En ma qualité de Président de la Sous-Commission de Communication de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), je souhaite informer l’opinion publique nationale que j’ai récemment fait l’objet d’une menace directe d’emprisonnement de la part d’un haut responsable de l’État bénéficiant des privilèges d’un ministre, et ce, à la suite de communiqués que j’ai publiés concernant la situation des droits de l’homme dans le pays.
Ce responsable a qualifié ces communiqués de «virulents », prétendant qu’« il ne m’appartenait pas de les publier ».
Il a également proféré une série de menaces — certaines explicites, d’autres dissimulées sous forme de sermons et de conseils, et d’autres encore comportant des insinuations et des expressions à caractère intimidant et menaçant, tout en révélant certains éléments que je m’abstiens de mentionner ici, par respect pour la confidentialité des échanges.
Il s’agit là d’une tentative visant à justifier une menace indigne de sa fonction, contraire à l’éthique institutionnelle, aux principes des droits humains et à l’esprit démocratique que nous aspirons à consolider dans notre pays.
Je tiens à affirmer que je ne crains ni la prison, ni les pressions, ni les menaces, pas plus que les tentatives visant à m’empêcher de percevoir mes indemnités financières, en souffrance depuis longtemps auprès de l’institution dirigée par le responsable menaçant, lequel a lui-même bloqué les procédures de paiement dans une tentative désespérée de m’intimider ou de me faire céder.
Je considère ce comportement comme une violation flagrante de la liberté d’expression et une atteinte manifeste au droit du fonctionnaire public d’accomplir son devoir sans chantage, ni intimidation, ni pression illégitime.
Défendre la dignité
J’ai été emprisonné à deux reprises sous la présidence de Maaouiya Ould Taya, et arrêté à plusieurs reprises durant cette même période, ainsi que placé en garde à vue sous la présidence de Mohamed Ould Abdel Aziz.
Aujourd’hui, Ould Taya est en exil, Ould Abdel Aziz est en prison, tandis que je demeure fidèle à mes principes, convaincu que la parole libre ne s’emprisonne pas et que défendre la dignité humaine n’est pas un crime.
Les pressions, menaces d’emprisonnement, privations de mes droits financiers et autres formes d’intimidation ne sont que les vieilles méthodes des régimes autoritaires et répressifs qui cherchent à réduire au silence les voix libres.
Mais ces méthodes n’ont aucun effet sur moi et ne m’empêcheront pas d’accomplir ma mission, à savoir la préparation du rapport général de la Sous-Commission de Communication de la CNDH pour les années 2022/2023, 2023/2024 et 2024/2025, en collaboration avec mon collègue Moulay El Hassan Ould Esweilem, rapporteur de la sous-commission.
J’annonce à l’opinion publique que je présenterai ma démission dès la publication de ce rapport, avant même la fin de mon mandat actuel.
Dans ce contexte, je rappelle le texte intégral de l’article 14 de la loi organique n°016/2017 portant création de la Commission Nationale des Droits de l’Homme : « Aucun membre de la CNDH ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé pour des opinions ou votes émis par lui dans l’exercice de ses fonctions, même après la cessation de celles-ci. Dans l’exercice de leurs attributions, les membres de la CNDH ne reçoivent d’instruction d’aucune autorité. »
Je rappelle également l’article 24 de cette même loi organique, qui stipule : « Les sous-commissions auxquelles s’inscrivent à leur convenance les membres de la CNDH sont chargées de la réalisation du plan de travail et d’actions dans les domaines qui les concernent, d’étudier toutes questions se rapportant à ceux-ci, d’élaborer des rapports sur les sujets qui leur sont confiés et de proposer toutes recommandations utiles. »
Celui qui pense pouvoir m’arracher ne serait-ce qu’une parcelle des prérogatives que la loi m’accorde se trompe lourdement.
Et celui qui croit que les pressions, les menaces d’emprisonnement, la prison elle-même, voire même l’élimination physique, pourraient ébranler ma détermination, me détourner de mes principes ou m’empêcher d’accomplir le devoir qui m’incombe, se trompe davantage encore.
De ma position, j’en appelle aux plus hautes autorités du pays à protéger la liberté d’expression, respecter la loi, et garantir l’indépendance des institutions nationales des droits de l’homme dans l’accomplissement de leur mission, sans crainte, ni tutelle, ni ingérence d’aucune autorité exécutive.
Vive la Mauritanie libre et digne,
Vive la parole libre que ni les fonctions ni les chaînes ne sauraient réduire au silence.
Aly Mohamed ould Ebnou
Président de la Sous-Commission de Communication
Commission Nationale des Droits de l’Homme
Nouakchott, le 7 octobre 2025
Source : Le Calame
Ce responsable a qualifié ces communiqués de «virulents », prétendant qu’« il ne m’appartenait pas de les publier ».
Il a également proféré une série de menaces — certaines explicites, d’autres dissimulées sous forme de sermons et de conseils, et d’autres encore comportant des insinuations et des expressions à caractère intimidant et menaçant, tout en révélant certains éléments que je m’abstiens de mentionner ici, par respect pour la confidentialité des échanges.
Il s’agit là d’une tentative visant à justifier une menace indigne de sa fonction, contraire à l’éthique institutionnelle, aux principes des droits humains et à l’esprit démocratique que nous aspirons à consolider dans notre pays.
Je tiens à affirmer que je ne crains ni la prison, ni les pressions, ni les menaces, pas plus que les tentatives visant à m’empêcher de percevoir mes indemnités financières, en souffrance depuis longtemps auprès de l’institution dirigée par le responsable menaçant, lequel a lui-même bloqué les procédures de paiement dans une tentative désespérée de m’intimider ou de me faire céder.
Je considère ce comportement comme une violation flagrante de la liberté d’expression et une atteinte manifeste au droit du fonctionnaire public d’accomplir son devoir sans chantage, ni intimidation, ni pression illégitime.
Défendre la dignité
J’ai été emprisonné à deux reprises sous la présidence de Maaouiya Ould Taya, et arrêté à plusieurs reprises durant cette même période, ainsi que placé en garde à vue sous la présidence de Mohamed Ould Abdel Aziz.
Aujourd’hui, Ould Taya est en exil, Ould Abdel Aziz est en prison, tandis que je demeure fidèle à mes principes, convaincu que la parole libre ne s’emprisonne pas et que défendre la dignité humaine n’est pas un crime.
Les pressions, menaces d’emprisonnement, privations de mes droits financiers et autres formes d’intimidation ne sont que les vieilles méthodes des régimes autoritaires et répressifs qui cherchent à réduire au silence les voix libres.
Mais ces méthodes n’ont aucun effet sur moi et ne m’empêcheront pas d’accomplir ma mission, à savoir la préparation du rapport général de la Sous-Commission de Communication de la CNDH pour les années 2022/2023, 2023/2024 et 2024/2025, en collaboration avec mon collègue Moulay El Hassan Ould Esweilem, rapporteur de la sous-commission.
J’annonce à l’opinion publique que je présenterai ma démission dès la publication de ce rapport, avant même la fin de mon mandat actuel.
Dans ce contexte, je rappelle le texte intégral de l’article 14 de la loi organique n°016/2017 portant création de la Commission Nationale des Droits de l’Homme : « Aucun membre de la CNDH ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé pour des opinions ou votes émis par lui dans l’exercice de ses fonctions, même après la cessation de celles-ci. Dans l’exercice de leurs attributions, les membres de la CNDH ne reçoivent d’instruction d’aucune autorité. »
Je rappelle également l’article 24 de cette même loi organique, qui stipule : « Les sous-commissions auxquelles s’inscrivent à leur convenance les membres de la CNDH sont chargées de la réalisation du plan de travail et d’actions dans les domaines qui les concernent, d’étudier toutes questions se rapportant à ceux-ci, d’élaborer des rapports sur les sujets qui leur sont confiés et de proposer toutes recommandations utiles. »
Celui qui pense pouvoir m’arracher ne serait-ce qu’une parcelle des prérogatives que la loi m’accorde se trompe lourdement.
Et celui qui croit que les pressions, les menaces d’emprisonnement, la prison elle-même, voire même l’élimination physique, pourraient ébranler ma détermination, me détourner de mes principes ou m’empêcher d’accomplir le devoir qui m’incombe, se trompe davantage encore.
De ma position, j’en appelle aux plus hautes autorités du pays à protéger la liberté d’expression, respecter la loi, et garantir l’indépendance des institutions nationales des droits de l’homme dans l’accomplissement de leur mission, sans crainte, ni tutelle, ni ingérence d’aucune autorité exécutive.
Vive la Mauritanie libre et digne,
Vive la parole libre que ni les fonctions ni les chaînes ne sauraient réduire au silence.
Aly Mohamed ould Ebnou
Président de la Sous-Commission de Communication
Commission Nationale des Droits de l’Homme
Nouakchott, le 7 octobre 2025
Source : Le Calame