Le 28 novembre le second tour de l’élection présidentielle du 31 octobre 2010 oppose le président sortant Laurent Gbagbo à Alassane Ouattara, ancien premier ministre de Félix Houphouët-Boigny en 1993.
La Commission Electorale Indépendante (CEI) seul organe administratif national habilité à ’’organiser’’ les élections et à en proclamer les ’’résultats provisoires’’ déclare Alassane Ouattara « vainqueur » avec 54 % le jeudi 4 décembre 2010.
Le Conseil constitutionnel juridiction nationale seule habilitée à ’’valider’’ le scrutin et à en proclamer les ’’résultats définitifs’’ proclame Laurent Gbagbo « président élu » avec 51%.
Le Conseil constitutionnel reproche à la CEI de n’avoir pas proclamé les résultats provisoires dans le ’’délai légal de trois jours’’ prescrit par la constitution et la loi électorale ; aussi elle annule les résultats de sept départements du Nord pro-Ouattara au motif accédant ainsi à la plainte du camp de Laurent Gbagbo que des ’’fraudes massives’’ ont entachées le scrutin dans cette partie du pays.
Une vive polémique enfle depuis lors, obligeant l’Union africaine à désigner le 28 janvier à Addis-Abeba, lors de son 16ème sommet , un panel de cinq chefs d’Etat en vue de résoudre ce qu’il convient d’appeler la crise post-électorale.
En attendant l’intervention proprement dite ’’fin février’’ de ce panel-arbitre en Côte d’Ivoire les deux protagonistes s’adossent à des points d’encrage respectifs internes et externes au pays.
Plus perspicace dans une offensive diplomatique, Alassane Ouattara, capitaliste libéral, reconnu par la communauté internationale contrôle les chancelleries ivoiriennes en occident et en Europe ; la France, la Grande Bretagne, les Etats-Unis, la Russie, la Chine, le Canada et la Belgique le reconnaissent comme président et ont accepté les lettres de créances des ambassadeurs qu’il a nommés.
Alassane Ouattara a avec lui l’Union Européenne et l’ONU au sein desquelles il a désigné des représentants, sans occulter la pression diplomatique et sanctions (gel des avoirs, retrait de visa, ambargo) que ces organisations internationales font peser sur Laurent Gbagbo et son entourage en vue de couper du monde le régime de ce dernier.
Au plan sous-régional, le président proclamé par la CEI est l’homme de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ; celle-ci est certes divisée sur l’option militaire qu’elle a faite le 24 décembre pour « déloger » Laurent Gbagbo du pouvoir, mais l’institution ouest africaine reste favorable au « départ » de M. Gbagbo en toute honorabilité.
Au plan national, l’aura de M. Ouattara n’est pas aussi forte pour déclencher une ruée populaire digne des syndromes égyptien et tunisien. En dépit des 54% de soutien national dont il est crédité, selon la CEI, les ultimatums (appel à la désobéissance civile, pays-mort) rencontrent des succès partiels et s’éteignent à mesure que passe le temps.
Alassane Ouattara a fait saisir les comptes ivoiriens par la BCEAO mais il ne tient pas pleinement en main les leviers de l’économie nationale en dépit des interdictions de paiement d’impôts et d’exportation des matières premières (Café-Cacao) qu’il a ordonné. Il n’est pas non plus libre de ses mouvement depuis deux mois, reclus qu’il est derrière un blocus dans un hôtel qui a servi de Qg à son équipe de campagne.
En face de lui s’impose Laurent Gbagbo socialiste populiste qui détient les leviers économiques nationaux et contrôle partiellement le territoire ivoirien divisé en Nord et Sud par une rébellion depuis septembre 2002.
Le Nord occupé par l’ex-rébellion des Forces nouvelles ne pardon pas au Conseil constitutionnel d’avoir annulé les résultats dans sept départements de cette partie du pays, sur plainte de la majorité présidentielle de M. Gbagbo qui dénonce des ’’fraudes massives’’.
Au Sud, Laurent Gbagbo est adulé mais perd progressivement le contrôle de certaines communes pro-Ouattara telles Abobo et Anyama (Nord d’Abidjan) où l’armée régulière des Forces de Défense et de Sécurité (FDS-CI) a essuyé au moins deux échecs dans ses tentatives de « débusquer » des « hommes lourdement armés » et perdu 32 hommes, selon l’état-major des FDS-CI.
Hors de la Côte d’Ivoire, dans la sous-région, Laurent Gbagbo compte des soutiens infaillibles au sein de la Cedeao, il peut compter sur ses « amis » et homologues, ghanéen, béninois, cap-verdien. L’Afrique Australe l’a sauvé de justesse, retardant une décision d’envoi de l’Ecomog : projet militaire que cautionne fermement la Cedeao. L’Angola, l’Afrique du Sud, le Zimbabwé, le Soudan, pour ne citer que ces pays sont « amis » à la Côte d’Ivoire de M. Gbagbo.
Ailleurs dans le monde les pays asiatiques sont circonspects et tente difficilement de conserver une neutralité vis-à-vis des deux personnalités. Mais la Chine tranche éloquemment avec cette discrétion, elle qui joue l’ange gardien du pouvoir Gbagbo au sein du Conseil de sécurité de l’ONU.
La Russie également fait le contrepoids de façon mesurée car elle a fini par lâcher le pouvoir ivoirien au profit de l’envoi en Côte d’Ivoire d’un supplément de 2000 casques bleus en renfort au 9500 stationné sur les bords de la lagune Ebrié depuis début 2003. Cependant la Russie est fermement opposée à une force militaire pour déposer l’ami-Gbagbo.
L’impasse en Côte d’ivoire connaîtra peut-être un changement d’ici à fin février où le panel des cinq chefs d’Etat est attendu pour appliquer des mesures « contraignantes » ; ceci pourrait probablement déséquilibrer le mano-à-mano entre les deux protagonistes qui se combattent depuis l’entrée en politique d’Alassane Ouattara en 1993.
AFRISCOOP
La Commission Electorale Indépendante (CEI) seul organe administratif national habilité à ’’organiser’’ les élections et à en proclamer les ’’résultats provisoires’’ déclare Alassane Ouattara « vainqueur » avec 54 % le jeudi 4 décembre 2010.
Le Conseil constitutionnel juridiction nationale seule habilitée à ’’valider’’ le scrutin et à en proclamer les ’’résultats définitifs’’ proclame Laurent Gbagbo « président élu » avec 51%.
Le Conseil constitutionnel reproche à la CEI de n’avoir pas proclamé les résultats provisoires dans le ’’délai légal de trois jours’’ prescrit par la constitution et la loi électorale ; aussi elle annule les résultats de sept départements du Nord pro-Ouattara au motif accédant ainsi à la plainte du camp de Laurent Gbagbo que des ’’fraudes massives’’ ont entachées le scrutin dans cette partie du pays.
Une vive polémique enfle depuis lors, obligeant l’Union africaine à désigner le 28 janvier à Addis-Abeba, lors de son 16ème sommet , un panel de cinq chefs d’Etat en vue de résoudre ce qu’il convient d’appeler la crise post-électorale.
En attendant l’intervention proprement dite ’’fin février’’ de ce panel-arbitre en Côte d’Ivoire les deux protagonistes s’adossent à des points d’encrage respectifs internes et externes au pays.
Plus perspicace dans une offensive diplomatique, Alassane Ouattara, capitaliste libéral, reconnu par la communauté internationale contrôle les chancelleries ivoiriennes en occident et en Europe ; la France, la Grande Bretagne, les Etats-Unis, la Russie, la Chine, le Canada et la Belgique le reconnaissent comme président et ont accepté les lettres de créances des ambassadeurs qu’il a nommés.
Alassane Ouattara a avec lui l’Union Européenne et l’ONU au sein desquelles il a désigné des représentants, sans occulter la pression diplomatique et sanctions (gel des avoirs, retrait de visa, ambargo) que ces organisations internationales font peser sur Laurent Gbagbo et son entourage en vue de couper du monde le régime de ce dernier.
Au plan sous-régional, le président proclamé par la CEI est l’homme de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ; celle-ci est certes divisée sur l’option militaire qu’elle a faite le 24 décembre pour « déloger » Laurent Gbagbo du pouvoir, mais l’institution ouest africaine reste favorable au « départ » de M. Gbagbo en toute honorabilité.
Au plan national, l’aura de M. Ouattara n’est pas aussi forte pour déclencher une ruée populaire digne des syndromes égyptien et tunisien. En dépit des 54% de soutien national dont il est crédité, selon la CEI, les ultimatums (appel à la désobéissance civile, pays-mort) rencontrent des succès partiels et s’éteignent à mesure que passe le temps.
Alassane Ouattara a fait saisir les comptes ivoiriens par la BCEAO mais il ne tient pas pleinement en main les leviers de l’économie nationale en dépit des interdictions de paiement d’impôts et d’exportation des matières premières (Café-Cacao) qu’il a ordonné. Il n’est pas non plus libre de ses mouvement depuis deux mois, reclus qu’il est derrière un blocus dans un hôtel qui a servi de Qg à son équipe de campagne.
En face de lui s’impose Laurent Gbagbo socialiste populiste qui détient les leviers économiques nationaux et contrôle partiellement le territoire ivoirien divisé en Nord et Sud par une rébellion depuis septembre 2002.
Le Nord occupé par l’ex-rébellion des Forces nouvelles ne pardon pas au Conseil constitutionnel d’avoir annulé les résultats dans sept départements de cette partie du pays, sur plainte de la majorité présidentielle de M. Gbagbo qui dénonce des ’’fraudes massives’’.
Au Sud, Laurent Gbagbo est adulé mais perd progressivement le contrôle de certaines communes pro-Ouattara telles Abobo et Anyama (Nord d’Abidjan) où l’armée régulière des Forces de Défense et de Sécurité (FDS-CI) a essuyé au moins deux échecs dans ses tentatives de « débusquer » des « hommes lourdement armés » et perdu 32 hommes, selon l’état-major des FDS-CI.
Hors de la Côte d’Ivoire, dans la sous-région, Laurent Gbagbo compte des soutiens infaillibles au sein de la Cedeao, il peut compter sur ses « amis » et homologues, ghanéen, béninois, cap-verdien. L’Afrique Australe l’a sauvé de justesse, retardant une décision d’envoi de l’Ecomog : projet militaire que cautionne fermement la Cedeao. L’Angola, l’Afrique du Sud, le Zimbabwé, le Soudan, pour ne citer que ces pays sont « amis » à la Côte d’Ivoire de M. Gbagbo.
Ailleurs dans le monde les pays asiatiques sont circonspects et tente difficilement de conserver une neutralité vis-à-vis des deux personnalités. Mais la Chine tranche éloquemment avec cette discrétion, elle qui joue l’ange gardien du pouvoir Gbagbo au sein du Conseil de sécurité de l’ONU.
La Russie également fait le contrepoids de façon mesurée car elle a fini par lâcher le pouvoir ivoirien au profit de l’envoi en Côte d’Ivoire d’un supplément de 2000 casques bleus en renfort au 9500 stationné sur les bords de la lagune Ebrié depuis début 2003. Cependant la Russie est fermement opposée à une force militaire pour déposer l’ami-Gbagbo.
L’impasse en Côte d’ivoire connaîtra peut-être un changement d’ici à fin février où le panel des cinq chefs d’Etat est attendu pour appliquer des mesures « contraignantes » ; ceci pourrait probablement déséquilibrer le mano-à-mano entre les deux protagonistes qui se combattent depuis l’entrée en politique d’Alassane Ouattara en 1993.
AFRISCOOP
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