«Je rends grâce à ALLAH de m’avoir donné l’occasion de verser mon sang pour la cause de l’esclavage» déclare Biram Dah Abeid. «Agression contre la police, administration d’une organisation
non reconnue et rassemblement non autorisé » : ce sont là les chefs d’accusations retenus contre les militants anti-esclavagistes déférés devant le procureur, ce dimanche 19 décembre
2010. Des chefs d’accusations qualifiés « de flagrant délit ».
Les militants des droits humains, Biram Dah Abeid, Balla Touré et ses amis sont déposés à la prison civile de Nouakchott pour avoir cherché à libérer deux fillettes du joug de l’esclavage. Qu’est devenue la présumée sclavagiste ? Et les enfants mineurs détenus en esclavage ? IRA, FLERE et la gendarmerie en passant par la police d’Arafat : que s’est-il passé réellement ? Quelle époque sommes-nous ? Les nostalgiques de Taya ont-ils toujours pignon sur rue ou serait-ce juste un début de bégaiement de l’histoire, un bégaiement qui va vite s’estomper ? 6militants des droits humains comparaitront demain mercredi 29 décembre 2010 (à moins que l’audience ne soit reportée, une fois de plus) devant la cour correctionnelle pour des chefs d’accusation qualifiés de flagrant délit. Biram Dah Abeid et ses amis, pour avoir dénoncé un présumé cas d’esclavage, sont tombés dans le jeu de la police et croupissent depuis dimanche 19 décembre 2010 à la prison civile de Nouakchott. Des militants des droits de l’homme qui vont être défendus par un collectif de 37 avocats, un déferlement des hommes et femmes en robes noires qui nous rappelle une triste époque, celle du régime de Maouya Ould Sid’Ahmed Taya. Une période où les militants des droits de l’homme et les opposants politiques de son régime étaient emprisonnés... Tout a commencé, le mardi 13 décembre, quand Biram et ses amis ont saisi le préfet de d’Arafat pour ce qu’ils considèrent comme un cas d’esclavage. La police, sur ordre du préfet, devrait se rendre sur le lieu pour constater le fait et agir en conséquence comme le veut la loi. Pour ce faire les militants anti-esclavagistes ont exigé leur présence durant la procédure policière.
Chose difficilement acceptée par la police. Accompagnée des militants, la police s’est rendue à la maison de la présumée esclavagiste. Elle trouva sur le lieu des militants munis de banderoles dénonçant ce fait. De retour au commissariat (vers 13h), la police refusa que les présumées esclaves soient assistées par le groupe des militants des droits humains. Une police déjà excitée voire excédée par l’attroupement trouvé devant la présumée esclavagiste.
Devant l’insistance du groupe des militants anti-esclavagistes soutenant que les présumées victimes sont mineures, la police est sortie de ses gongs pour réprimer. Biram a été particulièrement visé et bien tabassé. Il a été atteint à la tête et au genou. Toute la figure ensanglantée et malgré
l’insistance de ses codétenus, le commissaire refusa de le laisser partir se soigner.
C’est seulement entre 1 heure et 2 h du matin, après que Biram ait refusé de rejoindre la commission chargée de l’interrogatoire tant qu’il n’est pas soigné, que le commissaire fera venir un infirmier pour s’occuper de lui. Le président d’IRA et du FLERE dira : «Je rends grâce à ALLAH de m’avoir donné l’occasion de verser mon sang pour la cause de l’esclavage» et d’ajouter « Chers camarades, notre liberté doit
être tributaire de l’incarcération de cette femme qui fait travailler ces enfants mineures en esclavage ». La dame en question a été placée sous contrôle judiciaire pour avoir fait travailler des mineures.
Déférés devant le Parquet le mercredi 15 décembre, Biram et ses amis ont été confiés aux bons soins de la Brigade Mixte de Gendarmerie de Nouakchott, la police ayant été jugée comme juge et partie. Malheureusement, le dimanche 19 décembre 2010 après enquête menée par les gendarmes, les charges ne changent pas. Et, en définitive, pour avoir dénoncé un cas d’injustice et cédé à la provocation de la police, des militants des droits de l’homme sont partis en prison. Et ce, comme au
temps de Taya.
Un épisode qui s’apparente à un discrédit de la volonté du Président des pauvres par une police qui ne veut décidément pas se départir des méthodes d’une triste époque qui devait être révolue. Une grande partie d notre police reste nostalgique du régime de Taya, et
pour fêter le 26ème anniversaire de l’arrivée de Taya au pouvoir (12/12/84), ce 13 décembre fut l’occasion à ne pas rater. Le peuple pensait que ce temps était devenu de l’histoire mais la dure réalité des choses vient de nous montrer le contraire.
Seydi Moussa Camara
non reconnue et rassemblement non autorisé » : ce sont là les chefs d’accusations retenus contre les militants anti-esclavagistes déférés devant le procureur, ce dimanche 19 décembre
2010. Des chefs d’accusations qualifiés « de flagrant délit ».
Les militants des droits humains, Biram Dah Abeid, Balla Touré et ses amis sont déposés à la prison civile de Nouakchott pour avoir cherché à libérer deux fillettes du joug de l’esclavage. Qu’est devenue la présumée sclavagiste ? Et les enfants mineurs détenus en esclavage ? IRA, FLERE et la gendarmerie en passant par la police d’Arafat : que s’est-il passé réellement ? Quelle époque sommes-nous ? Les nostalgiques de Taya ont-ils toujours pignon sur rue ou serait-ce juste un début de bégaiement de l’histoire, un bégaiement qui va vite s’estomper ? 6militants des droits humains comparaitront demain mercredi 29 décembre 2010 (à moins que l’audience ne soit reportée, une fois de plus) devant la cour correctionnelle pour des chefs d’accusation qualifiés de flagrant délit. Biram Dah Abeid et ses amis, pour avoir dénoncé un présumé cas d’esclavage, sont tombés dans le jeu de la police et croupissent depuis dimanche 19 décembre 2010 à la prison civile de Nouakchott. Des militants des droits de l’homme qui vont être défendus par un collectif de 37 avocats, un déferlement des hommes et femmes en robes noires qui nous rappelle une triste époque, celle du régime de Maouya Ould Sid’Ahmed Taya. Une période où les militants des droits de l’homme et les opposants politiques de son régime étaient emprisonnés... Tout a commencé, le mardi 13 décembre, quand Biram et ses amis ont saisi le préfet de d’Arafat pour ce qu’ils considèrent comme un cas d’esclavage. La police, sur ordre du préfet, devrait se rendre sur le lieu pour constater le fait et agir en conséquence comme le veut la loi. Pour ce faire les militants anti-esclavagistes ont exigé leur présence durant la procédure policière.
Chose difficilement acceptée par la police. Accompagnée des militants, la police s’est rendue à la maison de la présumée esclavagiste. Elle trouva sur le lieu des militants munis de banderoles dénonçant ce fait. De retour au commissariat (vers 13h), la police refusa que les présumées esclaves soient assistées par le groupe des militants des droits humains. Une police déjà excitée voire excédée par l’attroupement trouvé devant la présumée esclavagiste.
Devant l’insistance du groupe des militants anti-esclavagistes soutenant que les présumées victimes sont mineures, la police est sortie de ses gongs pour réprimer. Biram a été particulièrement visé et bien tabassé. Il a été atteint à la tête et au genou. Toute la figure ensanglantée et malgré
l’insistance de ses codétenus, le commissaire refusa de le laisser partir se soigner.
C’est seulement entre 1 heure et 2 h du matin, après que Biram ait refusé de rejoindre la commission chargée de l’interrogatoire tant qu’il n’est pas soigné, que le commissaire fera venir un infirmier pour s’occuper de lui. Le président d’IRA et du FLERE dira : «Je rends grâce à ALLAH de m’avoir donné l’occasion de verser mon sang pour la cause de l’esclavage» et d’ajouter « Chers camarades, notre liberté doit
être tributaire de l’incarcération de cette femme qui fait travailler ces enfants mineures en esclavage ». La dame en question a été placée sous contrôle judiciaire pour avoir fait travailler des mineures.
Déférés devant le Parquet le mercredi 15 décembre, Biram et ses amis ont été confiés aux bons soins de la Brigade Mixte de Gendarmerie de Nouakchott, la police ayant été jugée comme juge et partie. Malheureusement, le dimanche 19 décembre 2010 après enquête menée par les gendarmes, les charges ne changent pas. Et, en définitive, pour avoir dénoncé un cas d’injustice et cédé à la provocation de la police, des militants des droits de l’homme sont partis en prison. Et ce, comme au
temps de Taya.
Un épisode qui s’apparente à un discrédit de la volonté du Président des pauvres par une police qui ne veut décidément pas se départir des méthodes d’une triste époque qui devait être révolue. Une grande partie d notre police reste nostalgique du régime de Taya, et
pour fêter le 26ème anniversaire de l’arrivée de Taya au pouvoir (12/12/84), ce 13 décembre fut l’occasion à ne pas rater. Le peuple pensait que ce temps était devenu de l’histoire mais la dure réalité des choses vient de nous montrer le contraire.
Seydi Moussa Camara
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