
Le Président Mohamed Ould Abdel Aziz a du pain sur la planche. C'est le lieu de le dire tant la décrépitude a gagné tous les secteurs de l'Etat. Empêtré depuis son investiture dans le foncier, certains se demandent même s'il va en sortir, tellement le secteur domanial a été prostitué par les différentes administrations qui se sont succédées depuis trois décennies. En poursuivant sa lutte contre tout ce qui ne va pas dans le pays, Ould Abdel Aziz risque de doubler son mandat en restant prisonnier des frasques de ses prédécesseurs.
D'autres problèmes l'attendent pourtant ailleurs, dont les moindres ne sont pas celui des sociétés d'Etat qui croulent sous le poids des dettes publiques, ni celui de l'agriculture en agonie, ou encore l'approvisionnement du pays en hydrocarbures ou la gestion d'un personnel de l'Etat peu enclin à changer la donne.
"Depuis son investiture, le Président ne s'occupe que du problème de terrains alors qu'il y a mille autres problèmes ailleurs " se révolte déjà une partie du microcosme local. Deux Walis, celui de Nouakchott et celui de Nouadhibou, en plus du préfet de Teyarett ont été relevés de leurs fonctions, victimes incrédules de la phobie du président contre les exactions foncières, alors que celles-ci étaient depuis longtemps une gymnastique naturelle dans la philosophie des administrateurs. Dans ce registre, la gazra de Haye Saken semble être relevée au grade de pépinière dans la politique présidentielle en la matière. Il s'y est rendu personnellement et a ordonné la destruction de concessions pourtant pourvues de titres fonciers !
Problèmes de la SOMAGAZ
Pourtant, les problèmes de la Mauritanie ne se réduisent pas à une simple lecture de la propriété domaniale. Ils se trouvent dans tous les compartiments de l'administration publique mauritanienne, gangrénée par la corruption, la gabegie et les détournements de biens publics. Aujourd'hui, c'est le cadavre de la Naftec que l'on dépèce après plusieurs années d'agonie sous le coup de boutoir de la mal gouvernance. Mais aussi la Somagaz qui assure 80 % des besoins du pays et qui se meurt. Un groupe d'inspecteurs s'y trouve présentement et on parle de quelques trous. Pourtant, la société de gaz croule depuis quelques années sous le poids d'une dette de 5 milliards d'UM que lui doit l'Etat. La subvention de 40 % sur le gaz domestique concédé par l'Etat pour rendre le produit accessible a cessé d'être reversée à la société depuis belle lurette, et cette dernière, comptant sur ses arriérés, n'a cessé de multiplier les découverts auprès des banques de la place. C'est l'ensemble du système financier du pays qui est ainsi menacé aujourd'hui par cette bourrasque. Deux bateaux contenant du gaz butane ont été dépotés depuis la veille du ramadan pour une valeur de plus de 3 milliards d'UM et les concessionnaires européens n'ont pas encore vu la couleur du moindre dollar. Le prochain bateau est attendu le 16 octobre prochain, et si d'ici là les crédits documentaires ne sont pas délivrés, une grave pénurie de gaz risque de paralyser le pays.
Pas de saison agricole
Aujourd'hui, force est de constater qu'on assiste à la mort d'un secteur agricole qui aurait pu assurer l'autosuffisance alimentaire du pays et absorber le chômage. Avec un potentiel de 100.000 hectares de terres arables aménagés dans la Chemama, la Mauritanie n'en exploitait les années passées que la moitié. Cette année, malgré la bonne pluviométrie et le potentiel hydrique important, moins de 10.000 hectares seulement seront probablement exploités. C'est toute la filière de l'agriculture irriguée en Mauritanie qui est en réalité malade d'une mauvaise politique sectorielle, mais aussi d'une mauvaise gestion du crédit agricole qui souffre d'environ 45 millions de dollars d'impayés. Là aussi, les nouvelles autorités semblent décidées à ce que ces montants soient remboursés, adressant 800 mises en demeure à des professionnels du milieu qui invoquent leur insolvabilité, "à cause du caractère peu rentable de l'activité et les aléas climatiques ces dernières années ". Alors qu'en 2008, 60.000 tonnes de riz ont été produites, on parlait encore il y a quelques jours de projections dix fois moins importante cette année, avant que les autorités n'annulent officiellement la saison agricole 2009-2010. L'Etat réclame ainsi 12 milliards d'UM d'arriérés de crédits avant de parler d'une quelconque nouvelle subvention pour le secteur. Pourtant le ministre du Développement rural a tenté de sauver cette année agricole en évoquant la bonne pluviométrie, avant de se heurter au Niet de la plus haute autorité du pays, le président Mohamed Ould Abdel Aziz. Mieux, ce dernier a demandé au ministre de faire pression sur les débiteurs pour le remboursement intégral des montants dus. Il s'agit de crédits accordés par l'UNCACEM dans le cadre de l'appui aux agriculteurs, et qui ont été détournés de leur objectif par les puissants lobbies du secteur, sans que les retombées ne profitent aux populations et à l'Etat. La Mauritanie continue en effet d'importer l'essentiel de ses besoins en riz et autres céréales alors que des milliards ont été investis dans la production agricole.
Source: L'authentique
D'autres problèmes l'attendent pourtant ailleurs, dont les moindres ne sont pas celui des sociétés d'Etat qui croulent sous le poids des dettes publiques, ni celui de l'agriculture en agonie, ou encore l'approvisionnement du pays en hydrocarbures ou la gestion d'un personnel de l'Etat peu enclin à changer la donne.
"Depuis son investiture, le Président ne s'occupe que du problème de terrains alors qu'il y a mille autres problèmes ailleurs " se révolte déjà une partie du microcosme local. Deux Walis, celui de Nouakchott et celui de Nouadhibou, en plus du préfet de Teyarett ont été relevés de leurs fonctions, victimes incrédules de la phobie du président contre les exactions foncières, alors que celles-ci étaient depuis longtemps une gymnastique naturelle dans la philosophie des administrateurs. Dans ce registre, la gazra de Haye Saken semble être relevée au grade de pépinière dans la politique présidentielle en la matière. Il s'y est rendu personnellement et a ordonné la destruction de concessions pourtant pourvues de titres fonciers !
Problèmes de la SOMAGAZ
Pourtant, les problèmes de la Mauritanie ne se réduisent pas à une simple lecture de la propriété domaniale. Ils se trouvent dans tous les compartiments de l'administration publique mauritanienne, gangrénée par la corruption, la gabegie et les détournements de biens publics. Aujourd'hui, c'est le cadavre de la Naftec que l'on dépèce après plusieurs années d'agonie sous le coup de boutoir de la mal gouvernance. Mais aussi la Somagaz qui assure 80 % des besoins du pays et qui se meurt. Un groupe d'inspecteurs s'y trouve présentement et on parle de quelques trous. Pourtant, la société de gaz croule depuis quelques années sous le poids d'une dette de 5 milliards d'UM que lui doit l'Etat. La subvention de 40 % sur le gaz domestique concédé par l'Etat pour rendre le produit accessible a cessé d'être reversée à la société depuis belle lurette, et cette dernière, comptant sur ses arriérés, n'a cessé de multiplier les découverts auprès des banques de la place. C'est l'ensemble du système financier du pays qui est ainsi menacé aujourd'hui par cette bourrasque. Deux bateaux contenant du gaz butane ont été dépotés depuis la veille du ramadan pour une valeur de plus de 3 milliards d'UM et les concessionnaires européens n'ont pas encore vu la couleur du moindre dollar. Le prochain bateau est attendu le 16 octobre prochain, et si d'ici là les crédits documentaires ne sont pas délivrés, une grave pénurie de gaz risque de paralyser le pays.
Pas de saison agricole
Aujourd'hui, force est de constater qu'on assiste à la mort d'un secteur agricole qui aurait pu assurer l'autosuffisance alimentaire du pays et absorber le chômage. Avec un potentiel de 100.000 hectares de terres arables aménagés dans la Chemama, la Mauritanie n'en exploitait les années passées que la moitié. Cette année, malgré la bonne pluviométrie et le potentiel hydrique important, moins de 10.000 hectares seulement seront probablement exploités. C'est toute la filière de l'agriculture irriguée en Mauritanie qui est en réalité malade d'une mauvaise politique sectorielle, mais aussi d'une mauvaise gestion du crédit agricole qui souffre d'environ 45 millions de dollars d'impayés. Là aussi, les nouvelles autorités semblent décidées à ce que ces montants soient remboursés, adressant 800 mises en demeure à des professionnels du milieu qui invoquent leur insolvabilité, "à cause du caractère peu rentable de l'activité et les aléas climatiques ces dernières années ". Alors qu'en 2008, 60.000 tonnes de riz ont été produites, on parlait encore il y a quelques jours de projections dix fois moins importante cette année, avant que les autorités n'annulent officiellement la saison agricole 2009-2010. L'Etat réclame ainsi 12 milliards d'UM d'arriérés de crédits avant de parler d'une quelconque nouvelle subvention pour le secteur. Pourtant le ministre du Développement rural a tenté de sauver cette année agricole en évoquant la bonne pluviométrie, avant de se heurter au Niet de la plus haute autorité du pays, le président Mohamed Ould Abdel Aziz. Mieux, ce dernier a demandé au ministre de faire pression sur les débiteurs pour le remboursement intégral des montants dus. Il s'agit de crédits accordés par l'UNCACEM dans le cadre de l'appui aux agriculteurs, et qui ont été détournés de leur objectif par les puissants lobbies du secteur, sans que les retombées ne profitent aux populations et à l'Etat. La Mauritanie continue en effet d'importer l'essentiel de ses besoins en riz et autres céréales alors que des milliards ont été investis dans la production agricole.
Source: L'authentique