Coordination de l’opposition démocratique : A la recherche d’une ligne de conduite commune



Coordination de l’opposition démocratique : A la recherche d’une ligne de conduite commune
Si au niveau de l’UPR, la guerre fait rage entre factions tribales diverses pour se positionner, du côté des partis alliés dans l’opposition, c’est une bataille de positionnement. Regroupés au sein de la CFOD, ils tentent de s’organiser à leur manière pour donner du fil à retordre à leur adversaire principal, Mohamed Ould Abdel Aziz.

Visiblement la Coordination des Forces de l’Opposition Démocratique qui s’apprête à tenir sa conférence de presse mercredi dans l’après-midi, est mal en point. Chassez le naturel, il revient toujours au galop. Messaoud Ould Boulkheïr de l’APP et Ahmed Ould Daddah du RFD ne s’aiment nullement et cette inimitié ne date pas d’hier. Si les deux hommes ont fait cause commune à un moment, ce n’est pas le cas aujourd’hui. Réunis il y a quelques mois seulement au sein de la CFOD, les deux hommes ont toujours du mal à s’entendre. Sont-ils victimes de leurs ambitions personnelles ou est-ce une incompatibilité d’humeur ? Pour sûr après plusieurs alliances qui ont vu le jour bien avant celle d’aujourd’hui, la CFOD en souffre et en souffrira longtemps. Du coup, les observateurs politiques s’interrogent sur son avenir politique. « Quand des éléphants se battent, c’est l’herbe qui en souffre », lance ironique, un cadre de ADIL élu récemment membre du bureau politique.
Pour une énième fois, le chef de file de l’Opposition et président du Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD) et Messaoud Ould Boulkheïr président de l’assemblée nationale et président de l’APP ne conjuguent pas le même verbe. Et pour cause, des divergences profondes opposent principalement les deux hommes quant au management politique de la CFOD. Chacun voudrait en être l’élément prépondérant. Faute de trouver une issue à l’épineuse question, l’expédition des affaires courantes est confiée au président de l’UFP, Mohamed Ould Maouloud en attendant que les deux dinosaures politiques aplanissent leurs divergences sur le problème. Malgré ce problème en suspens, la coalition a pu s’accorder sur une présidence tournante d’une durée deux ans.
Il reste que la CFOD n’est pas au bout de ses peines, car les partis qui la composent ne jouent pas le même jeu et n’ont pas la même lecture de ce que devrait être l’opposition au pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz. Le leader de l’APP a sa vision politique de la situation actuelle du pays qui est différente de celle des autres formations politiques qui forment la CFOD. De plus elle a sa propre cuisine qui brûle. Le RFD et l’UFP défendent des positions radicales vis-à-vis du pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz tandis que ADIL louvoie pour l’heure en attendant, peut être, de rejoindre la majorité présidentielle. Notons que le RFD est en comité permanent car des dossiers attendent d’être réglés dont notamment le toilettage des instances après le départ d’un bon nombre de cadres et de militants. D’aucuns parlent de la probabilité de la tenue d’un congrès extraordinaire pour cela. Les autres formations politiques de la CFOD ne savent que faire.

Quant à la majorité présidentielle, elle occupe le terrain politique comme elle peut. Elle a d’abord tenu des journées de réflexions boudées par l’opposition. Ces journées au terme desquelles ont été formulées, non seulement un certain nombre de recommandations au gouvernement, mais aussi ont permis aux partis de la majorité présidentielle de mettre sur pied une structure dénommée Coordination des Partis de la majorité (CPM). Plus récent, un autre conclave de ces partis s’est tenu alternativement au siège du Prdr et du Mpr. Objectif, s’organiser de manière à servir d’alerte et d’aiguillon à l’action gouvernementale. L’initiative semble découler d’une réponse apportée aux propos du chef de l’Etat, Mohamed Ould Abdel Aziz, déplorant le manque de punch de la majorité présidentielle dans la défense des actions du gouvernement de Moulaye Ould Mohamed Laghdaf lors de la session dernière de l’assemblée nationale. C’était samedi passé, quand il recevait le bureau exécutif de l’Union Pour la République (UPR).
Moussa Diop



Source:
Quotidien Nouakchott




Jeudi 18 Février 2010
Boolumbal Boolumbal
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