Ces gens-là : Le diplôme est-il synonyme d’intelligence ?



Nos diplômes ne seraient-ils que du toc, ou, de vrais diplômes certes, mais exclusivement au service des besoins du ventre, illustrant par là une raison corrompue ? Le troisième cas serait que c’est l’Etat qui empêcherait notre savoir-faire de s’exprimer.

Par ailleurs, d’où nous vient, en dépit de nos références intellectuelles, en plus de faire constamment appel au chinois et compagnie, d’où nous vient l’incapacité à maîtriser le cours de notre existence, du reste, appauvrie et tardive ?

En effet, il est difficile sous ces cieux de ne pas tomber sur une ONG ou quelque société étrangère au détour d’une avenue, d’une ruelle ou d’une piste ! Ca pêche pour nous, ça extrait pour nous, ça construit pour nous, ça goudronne pour nous… Mais, grand Dieu, à quoi servons-nous finalement ? Quel est réellement notre sujet de fierté, à nous ?

Mais revenons plutôt au sujet du jour. Quand nos décideurs cesseront-ils, enfin, de s’accommoder et de nous imposer un environnement où une goutte de pluie de trop est inondation, et une de moins, famine, et le peu de répit entre les deux, discrimination, hypocrisie, mascarade, sur fond de pagaille savamment entretenue ?

Si une capitale présente ainsi le visage d’un gros village sur pilotis, qu’en est-il de l’état de nos villes de l’intérieur, villes dont la plupart sont proprement abandonnées en friche, et les populations, à elles-mêmes, voire entre les mains d’un grossier esprit de débrouillardise ?

Dire que les fourmis ou les abeilles, à entendre les mauvaises langues, tirent mille fois mieux leur épingle du jeu que nous. Nouakchott ne compte même pas trois ou quatre bonnes pluies annuellement ! Mais n’est-ce pas là juste un mauvais quart d’heure à passer ? Reprenons.

Rome l’an 60. Une époque bien obscure, tellement obscure que même le soleil, en personne, éprouvait quelques difficultés à se faire remarquer. Que dire donc de l’humanité d’alors, une humanité à l’intellect encore largement primitif et sans maturité ? Et pourtant…

Et pourtant, c’est dans ce contexte de balbutiement intellectuel que l’empereur Claude décida de tirer sa ville des griffes d’une implacable sécheresse. Pour ce faire (contrairement à moi qui aurais attendu l’arrivée d’un chinois ou de quelque ONG), notre empereur fit bâtir un gigantesque arc-duc par des ingénieurs qui n’avaient fréquenté ni Ponts ni Chaussées, des ingénieurs qui n’avaient ni logiciel ni ordinateur !

En somme, sans aucune référence intellectuelle, sinon le bon sens épaulé par une volonté de fer, celle de dominer les éléments afin de pouvoir vivre comme des êtres humains, à part entière.

En effet, l’eau devrait être acheminée sur quelques 72 km, après avoir traversé tunnels dans les montagnes et ponts dans les vallées, et ce, par la seule force de la gravité. Pas une motopompe ! Autrement dit, une pente trop prononcée verrait l’eau de déverser partout ; une trop faible, empêcherait l’écoulement et, une trop nivelée, verrait l’eau stagner. Des travaux de haute précision. Parenthèse.

J’ouvre : Qu’est-ce qui, sur ce terrain vague, mais abusivement nommé « république » pourrait être qualifié de «travaux de haute précision », et en 53 années d’existence ? Qu’avons-nous pu réaliser avec nos propres mains, à la lumières de nos diplômes ? Hormis le brouhaha des palabres politiques, percevez-vous le silence de mort que nos diplômes affichent ?

Pourquoi ne sommes-nous pas « orgueilleux » ? Attention : je ne cause pas de cet « orgueil » enfantin qui consiste à dire que je suis, paraît-il, de « sang noble », mais pas mon voisin ; que je suis blanc ou noir, et très fier de l’être ! Je referme.

Ainsi, disais-je, 14 années de travaux. Reconnaissons qu’il faut bien avoir confiance en soi, et surtout foi en ce que l’on est en train de réaliser pour ne pas céder à l’esprit du bâclage dans la précipitation. Moi, ce qui m’habite ou me hante, c’est l’envie d’en finir avec tout, et toute de suite ! D’ailleurs, plus de 1500 années après sa construction, l’arc-duc tient encore debout, me narguant, mes fameux diplômes et moi. Dire qu’en 53 années d’existence, j’ai dû reconstruire ma case plus de 106 fois ! Mais revenons plutôt à nos « primitifs »…

Voilà comment Rome fut alimentée en eau : 945 millions de m3 repartis entre 1300 fontaines et 144 toilettes publiques. Passons sous silence les salles de bain et autres saunas. Aussi, comment se fait-il qu’en tant que : hydrologue, ingénieur en génie civile et en mécanique, comment se fait-il, me demandais-je, que je n’arrive même pas à assurer l’irrigation d’1 m² de maïs ?

D’où vient-il que la pluie, le vent ou même une simple brise marine suffit à remettre en cause mon statut d’homme prétendument moderne ??? En quoi suis-je vraiment moderne ? Que fait le chinois, ici, que je ne pourrais faire, ou, y être initié ?

Le spectacle de toutes ces charrettes charriant une eau plus que douteuse, et dans des barils ou autres bidons à huile est incontestablement un scandale pour l’intelligence, et une insulte, à l’esprit de débrouillardise ! Ah, j’ai failli oublier !

A l’époque où les ténèbres tenaient tête au soleil et à la raison, Rome comptait 1.000.000 de têtes de pipe, presque autant que Nouakchott aujourd’hui, No uakchott, cet immense camp de réfugiés à service minimum.

Cheikh-Tijane-Bathily


Source: haratine@yahoogroupes.fr

Mercredi 9 Septembre 2015
Boolumbal Boolumbal
Lu 300 fois



Recherche


Inscription à la newsletter