Crise Gambienne ou crise mauritano-sénégalaise?



Si la médiation de la Mauritanie en Gambie a permis une alternance pacifique dans ce pays frère et doit être considérée comme un acte d’une grande portée historique dans notre sous-région,elle doit nous rappeler aussi que notre présence au sein de l’organisation régionale de la CEDEAO :Communauté Economique et de Développement des Etats de l’Afrique de l’Ouest, peut être utile dans le règlement des conflits dans la sous-région.

En dépit de notre retrait de cette organisation dont nous étions membre fondateur, retrait intervenu sous le règne de Taya, on ne peut qu’apprécier le rôle joué par le Président Mohamed Ould Abdel Aziz dans la recherche d’une solution à la crise Gambienne ;

que l’on soit de l’opposition ou de la majorité on ne pourrait minimiser ses efforts de médiation qui visaient à sécuriser, d’abord, nos compatriotes vivant en Gambie, pays ami, et à aider la CEDEAO à faire passer en douceur une résolution de départ forcé de Yaya Djammeh du Palais présidentiel.Car une tentative de déguerpissement musclé de celui-ci de sa résidence aurait eu des conséquences imprévisibles dans notre sous-région.

En louant les efforts diplomatiques de notre Président on ne peut passer sous silence les efforts de médiation appréciables du Président Alpha Condé et du Président Macky Sall, respectivement Président de la République de Guinée Conakry et Président de la République du Sénégal.

Ces deux dirigeants africains, membres de la CEDEAO, ont coordonné, intelligemment, avec le Président Mauritanien leurs efforts pour faire partir pacifiquement en exil Yaya Djammeh. Peu importe la voie empruntée pour ramener la paix sans effusion de sang…

Ce qui paraît,maintenant,préoccupant chez nous, et même étonnant dans ce conflit, c’est sa tendance à glisser, aux premières heures de son déclenchement, vers une crise sénégalo-mauritanienne où tous ceux qui avaient contribué à l’incubation des germes des malheureux événements de 1989 ont subitement repris du service pour créer un conflit tout à fait imaginaire entre ces deux pays frères.

Les slogans belliqueux distillés parfois par des commentateurs se disant favorables à Aziz, mais peu avertis des réalités géopolitiques de notre sous-région ouest-africaine, sont en déphasage avec la politique de bon voisinage poursuivie par les deux pays frères qui partagent plusieurs intérêts communs.

La table ronde organisée par la télévision nationale (TVM) en présence de plusieurs anciens ministres dont un ancien chef de la diplomatie mauritanienne avait fort heureusement bien situé le sujet et a fait ressortir les conséquences réelles de la crise gambienne sur notre région tout en soulignant la nécessité de lui apporter une solution pacifique. Dans ce débat les intervenants ont tenu des propos mesurés, dénués de toute propagande démagogique ou belliqueuse.



Hamédine Ndiaye Kane


Source : Hamédine Ndiaye Kane


Vendredi 3 Février 2017
Boolumbal Boolumbal
Lu 544 fois



Recherche


Inscription à la newsletter