Côte d’Ivoire : « IB » a besoin du temps pour désarmer

L’ex-sergent et aide de camp de Ouattara (du temps où il était premier ministre), Ibrahim Coulibaly, dit "IB", s’est dit prêt samedi à déposer les armes, mais il a prévenu que cela prendrait du temps à organiser.



Côte d’Ivoire : « IB » a besoin du temps pour désarmer
Interrogé samedi par l’Associated Press dans son fief lourdement sécurisé à Abobo, un quartier pauvre d’Abidjan, "IB" a ainsi expliqué qu’on ne pouvait pas abandonner les armes en pleine rue. Le général Coulibaly est arrivé pour l’interview dans un convoi de trois véhicules, gardé par un lance-missile installé à l’arrière d’une camionnette.

Lors d’une rencontre vendredi avec les commandants des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) et des généraux des troupes ivoiriennes restées loyales à Laurent Gbagbo, le président Alassane Ouattara, reconnu par la quasi-totalité de la communauté internationale, avait ordonné à "IB" et ses miliciens du Commando invisible, de déposer les armes, sous peine d’être désarmés de force. Ibrahim Coulibaly a expliqué qu’il souhaitait que ses forces rejoignent la nouvelle armée ivoirienne mais attendait d’y être invité.

Dans une autre interview accordée en début de semaine à la Tribune de Genève, le chef du commando invisible avait indiqué qu’ « aucun militaire n’est retourné dans les casernes. Seuls les officiers de l’armée qui cherchent des postes se sont ralliés à Ouattara. Mais aucun ne s’est rendu avec sa troupe. Les hommes sont avec leurs armes dans les rues et représentent un danger pour la nation. », a expliqué le général autoproclamé.

Pour lui, « s’ils sont rassurés, s’ils ont des personnes dignes pour les diriger, ils y retourneront. Mais ils ne se mettront jamais sous le commandement de types comme Watao ou Shérif Ousmane (ex chef rebelles, qui commandent les Frci aujourd’hui ndlr). Ils craignent pour leur vie. Ils veulent bien rentrer dans les casernes mais en s’assurant qu’il n’y aura pas de représailles. », Martèle –t-il.

Spécialiste des putschs et acteur clé de la crise ivoirienne, ”Ibrahim Coulibaly est l’acteur majeur du coup d’État de 1999 qui renversa Henri Konan Bédié et du putsch manqué de 2002 contre Laurent Gbagbo et transformé en rébellion armée.

En rupture totale avec les Forces Nouvelles de Guillaume Soro, aujourd’hui Premier ministre d’Alassane Ouattara, il s’est exilé en 2003. Il est rentré en Cote d’Ivoire au début de l’année 2011 pour créer le commando invisible.

En harcelant dès janvier les Forces de défense et de sécurité (FDS) du président sortant avec ses centaines d’hommes depuis les quartiers d’Abobo et d’Anyama, l’ex-sergent-chef Ibrahim Coulibaly a sapé le moral des hommes de Gbagbo, contribué à désorganiser son système sécuritaire et précipité sa chute.

« Ouattara sait qu’il lui doit une bonne partie de sa victoire. Il peut devenir un obstacle demain s’il ne rallie pas le camp présidentiel » confie à Afriscoop un diplomate ouest-africain.

Dimanche 24 Avril 2011
Boolumbal Boolumbal
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