Choses vues : on danse sur un volcan .M. Le Président, que fait la police ?

Je voudrai faire partager à nos lecteurs un incident dont j’ai été le témoin direct, et bien involontaire. Ce samedi 26 février vers 22 heures je m’arrête à proximité de l’épicerie ‘’Bon marché’’, située en face du Stade olympique ; au moment d’entrer dans le supermarché, à quelques mètres de l’entrée, j’entends des bruits de voie en provenance de la chaussée à proximité ; au feu rouge, une Toyota Avensis est arrêtée.



Choses vues : on danse sur un volcan .M. Le Président, que fait la police ?
Je voudrai faire partager à nos lecteurs un incident dont j’ai été le témoin direct, et bien involontaire. Ce samedi 26 février vers 22 heures je m’arrête à proximité de l’épicerie ‘’Bon marché’’, située en face du Stade olympique ; au moment d’entrer dans le supermarché, à quelques mètres de l’entrée, j’entends des bruits de voie en provenance de la chaussée à proximité ; au feu rouge, une Toyota Avensis est arrêtée.

Un autre véhicule, une Mercedes250 s’arrête en bordure de la chaussée, au feu, et son conducteur, un homme jeune, la trentaine, basané, s’extirpe de la Mercedes, et va vers l’Avensis, prétend que son conducteur veut partir, après avoir eu un accrochage sur son véhicule.

Il entreprend ensuite d’introduire son bras dans l’Avensis, vraisemblablement pour l’immobiliser et soudain, se met à tordre le bras du conducteur de la Toyota, qui se défend, et se met à lui donner des coups ; entretemps j’avais traversé la route et entreprend de raisonner le conducteur de la Mercedes, lui demandant de garder son calme, de ne pas se faire justice en donnant des coups de la sorte ;



Pendant ce temps, la jeune femme qui est dans la toyota perd son calme, on le perdrait à moins, et se met à crier au fou ; je raisonne inlassablement le conducteur, appelons-le Ahmed, lui demande de reprendre son souffle, j’éloigne l’attroupement qui commence à se former ;

Le dénommé Ahmed accepte de s’écarter de la Toyota, avec d’autres personnes, nous demandons à la jeune accompagnatrice de l’Avensis de se taire et de regagner le véhicule, dont le chauffeur, profitant du calme précaire ainsi obtenu, démarre et prend la poudre d’escampette.

Ahmed, d’une voix toujours menaçante et véhémente, monte dans son véhicule, dans le but évident de poursuivre la Toyota ; Pressentant que le pire peut advenir s’il rattrape ces deux jeunes personnes, y compris un accident de voiture pour lui étant donné la différence de puissance entre les deux voitures, je lui dit, ‘’ Laisse ces gens partir, je te répare ta carrosserie ‘’, Ahmed dit ‘’ok, d’accord’’.

Ahmed prend un boubou dans son coffre, le sien étant déchiré dans le face-à-face avec l’autre conducteur, et après avoir d’une voix menaçante promis que je paierai les réparations de son véhicule, se calme peu à peu, et commence à raconter l’accident : En réalité, l’accrochage avait eu lieu vers ‘’Boutique Couscous’’, cinq cents mètres avant, la Toyota aurait largement éraflé son aile arrière gauche, emportant la ‘’baguette’’ du bas de caisse, et cabossant l’aile du véhicule, tout cela sous l’œil des policiers, qui n’interviennent pas [M. Le Président, que fait la police ?]

Ahmed aurait pris de force la clé de la Toyota, son conducteur ayant un double ( !) sur lui l’utilise pour prendre la fuite, selon Ahmed, c’est parce qu’il n’aurait pas le permis, et qu’il serait un étranger, africain [ce dont je doute, je pense qu’il est mauritanien NDLR].

Ensuite, les deux véhicules se retrouvent au feu rouge suivant celui du ‘’Bon marché’’, où je les ai croisés.

Finalement, je propose à Ahmed de lui donner 10.000 UM pour réparer son véhicule, ce qu’il accepte aussitôt, m’assurant qu’il ne cherchait pas à profiter de la situation…

Il me suit avec son véhicule, je vais au supermarché Tata, retrouve Mennahi, un vendeur de cartes de téléphone de mes connaissances à qui j’avais téléphoné auparavant, qui me remet le montant, que je n’avais pas sur moi.

Avant de lui remettre l’argent, je dis à Ahmed de ne plus se hasarder à se faire justice lui-même en frappant les conducteurs même fautifs, et en essayant de leur prendre leurs clés de force.

Je lui dis que si la police était intervenue, le Procureur l’aurait mis en prison [pour voies de fait, coups, agression devant témoins, etc…], il ne se rend pas compte…

Il me dit qu’il est chauffeur de cette voiture qui appartient à un mauritanien habitant Arafat, intraitable sur les questions d’argent, c’est pour cela qu’il agit de la sorte, ne se rendant même pas compte de la violence qu’il a utilisé contre ces jeunes, qu’il aurait pu blesser très grièvement, voire plus..

Je lui demande son nom, me le donne, me dit qu’il est de la tribu X, qui est la même que celle à laquelle j’appartiens, je le lui dis, il se confond en excuses, dit gêné, que son patron ne ‘’comprend que l’argent’’, et ainsi de suite, et il part en trombe.

Je part assez ébranlé par l’incident, heureux que l’issue en soit restée là, mais terriblement préoccupé par la violence latente que je perçois chez beaucoup de nos compatriotes, que je connais finalement très mal, et que je sens prêts à s’entredéchirer, pour un rien ,dans l’indifférence de cette machine inutile qu’est, trop souvent notre administration, machin pléthorique et inefficace la plupart du temps.

Bien entendu, je ne regrette pas d’être intervenu, car comme tous les anciens timides, j’ai la quelquefois la témérité du ‘’s’en fout la mort’’, et la mentalité d’un Zorro, missionné pour ‘’faire la fraternité’’ entre les gens…

Par Ahmed Baba Ould Hamoud


Cridem

Dimanche 27 Février 2011
Boolumbal Boolumbal
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