Coup de gueule du président de l’IRA au PM : « Nous ne voulons pas de votre discrimination positive »



Coup de gueule du président de l’IRA au PM : « Nous ne voulons pas de votre discrimination positive »
L’initiative de Resurgence du Mouvement Abolutionniste(IRA) que dirige M.Birame Ould Dah a tenu ce lundi au siège du FONADH une conférence de presse pour réagir au bilan du premier ministre en matière de « passif humanitaire et lutte contre les séquelles de l’esclavage »(Voir communiqué de presse).

Au cours de ce point de presse, M.Birame qui était entouré de plusieurs victimes de l’injustice aussi bien haratines que négro-africaines a affirmé que le gouvernement n’a rien fait pour elles en ce sens que l’Etat cautionne toujours l’impunité. Il a parlé de « discrimination systématique à l’encontre des haratines parqués dans les kebas et les Adwabas. De leur côté des négro-africains revenus de leur exil au Sénégal ont été expropriés de leurs terres par des officiers, des chefs religieux et de tribus ;des terres parfois vendues à des iraniens, des saoudiens, des Qatari ou des israéliens.» Ainsi, pour M.Birame : « En Mauritanie il y a une démocratie mais pas un état de droit. Il y a une démocratie de classe. »
Et le chef de l’IRA de s’écrier : « Nous répondons au premier ministre que nous ne voulons pas de sa discrimination positive. Il faut d’abord instaurer la justice et il convient de savoir que misère et paix ne font pas bon ménage. »
Pour étayer les propos du président de l’IRA, certaines victimes ont accepté de témoigner. C’est le cas de M.Mamadou Alpha Aw, porte parole des habitants du village de Doué Réwo Wouro Kossa dans l’arrondissement de Lexeiba II . « Nous avons été expulsés en 1989 mais nous sommes rentrés au pays le 31 mars 2003.Depuis lors nous n’arrivons plus à exploiter nos terres. Nous ne disposons pas de structures éducatives et sanitaires. Une vingtaine de lettres adressées à l’administration locale et régionale sont restées sans réponse. Aujourd’hui, nous fondons beaucoup d’espoir sur le nouveau régime qui affirme qu’il est là pour régler les problèmes des citoyens. »
Autre témoignage, c’est celui de Abdallahi Ould Mohamed du village de M’barwadji (zone de Tékane) qui se plaint « contre des gens qui sont venus nous agresser et faire main basse sur nos terres ; tout ça avec la bénédiction du Hakem et du Wali. Ce sont là les terres de nos ancêtres et nous disposons même de certains papiers mais on a été confronté à des hommes d’affaires qui sont venus avec leurs bulldozers et leurs papiers et nous ont chassés. Cette zone de Seytouli a ainsi été distribuée par les autorités administratives aux hommes d’affaires suivants :Mohamed Ould Souleymane,El khali Ould Derwiche Hamed Ould Mahi, Abderrahmane dit Guervave El Ghabra.
L’année dernière une société appartenant à un citoyen Qatari du nom de Abdalla est venue nous voir. Son représentant local s’appelle Dah. On nous a convié à une réunion et les représentants de ladite société nous ont fait entendre qu’ils sont dépêchés par les autorités. On nous a donc demandé une partie des terres que nous ne mettions pas en valeur. Nous avons accepté mais deux mois plus tard ces mêmes personnes sont revenues et sans nous demander notre avis ont récupéré des terres que nous mettions en valeur. Dans cet endroit appelé Zahav, ils ont installés une exploitation industrielle de bois et de charbon. Donc ,nous profitons de cette occasion pour porter plainte contre Ahmed Salem Ould Bouna Moctar et le colonel Ely Ould Mohamed Vall qui ont fait main basse sur nos terres. »
Bakari Guèye

Communiqué de presse :

Généralisation d’expropriations foncières à caractères racistes et esclavagistes en Mauritanie.
Six août 2008-six janvier 2010, dix sept mois séparent la prise du pouvoir effective, en Mauritanie par le Général Mohamed Ould Abdel AZIZ, de la déclaration de politique générale de son chef de gouvernement Moulaye Ould Mohamed LAGDAF devant l’Assemblée Nationale.
Nous avons pu noter que cette déclaration fait table rase des recommandations des « Etats Généraux de la démocratie » qui se rapportaient aux traitement des problématiques structurelles, comme le passif humanitaire et l’esclavage, dans leurs volets les plus significatifs et déterminants.
Ces volets constitués de l’impunité assurée aux présumée coupables de crimes de torture et d’exécution extrajudiciaires, de la persistance et la non répression des pratiques esclavagistes ainsi que de la validation et généralisation des expropriations foncières à caractères racistes et esclavagistes sont, et resteront, à l’actif de tout régime en place dans ce pays qui s’inscrit dans la logique de les ignorer, de les nier ou de leurs apporter des semblants de solutions. .
Aujourd’hui, IRA - Mauritanie expose spécifiquement, à l’opinion publique nationale et internationale, plusieurs cas parmi tant d’autres dont elle a été saisie, d’expropriations foncières qui trouvent tous leurs racines dans le racisme ou l’esclavage.
Toutes les victimes de ces expropriations font parties des collectivités paysannes traditionnelles constituées des ethnies négro - mauritaniennes et de la frange Hratin (esclavage et anciens esclaves de Mauritanie) sachant que ce sont ces populations qui vécurent sur les terres cultivables et les travaillèrent depuis les siècles passées.
Les expropriations se font par l’intermédiaire des appareils administratif, judiciaire et sécuritaire ; appareils qui sont entre les mains des segments dominants de l’ethnie arabo berbère.
Toutes les expropriations sont au profit des notabilités tribales ou religieuses, des hommes d’affaires ou banquiers, des officiers supérieurs de l’armée ou de hauts fonctionnaires de l’Etat, tous issus du groupe arabo berbère.
Les cas que nous vous exposons se présentent de cette manière par exemple : une collectivité négro-mauritanienne ou Hratin, constituée de 300 ou 500 familles est dotée de 800 ou 1.200 hectares, qu’elle exploite depuis des générations. Un arrêté administratif ou une décision judiciaire tombe comme acte officiel légitimant l’expropriation de 700 ou de 1.000 hectares au profit d’un notable, maître ou ancien maître, dignitaire religieux, homme d’affaire, officier supérieurs ou haut fonctionnaire.
Ce que nous disons ici est vérifiable à partir de l’audition des victimes ici présentes,, la vérifications des arrêtés administratifs et décisions judiciaires dont sont munis les « bénéficiaires », l’identifications des différentes parties dont le personnel de commandement administratif et sécuritaire dans ces zones, ainsi que les magistrats qui ont été appelés à statuer sur ces affaires.
Il est aussi important de souligner, que cette paysannerie nationale mauritanienne, composée de négro - mauritaniens et de Hratin, n’a comme moyen de subsistance ou source de revenu, que le travail et l’exploitation de la terre. En conséquence, dans leurs tentatives désespérées de vouloir résister à l’exécution de décisions judiciaires ou administratives injustes, ils ont été sujets à des abus de pouvoirs, des arrestations arbitraires, des brimades en tout genre sans oublier que les procédures administratives et judiciaires qui les déboutent, manquent de transparence et d’équité.
IRA – Mauritanie lance un appel à l’Etat Mauritanien pour qu’il se ressaisisse et corrige cette tendance grave, honteuse et dangereuses par le fait qu’elle instrumentalise le pouvoir et la justice au profit d’une communauté distincte au détriment des autres.
Le Gouvernement mauritanien, à travers les départements de la justice, de l’intérieur et des Droits de l’Homme peut diligenter des inspections ou investigations en vue de mesurer la justesse et la pertinence de cette démarche administrative et judiciaire concernant les terres de la vallée, démarche qui, certainement, renforce le sentiment de frustration, aiguise la haine intercommunautaire et hypothèque la paix civile.

INITIATIVE DE RESURGENCE DU MOUVEMENT ABOLISTIONNISTE EN MAURITANIE
(IRA-MAURITANIE)
Nouakchott, le 11 janvier 2010.



Mardi 12 Janvier 2010
Boolumbal Boolumbal
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