Daddah, Aziz , Ely ou la trilogie du malheur / Bara Ba



Daddah, Aziz , Ely ou la trilogie du malheur / Bara Ba

Depuis que la compétition électorale semble désormais ouverte par les accords de Dakar, des candidatures surgissent. Des plus souhaitées aux plus honnies. Ely Ould Mohamed Vall qui nourrissait une ambition pour la maison brune a vu son plan secret perturbé par le putsch de Aziz. Mais sans oser broncher. Pendant de longs mois il est resté muré dans le silence.

Et voilà que dès la publication de ces accords de Dakar, Ely sort de l'ombre, pour se jeter à son tour dans la compétition, rompant enfin son long silence*, que d'aucuns n'ont pas manqué de qualifier, à juste titre, de pas très respectable.

Ely surgit, se posant en homme d'Etat, propre, fréquentable, voire honorable, ayant réussi une transition sans fautes ; un peu comme ATT ou encore comme Rawlings!

Cette image - à démolir impérativement -, il la cultive depuis plusieurs mois déjà, pour préparer, à pas feutrés, l'opinion occidentale et Africaine à son retour politique.

Or de toutes les candidatures en présence, celle de Ely ould Mohamed Vall me semble être la plus honnie et la plus scandaleuse qui mérite, à ce titre, d'être récusée et combattue avec force et détermination par tous les mauritaniens, soucieux de l'unité nationale.

De bonnes raisons le justifient!


D'abord ce silence coupable, à la limite de la couardise, qui déroge à la tradition de courage reconnu aux oulad Bousba! silence pusillanime que la morale populaire condamne à travers cet adage anglais qui rappelle que « les places les plus incandescentes en enfer sont réservées à ceux -là qui, en temps de grande crise morale, gardaient leur neutralité». L'adage voulait sans doute dire « gardaient leur silence »! Silence indigne enfin, qui ne sied pas à un prétendant à la charge suprême, dont le profil requiert, à tout le moins, courage, droiture et rigueur morale.

Il faut combattre cette candidature de Ely en raison, surtout, de son parcours politique et professionnel très entâché, impropre à panser une unité nationale tant malmenée, qui peine encore à se reconstruire.

Ely, en effet , fut pendant près de 21 ans le directeur de la police politique du Colonel ould Taya qui fit régner la terreur au sein de la communauté négro- africaine .Qui ne se souvient pas de ces arrestations et emprisonnements arbitraires, par fournées entières, ou de ces cruelles tortures de centaines de négro-mauritaniens innocents dans les commissariats de police de Nouakchott ? Certains y succombèrent et d'autres, les plus nombreux, furent déportés, à la faveur de la nuit, vers le Sénégal.

Ces crimes de torture et de sang dans toute la vallée, Ely en demeure co-responsable. Ce que, du reste, il ne nie pas, face aux questions de journalistes quand il dit « assumer le bilan de cette police politique » ajoutant, avec une pointe de défi, « ne rien regretter » !

Il faut également rappeler que dès les premières heures de son entrée en fonction, le Président du Cmjd déclarait à la presse, sans s'encombrer de scrupules, « être venu pour dégripper la machine » et non la changer ; entendez, conserver, intact, le Système à fondement ethniciste et raciste, mis en danger. Il déconseillait, par ailleurs, vivement au futur locataire du palais présidentiel de « mettre le doigt sur le dossier du passif » , tout comme il traitait, en même temps, les réfugiés d'aventuriers, rudoyant au passage nos amis les Réno !

Cet homme, au passé lourdement chargé, profondément impliqué dans les crimes de torture, ne saurait constituer un choix pour notre pays, en quête de réconciliation !

Et qu'attendaient donc nos fameuses organisations des droits de l'homme pour barrer la route à ce tortionnaire qui briguait la Présidence rien que pour se protéger?

De Ely à Aziz, des différences notables entre les deux cousins.

Si tous les deux appartiennent au corps militaire et à la même tribu, et demeurent assoiffés de pouvoir, Aziz, aux dires de certains, semble avoir au moins les mains propres dans ces accusations de crime! S'il fut proche de ould Taya, tout comme du reste Ely, il ne trempa, dit-on, dans aucune opération de chasse aux négro- africains. Il ne fit emprisonner ni torturer personne pendant ces années de braise. Il ne fit pas chanter, non plus, ces quelques rares négro-africains aux comptes en banque fournis, en leur demandant de céder leurs avoirs, en échange de leur sécurité.

Non, de tous les candidats en présence Ely serait le pire des choix !

Je crois que n'eùt été le rejet massif par le peuple de l'intrusion des militaires dans le jeu politique, et la méthode cavalière d'un Général trop pressé à s'installer à la maison brune, Aziz aurait largement surclassé ses deux concurrents actuels.

Mais attention, cette apparente sympathie, toute relative, n'est pas pour absoudre le Général de sa forfaiture qui assassinait l'espoir de tout un peuple ; loin s'en faut !

De deux maux il faut choisir le moindre, dit cet autre adage populaire. Mais dans cette affaire nous faisons, hélas, face à trois maux !

Ely, Aziz, mais aussi. Ould Daddah !

Daddah par qui tout arriva... Daddah à cause de qui le calvaire du peuple dure toujours. Daddah, ce raciste caché, à l'ambition obsessionnelle de diriger la Mauritanie -comme si le pouvoir mauritanien était une chasse gardée des Awlad Ebiery-, encouragea Aziz à perpétrer ce putsch !

Il n'échappe à personne que si le putsch a pu s'installer en durée, c'est bien par la faute exclusive de Ould Daddah ; si Aziz avait été privé du soutien moral de ould Daddah dès les premières heures du putch, il aurait, sans nul doute, rendu le tablier, il y'a belle lurette! Mais un calcul politicien mesquin de court terme que dictaient un égoisme légendaire et une ambition démesurée du pouvoir, aveugla Ould Daddah qui ne vit pas venir la manoeuvre du Général ; en fin tacticien dissimulant son jeu, le Général le tenait doucement par la bride, et doucement, le menait en bâteau ! et pour boucler la boucle, Ould Daddah fit preuve de tant de maladresses, qu'il perdit ses deux fidèles «lieutenants » qui, maintenant, roulaient pour Aziz !

Daddah, Aziz , Ely ou la trilogie du malheur. Un choix impossible, entre le mal, le moindre mal et le mal absolu ! Le Mal à ses degrés divers en somme. Le Mal en tous les cas . hélas !

Que Dieu nous en préserve !

La lutte continue.

PS : Silence * silence assourdissant aussi de la « grande gueule » de l’intérieur, subitement muette, depuis le coup d’Etat !


Bara Ba -Dakar
FLAM Sénégal


Source: Taqadoumyi[

Samedi 20 Juin 2009
Boolumbal Boolumbal
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