égypte, se sont, en dernier sursaut, pressés pour recruter les milliers de contractuels qui-dans leur ministères, écoles ou hôpitaux-se tuent chaque jours pour accomplir les besognes les moins onéreuses et les plus ingrates. C’était trop tard pour eux. Tâchons qu’il ne le soit pas pour nous.

Il en va de l’efficacité de notre administration et de l’aboutissement de notre louable idéal de justice sociale. Il en va, enfin, de notre paix civile ainsi que de l’image de notre pays qui, de toutes ses forces, devrait lutter contre toutes les formes d’esclavagisme, soit-il celui, ô combien sournois, de l’esclavagisme d’État.

cridem

Vendredi 4 Mars 2011
Boolumbal Boolumbal
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