Conférence de presse de l'opposition La loi sur le terrorisme fortement décriée



Conférence de presse de l'opposition La loi sur le terrorisme fortement décriée
" Le projet de loi sur le terrorisme adopté par le Parlement constitue un recul grave des libertés publiques en Mauritanie et un duplicata de la loi antiterroriste de Georges Bush, considérée comme la pire législation prise dans le monde moderne ".

Les partis membres de la Coordination des partis de l'opposition -notamment Ahmed Ould Daddah, président du RFD, Mohamed Ould Maouloud président de l'UFP, Yahya Ould Ahmed Waghf président du parti ADIL,Mohamed Yehdidh Ould Moctar Hacen de l'Alternative, Ba Mamadou Alassane, président du PLEJ et Ladji Traoré, Secrétaire général de l'APP, ont vivement décrié le projet de loi sur le terrorisme que l'Assemblée Nationale vient d'adopter lors des débats en plénière le dimanche 3 janvier 2010. C'était au cours d'une conférence de presse organisée hier, lundi 4 janvier à l'hôtel Khater de Nouakchott par les principaux leaders de l'opposition démocratique. Cette loi intervient après la vague d'attentats et d'enlèvements qui ont ciblé des ressortissants étrangers vivants ou de passage en Mauritanie.

Ouvrant la cérémonie du jour, organisée par la Coordination des partis de l'opposition à l'hôtel Khater, Ahmed Ould Daddah, président du RFD, président de ladite coordination et chef de file de l'opposition démocratique a d'emblée déclaré que " le projet de loi sur le terrorisme adopté par le Parlement constitue dans sa forme actuelle un recul grave des libertés publiques en Mauritanie et un duplicata de la loi antiterroriste de Georges Bush, considérée comme la pire législation prise dans le monde moderne ".

Selon Ould Daddah, l'adoption d'une telle loi en cette période de troubles et de décadence politique provoquera nécessairement l'entrée du pays dans une ère d'instabilité, marquée par l'institution d'un terrorisme d'Etat sur les citoyens et l'ancrage d'une nouvelle culture de la violence politique. Ould Daddah dira que " la violence de l'Etat est pire que la violence des individus ".Il devait parler de quelques exemples dont celui de "la violation du domicile, la poursuite des mineurs, la prolongation de détention des gardes à vue et les pouvoirs exceptionnels conférés au procureur général".

Le président du RFD soulignera par ailleurs que les Etats refusent l'ingérence étrangère car celle-ci piétine la dignité des citoyens et transforme la vie de ses populations en enfer, du fait des violations perpétuelles de la loi et le piétinement des principes de base universellement reconnus, tels la présomption d'innocence. " Si de telles offenses à la dignité des individus sont pratiquées à l'intérieur des pays, à quelles réactions faudrait-il s'attendre ? ", se demandera en substance le leader l'opposition démocratique avant d'affirmer : " aucune autre loi ne doit se mettre au-dessus des principes suprêmes de la Constitution, ni au-dessus de nos mœurs religieux. Aucune personne ne peut être contre la lutte contre le terrorisme, mais personne aussi, n'accepte que cette lutte se fasse en dépit des principes de loi de l'Islam, contre la stabilité nationale et au détriment des libertés publiques et fondamentales ".

Aussi, Ahmed Ould Daddah a-t-il exhorté les pouvoirs publics à surseoir à un tel projet de loi, car selon lui son application requiert un dialogue national, afin que des discussions puissent être engagés sur les articles qui la composent, notamment ceux relatifs à la protection des populations contre les dépassements, tels que les arrestations arbitraires sans délit ou sur simple soupçon, les descentes inopinées dans les demeures privées nuitamment sans autorisation des habitants, les écoutes téléphoniques, l'emprisonnement en préventive des suspects pendant des années sans jugement, la confiscation de leurs biens sur simple réquisition du parquet générale et sans la décision d'un juge. Intervenant, M. Mohamed Ould Maouloud, président de l'UFP, fera remarquer que toutes ces méthodes policières existent depuis des années en Mauritanie, la nouvelle loi sur le terrorisme ne faisant que les légaliser. L'intervenant reviendra sur le débat pouvoir / opposition qui était prévu à la TVM, samedi 3 janvier 2010. " L'opposition a décliné cette invite parce le pouvoir et TVM, ont refusé que le débat porte entre autres, sur des sujets telle la sécurité intérieure, la lutte contre le terrorisme, la hausse des prix des produits de consommation ". Un dialogue suppose un préalable, dira-t-il : " la liberté de chacun d'aborder le sujet qui lui plait. En plus, la télévision n'a pas accepté une représentation proportionnelle de l'opposition à celle de la Majorité au pouvoir, à ce débat, préférant inviter l'opposition en ordre dispersé. Ce que nous n'avons pas accepté. Quant au débat proprement dit, l'opposition a proposé au directeur de la télévision qu'il soit face à face et tourne autour de toutes les questions d'intérêt national et pas seulement sur lutte contre la gabegie qui semble être l'unique thème de la majorité" ". Ould Maouloud reviendra aussi sur l'incarcération arbitraire du journaliste Hannefy, et la situation de non droit qui aliène la liberté des hommes d'affaires actuellement en prison du simple fait, selon lui, " qu'ils n'ont pas soutenu le candidat Mohamed Ould Abdel Aziz lors de la dernière présidentielle ". Evoquant la question de la loi sur le terrorisme, Ould Maoulud dira : " la loi seule ne peut pas lutter contre le terrorisme ; il faut l'accompagner à un dialogue national politique et culturel. Malheureusement, le régime en place a exclu ce dialogue, qui a été pourtant un des points importants de l'Accord de Dakar".

Source: L'authentique

Mercredi 6 Janvier 2010
Boolumbal Boolumbal
Lu 249 fois



Recherche


Inscription à la newsletter