Je m’appelle Abou SARR. Ancien commando fusilier marin, j’ai servi au sein du bataillon dont vous avez pris le commandement à la fin de 1989‑début 1990. Votre récente déclaration du 27 décembre 2025, dans laquelle vous revenez sur les événements de 1989–1990, exige une réponse factuelle et mesurée de la part de ceux qui étaient sur le terrain.
Vous affirmez que votre bataillon était composé de toutes les communautés mauritaniennes. Je tiens à préciser ce que nous avons vécu ce jour-là. Le convoi est parti de la base de la Marine nationale de Nouakchott, direction Sud, Bababé, avec des soldats de toutes origines — Maures, Pulaar, Soninké, Haratins et Wolof. Mais à la sortie de Nouakchott, à Toujounie, le convoi s’est arrêté plusieurs heures puis a fait demi‑tour vers la base. À l’arrivée, on a procédé à l’appel. Les hommes priés de remonter dans les camions étaient embarqués ; à la fin de l’appel, il restait essentiellement des Pulaar, des Wolof et des Soninké , parmi eux NIANG Ousmane, NIANG Mohamed, Diop Moussa, Diop Souleymane, Hadiya, et moi, Abou SARR. On nous a demandé de regagner la base. Si l’on parle d’un bataillon « composé de toutes les communautés », cette réalité du terrain contredit cette affirmation : certains d’entre nous ont été exclus du départ.
Capitaine Sidi Mohamed Ould Vaida , vous étiez commandant des commandos fusiliers marins à Bababé. Vous avez demandé la relève la Garde nationale, la Gendarmerie et des civils armés pour installer votre bataillon. Aujourd’hui, il est impossible d’ignorer les questions qui pèsent sur votre responsabilité et celle de vos subordonnés dans les crimes rapportés à cette période : fosses communes à Wothie, Sorimalé, Waboudé ; hommes et femmes retrouvés morts dans la brousse en revenant des champs ; viols massifs dans les villages de la région du Brakna ; enfants nés de ces viols visibles aujourd’hui dans la région. Qui en porte la responsabilité si ce n’est ceux qui commandaient et ceux qui ont agi sous leurs ordres ?
Plusieurs témoignages citent nommément vos officiers : le lieutenant Sidi Mohamed Ould Kleb et l’adjudant‑chef Sidi Ould Nena apparaissent dans presque tous les récits des victimes. Ces faits ne peuvent être traités comme des rumeurs : il y a des survivants, des témoins, des victimes encore en vie qui parlent dont une jeune femme récemment rescapée d’une fusillade tandis qu’elle revenait des champs. L’un de vos soldats avait même signalé à la direction de la Marine nationale des actes atroces, dont l’obligation faite à un père de famille d’abuser sexuellement de sa propre fille pour réprimer une relation présumée. Ces éléments doivent être éclaircis.
Je vous encourage, Capitaine, à aller au‑delà des généralités. Parler est nécessaire ; établir les responsabilités est impératif. Les victimes et leurs familles attendent des réponses claires et un constat honnête des faits. Nous, anciens militaires encore vivants, avons le devoir moral de rétablir la vérité , non pas pour raviver la haine, mais pour qu’il y ait justice, mémoire et réparation.
Il ne s’agit pas d’une attaque personnelle gratuite, mais d’une demande de responsabilité. Si vous affirmez vouloir faire la lumière sur cette période, montrez‑le par des actes concrets : facilitez l’accès aux témoins, coopérez avec les enquêtes, et reconnaissez les erreurs commises sous votre commandement si elles existent.
Abou SARR
Vous affirmez que votre bataillon était composé de toutes les communautés mauritaniennes. Je tiens à préciser ce que nous avons vécu ce jour-là. Le convoi est parti de la base de la Marine nationale de Nouakchott, direction Sud, Bababé, avec des soldats de toutes origines — Maures, Pulaar, Soninké, Haratins et Wolof. Mais à la sortie de Nouakchott, à Toujounie, le convoi s’est arrêté plusieurs heures puis a fait demi‑tour vers la base. À l’arrivée, on a procédé à l’appel. Les hommes priés de remonter dans les camions étaient embarqués ; à la fin de l’appel, il restait essentiellement des Pulaar, des Wolof et des Soninké , parmi eux NIANG Ousmane, NIANG Mohamed, Diop Moussa, Diop Souleymane, Hadiya, et moi, Abou SARR. On nous a demandé de regagner la base. Si l’on parle d’un bataillon « composé de toutes les communautés », cette réalité du terrain contredit cette affirmation : certains d’entre nous ont été exclus du départ.
Capitaine Sidi Mohamed Ould Vaida , vous étiez commandant des commandos fusiliers marins à Bababé. Vous avez demandé la relève la Garde nationale, la Gendarmerie et des civils armés pour installer votre bataillon. Aujourd’hui, il est impossible d’ignorer les questions qui pèsent sur votre responsabilité et celle de vos subordonnés dans les crimes rapportés à cette période : fosses communes à Wothie, Sorimalé, Waboudé ; hommes et femmes retrouvés morts dans la brousse en revenant des champs ; viols massifs dans les villages de la région du Brakna ; enfants nés de ces viols visibles aujourd’hui dans la région. Qui en porte la responsabilité si ce n’est ceux qui commandaient et ceux qui ont agi sous leurs ordres ?
Plusieurs témoignages citent nommément vos officiers : le lieutenant Sidi Mohamed Ould Kleb et l’adjudant‑chef Sidi Ould Nena apparaissent dans presque tous les récits des victimes. Ces faits ne peuvent être traités comme des rumeurs : il y a des survivants, des témoins, des victimes encore en vie qui parlent dont une jeune femme récemment rescapée d’une fusillade tandis qu’elle revenait des champs. L’un de vos soldats avait même signalé à la direction de la Marine nationale des actes atroces, dont l’obligation faite à un père de famille d’abuser sexuellement de sa propre fille pour réprimer une relation présumée. Ces éléments doivent être éclaircis.
Je vous encourage, Capitaine, à aller au‑delà des généralités. Parler est nécessaire ; établir les responsabilités est impératif. Les victimes et leurs familles attendent des réponses claires et un constat honnête des faits. Nous, anciens militaires encore vivants, avons le devoir moral de rétablir la vérité , non pas pour raviver la haine, mais pour qu’il y ait justice, mémoire et réparation.
Il ne s’agit pas d’une attaque personnelle gratuite, mais d’une demande de responsabilité. Si vous affirmez vouloir faire la lumière sur cette période, montrez‑le par des actes concrets : facilitez l’accès aux témoins, coopérez avec les enquêtes, et reconnaissez les erreurs commises sous votre commandement si elles existent.
Abou SARR

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