Blaise en Guinée .Où mèneront les pourparlers de Ouaga ?



Blaise en Guinée .Où mèneront les pourparlers de Ouaga ?
Sitôt nommé le 2 octobre facilitateur dans la crise en Guinée par le président en exercice de la CEDEAO, Blaise a endossé son costume de médiateur sans frontières pour atterrir à Conakry, où il était allé déjà en fin juillet 2009.


Deux rencontres avec le chef de la junte, Moussa Dadis Camara, d’autres avec les Forces vives, une visite aux blessés du 28 septembre dernier et, enfin, une conférence de presse pour boucler la boucle. Un séjour guinéen de 10 heures environ, effectué au pas de charge, qui aura permis à Blaise Compaoré de tâter le terrain, de prendre le pouls de la situation du pays de Sékou Touré.

Un terrain ensanglanté par des tueries sauvages au sein d’un peuple meurtri, qui panse toujours ses nouvelles plaies ou celles rouvertes, car, régulièrement depuis des années, les populations paient un lourd tribut (qu’on se souvienne des massacres de janvier-février 2007 sous Conté) à la répression pour la simple raison qu’elles veulent vivre dans un Etat démocratique.

De quelle marge de manœuvre dispose le docteur ès crises ? La tambouille guinéenne ne saurait être comparée à celle du Togo, encore moins à ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire. Autant dire que c’est un cas unique et se poser la question de savoir si le président burkinabè va pouvoir expérimenter en Guinée les méthodes qu’il a éprouvées au Togo et au pays d’Houphouët Boigny.

Ce 5 septembre 2009, c’était en fait une prise de contact et d’aucuns ont pu qualifier la position du médiateur « d’évasive », pour les plus modérés, et de « floue », pour les radicaux. Confirmant qu’il a avancé à pas de caméléon sur le sol guinéen, encore mouvant. Il ne pouvait en être autrement, car médiation rime avec prudence, puisqu’on marche sur des œufs. Mais c’est déjà un premier pas de gagné d’avoir arraché le principe, de part et d’autre, aux protagonistes de devoir faire prochainement le déplacement de Ouagadougou.

On pourra même parler de prouesse les jours à venir si Blaise parvient à mettre tout le monde autour d’une table de conseil des ministres à Ouaga 2000 eu égard au fait que l’opposition soutient qu’après le bain de sang du 28 septembre, elle ne pourrait plus négocier avec Dadis. Cette option de table ronde tranche d’ailleurs avec la position de la France, qualifiée par certains « d’outrancière ». Car, à écouter Bernard Kouchner (1), le ministre des Affaires étrangères, l’Hexagone est partisane d’une rupture radicale avec le CNDD. A l’évidence, l’opposition ne semble pas s’arc-bouter à cette posture.

Ouagadougou va donc abriter, dans les prochains jours, cette 3e médiation. Et, quels que soient les discussions et les pourparlers, il faut bien déboucher sur quelque chose. Sur quoi exactement ? Les conjectures ne manquent pas, des plus farfelues aux plus réalistes.
Le médiateur va-t-il signifier à Dadis qu’il doit « circuler » ? Peu probable, rétorquent certains, car, il y a cette sorte de syndicat des chefs d’Etat qui empêche ce genre de langage.
Va-t-on donner 6 mois ou un an à la junte, affublée d’un gouvernement de transition, pour aboutir à une présidentielle sans accroc ?
Qui sera le Premier ministre accepté et par les Forces vives et par la junte ? Laonseny F. Fall ? Sidya Touré ? Alpha Condé ? Celoun Dalein ? un inconnu ?
Enfin, quel sera, in fine, le sort réservé au volubile Moussa Dadis Camara ? Car s’il y a un point non négociable, c’est bien la candidature de ce dernier à la présidentielle. Parce que cela voudrait dire que ce sera le statu quo ante. Avec un ciel politico-social guinéen lourd de tous les dangers, où le pire est à craindre chaque jour.

source : lobservateur.bf

Mercredi 7 Octobre 2009
Boolumbal Boolumbal
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