Bloc-notes : Sur la question ethnique.

Enfin, justice pénale, en votant des lois appropriées incriminant sévèrement tous ceux qui, d’un bord à l’autre, se permettent de menacer, par des phrases ou pire par des actions, la cohésion et l’unité nationales. Sur les chemins de réconciliation, plus le but est proche, plus forte sera la tentation de la division et l’éclatement. C’est, en somme, dans cette dernière ligne droite que l’État se doit de se montrer plus entreprenant.



Bloc-notes : Sur la question ethnique.
Une fois de plus, en Mauritanie, la question ethnique s’invite brusquement sur la scène nationale jetant de ce fait un coup de froid sur les rêves euphoriques d’une réconciliation nationale acquise. Pourtant, ce dur retour à la réalité ne peut que nous être utile, une fois, évidemment, bien traité et analysé. Et s’il n’est pas de nature de nous rassurer, il est, cependant, riche d’enseignements.

Que nous dit-il au juste? Il nous dit, certes violemment, que l’on est sur le bon chemin mais, hélas, pas encore arrivés au but escompté, à savoir une citoyenneté pleine et égalitaire pour tous les Mauritaniens.

Ainsi, les moteurs de base de notre réconciliation nationale-qui furent jusqu’à présent l’Islam, la bonne volonté et une certitude bien partagée que nous sommes sur la même barque- doivent maintenant être dopés par un nouveau : singulier et efficace, il a pour nom Justice.

Enfin, justice pénale, en votant des lois appropriées incriminant sévèrement tous ceux qui, d’un bord à l’autre, se permettent de menacer, par des phrases ou pire par des actions, la cohésion et l’unité nationales. Sur les chemins de réconciliation, plus le but est proche, plus forte sera la tentation de la division et l’éclatement. C’est, en somme, dans cette dernière ligne droite que l’État se doit de se montrer plus entreprenant.

Good Bye, Castro!

Dans les étroites ruelles de la Havane, on n’entend plus, les nuits d’été, cet agréable air de rumba qui, à l’instar du socialisme, se faufile discrètement de ces vieilles fenêtres cloisonnées. Dans les ruelles de la Havane, il y a surtout un air de fin de règne, transformant la ville rempart des caraïbes à un gigantesque décor tropical monté par Becker pour son chef d’œuvre “Good bye, Lénine!”.

Enfin, dans les ruelles de la Havane, rares sont ceux qui, encore, réussissent à apercevoir le camarade Fidel. Le vieux combattant semble définitivement tirer sa révérence ; le repos du guerrier qui, de trop près, a vu la bête et lui a survécu. Durant plus d’un demi siècle, il fut, en effet, la poutre dans l’œil de l’empire. Une poutre tellement nuisible qu’à plusieurs reprises l’empire ne s’est pas gêné pour s’en débarrasser.

Or, usé par le temps et le dogmatisme paralysant, Cuba est, aujourd’hui, gros de chagrins et d’illusions et son légendaire dogmatisme s’apprête à rendre les armes. L’utopie marxiste a vécu. Et, comme toutes les utopies, elle a conçu des monts et des merveilles, bercé les espoirs des lendemains meilleurs et, surtout, érigé vers le ciel des palais et des châteaux mais le malheur de l‘utopisme, se plaignit Stendhal, c'est qu’il faille habiter ces châteaux pendant les travaux.

Cependant, l’expérience cubaine n’est pas, tout à fait, un échec. Le socialisme cubain, grâce notamment à un système éducatif performant, a bâti une société à têtes pleines mais, hélas, à ventres vides. Étrange, car avec le capitalisme on s’est bien, pourtant, accommodés du contraire.

C’est, certainement, ce système-là que, devant l’Histoire, les cubains retiendront de la mémoire de leur leader déclinant. Entre temps, la perestroïka cubaine déjà entamée par le petit frère marche, elle, sur les pattes de colombe. Question de sauver la face au camarade Fidel. Car les illusions déchues des peuples affamés se jettent comme de la boue sur les figures de leurs dirigeants, et la boue, séchée sous le soleil des tropiques, reste pour l’éternité.

Quoi qu'il en soit Castro est l’un de ces hommes qui ont marqué notre temps. Ces hommes qui, fidèles à eux mêmes, se sont allés au bout de leur rêve. Ils ont milité, combattu, construit et laissé leur empreinte.

Cela dit, les larmes sur les joues de ses vieux compagnons de lutte, durant la dernière levée de rideau à la Havane, ce mi-avril, annonce une fin prévisible. Elles annoncent, en somme, un repos éternel, digne de cet éternel Comandante. Ces larmes, ironie du sort, chantaient une mélancolique mélodie que seuls les révolutionnaires savent écouter. Good Bye, Castro!




acide via cridem

Mardi 26 Avril 2011
Boolumbal Boolumbal
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