Birame – Aziz : bras de fer subliminal pour un séjour en prison…



Birame – Aziz : bras de fer subliminal pour un séjour en prison…
Ce que Birame dit, nul autre que lui n’oserait même y penser en public. On dirait qu’il fait tout pour recevoir du pouvoir un ticket pour la prison. La liberté d’expression est une chose, la diffamation en est une autre. En déclarant que les généraux sont mêlés à la drogue, Birame franchit quelques centaines de mètres de plus vers la prison, sans parler du risque de se voir casser les os par des inconnus voire liquidé par quelques illuminés téléguidés suite à ses déclarations selon lesquelles nos imams et érudits auraient trahi la religion de Dieu.

Tenir de tels propos venant d’un homme qui a le soutien de quelques organisations internationales pour la défense des droits de l’homme, ce n’est pas rien. Il ne s’agit plus là des paroles d’un citoyen lambda. Birame, que le pouvoir le veuille ou non, est désormais le leader célèbre d’une cause et les journalistes répondent massivement à ses invitations. Ses sorties sont reprises dans toutes les langues nationales partout jusque dans les « grands » canards comme la Calame, le rénovateur et autres… reprises aussitôt sur les « grands sites » comme cridem, kassataya et autres…

Nul ne peut dire aujourd’hui en Mauritanie qu’il n’a jamais entendu parler de Birame Ould Dah Ould Abeid et son I.R.A qui fait des petits ici et là, de Paris à Dakar en passant par Rosso…

Le silence du pouvoir est devenu douteux…Il n’a plus la crédibilité d’un silence hautain face à la diarrhée verbale d’un empêcheur de tourner en rond. C’est plutôt le silence qui annonce la tempête. Que peut espérer Birame d’une telle tempête ? A quoi peut-elle bien ressembler ?

Un éternel silence méprisant obligeant Birame à se discréditer à force de radotages outranciers… jusqu’à ce qu’il ose passer des paroles aux actes, c’est-à-dire quitter la sphère des politicards pour rejoindre celles des actes subversifs…
Un séjour en prison après avoir dépassé toutes les bornes de la liberté d’expression serait inespéré pour le jeune leader qui en sortirait alors auréolé du stigmate du martyr indispensable quand on lutte contre des forces terribles et sans lequel on semble toujours un peu déshérité, méprisé… Autant dire au degré zéro de la crédibilité politique et même en deçà…

Mais que Birame se détrompe ou qu’il s’y prépare, il règne en prison une cuisine à la carte et si certains en sortent plus forts plus convaincus, d’autres réduits à un régime végétarien en sortent brisés, la queue entre les jambes ou l’esprit de travers… On peut vous briser là-bas à petits feux sans un coup, juste à l’usure dans le parfait oubli jusqu’à ce que vous ayez le temps de méditer sur le bout des doigts les fondements de votre cause !

Gare à vous si elle n’a pas un socle bien défini dur comme du marbre ! Gare à vous si au fond du trou vous découvrez que peut-être que vous y êtes allés un peu fort un peu vite sans avoir eu le temps de bien réfléchir aux enjeux, à la puissance de l’ennemi et surtout à la nature de vos forces et de vos troupes !

Gare à vous si pour toute force vous n’avez que votre langue qui accuse sans preuves et sans cibles sagement définies ! Gare à vous si votre combat ressemble à de la provocation pour vous faire une place parmi les gens qui comptent ! Gare à vous si vos troupes ne sont qu’une poignée de rêveurs n’ayant jamais goûté aux prix des rêves paradisiaques en terre infernale !

Aussi, nous mettons en garde Birame avant qu’il ne soit trop tard et qu’on perde une force qui dit souvent des vérités qui blessent mais qui souvent dérape sans qu’on sache vraiment ce qui l’anime sinon une volonté d’aller au trou pour subir le bizutage qui, sans vous tuer toujours, ne vous rend pas toujours plus fort ...

Birame ! la bichor !
Quand on accuse, il faut donner des noms précis, des exemples et des preuves et éviter les généralités « les maures » « les oulémas » « les généraux »

Quand on se bat contre l’esclavagisme, on ne peut éviter de condamner tout autant les esclavagistes négro-africains dont les sociétés sont tout autant féodales…

Quand on est honnête dans un pareil combat, on ne peut dédouaner les harratines d’avoir été le bras sanglant des maures contre les négro-mauritaniens….

Quand on est juste et responsable, on ne peut vouloir créer un front des noirs contre les blancs car ce serait criminel d’une part et inefficace de l’autre car nul leader lucide ne peut se permettre de faire fi des harratines épanouis dans le système n’ayant ni les mains sanglantes ni la conscience souillée.

Quand on veut être un leader d’une noble cause, il faut savoir rassembler d’abord, les siens, les victimes d’abord, et ensuite celles et ceux qui veulent aller de l’avant ensemble par progrès et non par racisme réactionnaire.

Quand on veut aller loin on ménage sa monture, le combat est beau et grand et la victoire si facile, il suffit pour cela de rassembler ! Comment rassembler quand on n’a pas un sou mais le cœur gros et la vision claire ? On regarde loin l’objectif, on scanne les forces du système et on nourrit un rêve ! Seul un rêve peut rassembler ! Seul un grand rêve crédible peut unir, transporter !

Rassembler d’abord, remplir l’âme des troupes d’un grand rêve, l’effet du rêve sur l’esprit fera le reste ! On n’arrête pas les idées de progrès, on n’arrête pas le progrès, on arrête les hommes mais les grands esprits sont ceux qui ont porté de grandes idées et ce sont ces idées qui ont germé quand le cœur des hommes et des femmes pour leur donner la force de se battre et vaincre…

Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation, témérité et courage, il ne faut pas tenter le diable, il faut le saisir d’abord, sonder sa force et ses ficelles puis prier et foncer…

Le jour où les harratines ou le peuple tout simplement auront un guide spirituel convaincu, lucide et décidé, rien ne pourra les arrêter, rien ! Mais tant qu’ils n’auront que des individualités qui semblent s’agiter face à des forces mal sondées, nous assisterons toujours à des coups de grisou ponctuels qui ne libèrent ni les mineurs exploités ni ne détruisent la mine du malheur…

Hélas !

Source: http://chezvlane

Mardi 23 Novembre 2010
Boolumbal Boolumbal
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