
La campagne pour l’élection municipale anticipée du 8 novembre s’est ouverte jeudi à minuit dans un climat de morosité sans précédent dans l’histoire de cette commune réputée pourtant très politisée.
Allons chercher les raisons : « en cette période de décrue, les populations à vocation agricole profitent de la nuit pour se reposer après une journée de labeur aux champs de Walo », explique un responsable politique.
Mais la vérité est ailleurs : les principaux candidats ne sont rentrés que quelques heures avant minuit, d’autres sont encore à Nouakchott où ils doivent encore opérer des derniers réglages d’ici lundi (week-end oblige). Pour un autre observateur indépendant, « les populations de la commune sont las de scrutins à répétition qui n’ont que peu amélioré leur situation économique et social ».C’est le directoire de campagne de l’UPR qui a ouvert le bal vers 1 heure 15 après une assourdissante animation musicale en présence du tête de liste, M. Diop Amadou El Hadj (ou Yaya Gorel pour les familiers) et de ses principaux soutiens venus principalement des villages de Dabbé, Dabbano, Féralla et Dawalel.
Prenant la parole à cette occasion, M. Diop qui fut maire de 1999 à 2006, a d’abord expliqué l’enjeu de ce scrutin destiné « à élire les conseillers municipaux qui, à leur tour, éliront le sénateur du département ». Il a aussi appelé ses partisans à « voter massivement » pour sa liste en vue de « montrer encore une fois leur soutien au Président de la république, Mohamed Ould Abdel Aziz qui est entrain d’opérer des réformes radicales en rupture totale avec le passé ». M. Diop Amadou El Hadj a invité les électeurs et les acteurs politiques « à faire preuve de responsabilité et de respect mutuel pour que la campagne se déroule dans un climat sain et apaisé ». Lui succédant, ses principaux soutiens venus des villages environnants ont unanimement appelé à voter pour la liste de l’UPR, porteuse du changement et de l’espoir.Cette liste considérée comme favorite pourrait être handicapée par les divergences internes qui la minent. En effet, au moins quatre candidats conseillers n’ont pas caché leur intention de briguer le fauteuil : outre le tête de liste Diop Amadou, Diop Mamadou Amadou et Sy Abdoulaye, Toullaye Sall lorgnent le poste de premier magistrat de la commune. Cette dernière qui est la mandataire de la liste et qui disposerait du pognon est attendue de pieds fermes pour le démarrage effectif de la campagne.Au cours d’un entretien accordé au Réseau des correspondants de presse du Brakna (RCPB), l’ex-maire qui brigue un 3e mandat a reconnu les dissensions internes qui minent son équipe tout en les minimisant : « la loi permet à tout conseiller municipal issu de la liste majoritaire de se porter candidat ; Mbagne n’est donc pas une exception à la règle » ! Explique-t-il. Abordant par ailleurs les rumeurs folles faisant état de son implication dans l’affaire du détournement des fonds du CNLS, M. Diop se défend : « mes gains mensuels de consultant me mettent à l’abri du besoin ! Ce sont mes adversaires politiques qui ont relayé ces allégations mensongères pour ternir mon image de fédérateur, de rassembleur et de constructeur », a-t-il lancé sur un ton coléreux avant de rappeler ce vieil adage poular : « Celui qui répond aux coups de pieds d’un âne est un âne ». Poursuivant, il a vanté ses qualités de « socio-économiste et consultant de l’UE qui traîne une riche expérience en matière d’études, de confection et de réalisation de projets de développement (aménagement rural, hydraulique pastorale) et qui est très connu dans les milieux des hommes d’affaires ». Enfin, l’ex-édile qui rêve de reconquérir son fauteuil a rappelé les réalisations accomplies durant les sept années qu’il a dirigées la commune et qui ont coûté la rondelette somme de 1,3 milliards d’UM investis dans la construction de forages à Dabbano, Féralla, Winding et Dawalel, la réhabilitation du marché de Mbagne, la construction de la route Niabina-Mbagne, de l’Hôtel de ville et de l’école de Dabbano.Quant à la liste UDP, l’autre favorite de la compétition, elle n’a pu démarrer officiellement sa campagne jeudi à minuit comme prévu. En effet, son chef de file, M. Diop Abdoulaye Hamady (cadre à la BCM) et son principal colistier Niass Amadou (l’homme de Winding, un des instigateurs de la fronde qui a abouti à la destitution du maire Mamoudou Yéro Bess) ne sont arrivés à Mbagne que vendredi matin. « Il fallait négocier et obtenir avec l’appui de Mma Naha, la permission de ce fonctionnaire de la BCM qui est très sollicité par son institution », explique M. Niass. Pour cet ex-officier de l’armée reconverti à la politique, « la liste de l’UDP a toutes les chances de son côté au regard des adhésions massives enregistrées aussi bien à Mbagne qu’à Winding et à Féralla mais aussi du raz le bol des populations face aux gestions chaotiques des maires précédents ». M. Diop Abdoulaye Demba qui n’en est pas à son premier coup d’essai confie que s’il était élu, il dirigerait autrement « en impliquant tous les conseillers à la gestion de la commune qui serait ainsi dotée d’infrastructures scolaires et sanitaires adéquates et suffisantes ».Les autres candidats se sont fait remarquer chacun à sa manière : les amis de Alassane Abderrahmane Diop dit Aliou Thioffy ont opté pour un défilé motorisé qui a sillonné les différents villages de la commune.Cette liste proche de l’ex-ministre Bâ Bocar Soulé s’est réunie vendredi en milieu de journée chez M. Diagne pour définir sa stratégie de conquête d’un électorat très éparse. Les autres en ont fait de même après avoir défilé au domicile du Hakem pour y déposer leurs calendriers de campagne griffonnés à la hâte dans des salons. Le tawassouliste Bâ Demba Samba, le frontiste Kayya Diop et les indépendants Aliou Thiofy, Mamadou Sèye Kébé et Ismaïla Guisset entendent jouer le rôle de trouble-fêtes dans un paysage politique largement dominé par l’UPR et l’UDP. Ils peuvent cependant compter sur le terrible jeu des alliances post-électorales pour conquérir le fauteuil de maire ou d’adjoint. Il faut rappeler que le maire sortant Mamoudou Yéro Bess avait été élu en décembre 2006 alors que son parti (le RFD) ne disposait que de 4 conseillers sur 19. En effet, derrière les clivages de partis ou de listes apparaissent en filigrane les contradictions claniques ou familiales (Soubalbés, torobbés, Janankoobés etc.) qui pèsent encore lourdement sur les choix des électeurs de cette commune rurale profondément ancrée dans les valeurs traditionnelles.Les quelques 3500 inscrits disséminés dans les 7 localités de la commune (Mbagne, Dawalel, Féralla, Haïmdatt, Dabbé, Dabbano et Winding) départageront le 8 novembre prochain ces nombreux prétendants au contrôle du conseil municipal qui choisira à son tour le 4e maire mais le 1er de l’ère azizienne dans cette partie sud du pays.
Source:Le divan
Allons chercher les raisons : « en cette période de décrue, les populations à vocation agricole profitent de la nuit pour se reposer après une journée de labeur aux champs de Walo », explique un responsable politique.
Mais la vérité est ailleurs : les principaux candidats ne sont rentrés que quelques heures avant minuit, d’autres sont encore à Nouakchott où ils doivent encore opérer des derniers réglages d’ici lundi (week-end oblige). Pour un autre observateur indépendant, « les populations de la commune sont las de scrutins à répétition qui n’ont que peu amélioré leur situation économique et social ».C’est le directoire de campagne de l’UPR qui a ouvert le bal vers 1 heure 15 après une assourdissante animation musicale en présence du tête de liste, M. Diop Amadou El Hadj (ou Yaya Gorel pour les familiers) et de ses principaux soutiens venus principalement des villages de Dabbé, Dabbano, Féralla et Dawalel.
Prenant la parole à cette occasion, M. Diop qui fut maire de 1999 à 2006, a d’abord expliqué l’enjeu de ce scrutin destiné « à élire les conseillers municipaux qui, à leur tour, éliront le sénateur du département ». Il a aussi appelé ses partisans à « voter massivement » pour sa liste en vue de « montrer encore une fois leur soutien au Président de la république, Mohamed Ould Abdel Aziz qui est entrain d’opérer des réformes radicales en rupture totale avec le passé ». M. Diop Amadou El Hadj a invité les électeurs et les acteurs politiques « à faire preuve de responsabilité et de respect mutuel pour que la campagne se déroule dans un climat sain et apaisé ». Lui succédant, ses principaux soutiens venus des villages environnants ont unanimement appelé à voter pour la liste de l’UPR, porteuse du changement et de l’espoir.Cette liste considérée comme favorite pourrait être handicapée par les divergences internes qui la minent. En effet, au moins quatre candidats conseillers n’ont pas caché leur intention de briguer le fauteuil : outre le tête de liste Diop Amadou, Diop Mamadou Amadou et Sy Abdoulaye, Toullaye Sall lorgnent le poste de premier magistrat de la commune. Cette dernière qui est la mandataire de la liste et qui disposerait du pognon est attendue de pieds fermes pour le démarrage effectif de la campagne.Au cours d’un entretien accordé au Réseau des correspondants de presse du Brakna (RCPB), l’ex-maire qui brigue un 3e mandat a reconnu les dissensions internes qui minent son équipe tout en les minimisant : « la loi permet à tout conseiller municipal issu de la liste majoritaire de se porter candidat ; Mbagne n’est donc pas une exception à la règle » ! Explique-t-il. Abordant par ailleurs les rumeurs folles faisant état de son implication dans l’affaire du détournement des fonds du CNLS, M. Diop se défend : « mes gains mensuels de consultant me mettent à l’abri du besoin ! Ce sont mes adversaires politiques qui ont relayé ces allégations mensongères pour ternir mon image de fédérateur, de rassembleur et de constructeur », a-t-il lancé sur un ton coléreux avant de rappeler ce vieil adage poular : « Celui qui répond aux coups de pieds d’un âne est un âne ». Poursuivant, il a vanté ses qualités de « socio-économiste et consultant de l’UE qui traîne une riche expérience en matière d’études, de confection et de réalisation de projets de développement (aménagement rural, hydraulique pastorale) et qui est très connu dans les milieux des hommes d’affaires ». Enfin, l’ex-édile qui rêve de reconquérir son fauteuil a rappelé les réalisations accomplies durant les sept années qu’il a dirigées la commune et qui ont coûté la rondelette somme de 1,3 milliards d’UM investis dans la construction de forages à Dabbano, Féralla, Winding et Dawalel, la réhabilitation du marché de Mbagne, la construction de la route Niabina-Mbagne, de l’Hôtel de ville et de l’école de Dabbano.Quant à la liste UDP, l’autre favorite de la compétition, elle n’a pu démarrer officiellement sa campagne jeudi à minuit comme prévu. En effet, son chef de file, M. Diop Abdoulaye Hamady (cadre à la BCM) et son principal colistier Niass Amadou (l’homme de Winding, un des instigateurs de la fronde qui a abouti à la destitution du maire Mamoudou Yéro Bess) ne sont arrivés à Mbagne que vendredi matin. « Il fallait négocier et obtenir avec l’appui de Mma Naha, la permission de ce fonctionnaire de la BCM qui est très sollicité par son institution », explique M. Niass. Pour cet ex-officier de l’armée reconverti à la politique, « la liste de l’UDP a toutes les chances de son côté au regard des adhésions massives enregistrées aussi bien à Mbagne qu’à Winding et à Féralla mais aussi du raz le bol des populations face aux gestions chaotiques des maires précédents ». M. Diop Abdoulaye Demba qui n’en est pas à son premier coup d’essai confie que s’il était élu, il dirigerait autrement « en impliquant tous les conseillers à la gestion de la commune qui serait ainsi dotée d’infrastructures scolaires et sanitaires adéquates et suffisantes ».Les autres candidats se sont fait remarquer chacun à sa manière : les amis de Alassane Abderrahmane Diop dit Aliou Thioffy ont opté pour un défilé motorisé qui a sillonné les différents villages de la commune.Cette liste proche de l’ex-ministre Bâ Bocar Soulé s’est réunie vendredi en milieu de journée chez M. Diagne pour définir sa stratégie de conquête d’un électorat très éparse. Les autres en ont fait de même après avoir défilé au domicile du Hakem pour y déposer leurs calendriers de campagne griffonnés à la hâte dans des salons. Le tawassouliste Bâ Demba Samba, le frontiste Kayya Diop et les indépendants Aliou Thiofy, Mamadou Sèye Kébé et Ismaïla Guisset entendent jouer le rôle de trouble-fêtes dans un paysage politique largement dominé par l’UPR et l’UDP. Ils peuvent cependant compter sur le terrible jeu des alliances post-électorales pour conquérir le fauteuil de maire ou d’adjoint. Il faut rappeler que le maire sortant Mamoudou Yéro Bess avait été élu en décembre 2006 alors que son parti (le RFD) ne disposait que de 4 conseillers sur 19. En effet, derrière les clivages de partis ou de listes apparaissent en filigrane les contradictions claniques ou familiales (Soubalbés, torobbés, Janankoobés etc.) qui pèsent encore lourdement sur les choix des électeurs de cette commune rurale profondément ancrée dans les valeurs traditionnelles.Les quelques 3500 inscrits disséminés dans les 7 localités de la commune (Mbagne, Dawalel, Féralla, Haïmdatt, Dabbé, Dabbano et Winding) départageront le 8 novembre prochain ces nombreux prétendants au contrôle du conseil municipal qui choisira à son tour le 4e maire mais le 1er de l’ère azizienne dans cette partie sud du pays.
Source:Le divan