Billet du Rénovateur : Images poignantes d’une capitale



Billet du Rénovateur : Images poignantes d’une capitale
Malgré un soleil de plomb et une ambiance électrique d’un déferlement de voitures qui se bousculent pour forcer le passage, des âmes que le handicap a fragilisé, exposent leur vie au danger d’une circulation routière.

Ces créatures se faufilent de manière serrée entre les allées étroites qui séparent les carrosseries. Une main peut à peine se glisser entre les véhicules qui se frottent les flancs en fer. Pourtant cela n’inquiète nullement ces usagers imperturbables des routes dangereuses, mêmes pour ceux qui sont installés dans les salons des voitures toujours pressés de se lancer dans une course folle.

Il était 13 heures ce mardi 3 mai. Un homme, pardonnez le terme, marchant par les bras est assis au beau milieu de la route qui mène vers l’hôtel Atlantic immobile comme une statue.



Une boule de neige posée à cet endroit aurait fondue à l’instant. Dans l’indifférence presque totale les chauffeurs filent comme des flèches perdues menaçant de toucher le chasseur de pièces de monnaie. La moindre petite déviation serait fatale pour cet être accroupi sur un goudron qui répand sa vapeur torride sans arrêt. Une image éloquente qui choque par son côté dramatique.

Comme lui, ils sont nombreux à côtoyer ces limbes de la misère à la recherche risquée de leur pitance journalière. L’océan de la pauvreté accueillera encore des milliers de damnés d’une Mauritanie gagnée par des hordes d’affamés qui se ruent vers la capitale patauger dans l’illusion urbaine.

Amadou Diaara





Source : Le Rénovateur Quotidien (Mauritanie)

Mercredi 4 Mai 2011
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