
L'actuel Premier ministre Moulay Ould Mohamed Laghdaf est la cible de tirs groupés venant aussi bien de l'Opposition que de la Majorité censée soutenir l'action de son gouvernement. Les durs moments que traverse cet homme réputé très proche du président Mohamed Ould Abdel Aziz, rappellent, étrangement, ceux vécus par Zéine Ould Zeidane, quand une bonne partie de la majorité soutenant le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, manipulée ou non par les généraux, s'était désolidarisée de son action.
L'on se rend compte subitement, moins de trois mois après l'investiture de Mohamed Ould Abdel Aziz, que la bataille pour le pouvoir n'est pas seulement celle qui met face à face la Majorité et l'Opposition mais également cette guerre feutrée que se livrent les différents soutiens du Président. Déjà, la reconduction de Ould Mohamed Laghdaf au poste de PM avait suscité des mécontentements, au motif qu'il fallait traduire dans les faits la rupture entre une " Rectification ", nécessaire mais inadéquate, et un retour à la légalité destiné à faire oublier le " putsch de trop ". Ici, deux thèses s'affrontent : celle qui met en avant le rôle, jugé déterminant, joué par Ould Mohamed Laghdaf dans la gestion de la crise mauritanienne sur le plan international et l'autre qui argue que le changement véritable oblige le président de la République à faire sauter ce fusible. Surtout que la formation du nouveau gouvernement et la mise en place des structures provisoires de l'Union pour la République (UPR), parti de la Majorité, ne déterminent pas en quoi la seconde personnalité de l'Exécutif a pu influer sur le choix des hommes.
Il n'est pas inutile d'insister sur la place de Moulay Ould Mohamed Laghdaf dans le dispositif du pouvoir actuel parce qu'elle revêt une importance capitale pour la compréhension de ce qu'un PM peut faire ou ne pas faire.
Disons-le tout de suite, théoriquement, c'est le Président qui décide de tout. Pratiquement, il lui revient de déléguer la gestion des affaires au Premier ministre. Mais la fameuse " Lettre de mission adressée au Premier" instaurée du temps de Sidioca a disparu comme par enchantement ! D'ailleurs, a-t-elle, concrètement, joué ce rôle ?
Les ratés de tout pouvoir ne poussent jamais les observateurs à se demander si le PM a les coudées franches pour décider de la politique gouvernementale et surtout pour l'appliquer ! Porter aux nues la politique gouvernementale de Ould Mohamed Laghdaf ou condamner son bilan, au bout de trois mois d'exercice du pouvoir, dépend de la réponse concrète que l'on peut donner à la question de savoir s'il est apte à proposer pour que le Président dispose.
Mais dans un cas comme dans l'autre, il faut d'abord fixer les contours du partage du pouvoir tel qu'il se dégage des résultats de l'élection présidentielle du 18 juillet 2009.
Il faut d'abord comprendre que le patchwork gouvernemental dont dispose Ould Mohamed Laghdaf aujourd'hui ne lui permet pas de remplir convenable le Pacte de Bonne Gouvernance qu'on attend de lui. Une équipe hétéroclite venant d'horizons différents (ministres de l'UPR, de l'UDP, transfuges du RFD, sûrs d'avoir été nommés pour des " services rendue " au cours de la Rectification, protégés de parlementaires ou de personnalités influentes du nouveau-ancien Régime, etc.) n'est pas, forcément, la bonne manière de mettre le PM dans les conditions idoines pour remplir sa mission. Cet attelage gouvernemental est handicapé d'abord par une telle configuration. Le premier des mensonges, la première des hypocrisies, est de ne pas comprendre cela et de penser que, comme le dit le communiqué de la Présidence, annonçant la mise en place de tout nouveau Gouvernement, tous les " ministres " ont été choisis " sur proposition du Premier Ministre " !
Que peut faire le PM si tel ministre sait qu'il est là par la force de la même alchimie politique qui l'a porté lui-même à la Primature ? Que peut-il dire si sa volonté d'orienter l'action de son gouvernement est souvent contrariée par des ordres venus de la Présidence ? Ne dit-on pas que la responsabilité ne se partage pas ? Donnons à Ould Mohamed Laghdaf, ou à tout autre PM, celle de commander le navire et voyons s'il va le conduire à bon port ou échouer sur les écueils qui bordent nos côtes instables en ce moment ! Venu de Bruxelles suivant la seule volonté de Ould Abdel Aziz, alors puissant général, chef du Haut Conseil d'Etat, Ould Mohamed Laghdaf, peine à jouer sa propre partition sur une scène politique infestée de caïmans. Aujourd'hui, s'il est écarté et remplacé par un homme politique du sérail d'avant le 3 août 2005, d'aucuns verraient dans la campagne menée contre lui actuellement les prémisses d'une reddition sans gloire de ceux qui ont appelé au changement. Car il y aura là une volonté manifeste de laisser le terrain vide à ceux qui ont poussé le président Mohamed Ould Abdel Aziz à ressusciter le PRDS sous l'appellation équivoque de l'Union pour la République, tout comme on l'avait essayé sous Sidioca avec "AWDA", "ADIL", ou PNDD (Pacte nouveau pour la démogâchis et le détournement, disaient certains !!!?)
Sinon comment comprendre que ceux qui ont revendiqué leur " indépendance " durant la Transition redeviennent esclaves d'un Système qu'ils ont eux-mêmes créé et entretenu deux décennies durant, en recréant un parti - Etat qui étend ses tentacules partout ? Un groupe de militants d'El Hor (!!!) et du RFD vient de rejoindre les rangs de l'UPR et un parti avait choisi, il y a quelques jours, de s'auto dissoudre dans la locomotive de la Majorité. C'est un dur coup porté à la démocratie quand on multiplie les signaux pour dire à tous les citoyens : venez, il n'y a que le " Parti " (unique) qui compte !
Source: L"authentique
L'on se rend compte subitement, moins de trois mois après l'investiture de Mohamed Ould Abdel Aziz, que la bataille pour le pouvoir n'est pas seulement celle qui met face à face la Majorité et l'Opposition mais également cette guerre feutrée que se livrent les différents soutiens du Président. Déjà, la reconduction de Ould Mohamed Laghdaf au poste de PM avait suscité des mécontentements, au motif qu'il fallait traduire dans les faits la rupture entre une " Rectification ", nécessaire mais inadéquate, et un retour à la légalité destiné à faire oublier le " putsch de trop ". Ici, deux thèses s'affrontent : celle qui met en avant le rôle, jugé déterminant, joué par Ould Mohamed Laghdaf dans la gestion de la crise mauritanienne sur le plan international et l'autre qui argue que le changement véritable oblige le président de la République à faire sauter ce fusible. Surtout que la formation du nouveau gouvernement et la mise en place des structures provisoires de l'Union pour la République (UPR), parti de la Majorité, ne déterminent pas en quoi la seconde personnalité de l'Exécutif a pu influer sur le choix des hommes.
Il n'est pas inutile d'insister sur la place de Moulay Ould Mohamed Laghdaf dans le dispositif du pouvoir actuel parce qu'elle revêt une importance capitale pour la compréhension de ce qu'un PM peut faire ou ne pas faire.
Disons-le tout de suite, théoriquement, c'est le Président qui décide de tout. Pratiquement, il lui revient de déléguer la gestion des affaires au Premier ministre. Mais la fameuse " Lettre de mission adressée au Premier" instaurée du temps de Sidioca a disparu comme par enchantement ! D'ailleurs, a-t-elle, concrètement, joué ce rôle ?
Les ratés de tout pouvoir ne poussent jamais les observateurs à se demander si le PM a les coudées franches pour décider de la politique gouvernementale et surtout pour l'appliquer ! Porter aux nues la politique gouvernementale de Ould Mohamed Laghdaf ou condamner son bilan, au bout de trois mois d'exercice du pouvoir, dépend de la réponse concrète que l'on peut donner à la question de savoir s'il est apte à proposer pour que le Président dispose.
Mais dans un cas comme dans l'autre, il faut d'abord fixer les contours du partage du pouvoir tel qu'il se dégage des résultats de l'élection présidentielle du 18 juillet 2009.
Il faut d'abord comprendre que le patchwork gouvernemental dont dispose Ould Mohamed Laghdaf aujourd'hui ne lui permet pas de remplir convenable le Pacte de Bonne Gouvernance qu'on attend de lui. Une équipe hétéroclite venant d'horizons différents (ministres de l'UPR, de l'UDP, transfuges du RFD, sûrs d'avoir été nommés pour des " services rendue " au cours de la Rectification, protégés de parlementaires ou de personnalités influentes du nouveau-ancien Régime, etc.) n'est pas, forcément, la bonne manière de mettre le PM dans les conditions idoines pour remplir sa mission. Cet attelage gouvernemental est handicapé d'abord par une telle configuration. Le premier des mensonges, la première des hypocrisies, est de ne pas comprendre cela et de penser que, comme le dit le communiqué de la Présidence, annonçant la mise en place de tout nouveau Gouvernement, tous les " ministres " ont été choisis " sur proposition du Premier Ministre " !
Que peut faire le PM si tel ministre sait qu'il est là par la force de la même alchimie politique qui l'a porté lui-même à la Primature ? Que peut-il dire si sa volonté d'orienter l'action de son gouvernement est souvent contrariée par des ordres venus de la Présidence ? Ne dit-on pas que la responsabilité ne se partage pas ? Donnons à Ould Mohamed Laghdaf, ou à tout autre PM, celle de commander le navire et voyons s'il va le conduire à bon port ou échouer sur les écueils qui bordent nos côtes instables en ce moment ! Venu de Bruxelles suivant la seule volonté de Ould Abdel Aziz, alors puissant général, chef du Haut Conseil d'Etat, Ould Mohamed Laghdaf, peine à jouer sa propre partition sur une scène politique infestée de caïmans. Aujourd'hui, s'il est écarté et remplacé par un homme politique du sérail d'avant le 3 août 2005, d'aucuns verraient dans la campagne menée contre lui actuellement les prémisses d'une reddition sans gloire de ceux qui ont appelé au changement. Car il y aura là une volonté manifeste de laisser le terrain vide à ceux qui ont poussé le président Mohamed Ould Abdel Aziz à ressusciter le PRDS sous l'appellation équivoque de l'Union pour la République, tout comme on l'avait essayé sous Sidioca avec "AWDA", "ADIL", ou PNDD (Pacte nouveau pour la démogâchis et le détournement, disaient certains !!!?)
Sinon comment comprendre que ceux qui ont revendiqué leur " indépendance " durant la Transition redeviennent esclaves d'un Système qu'ils ont eux-mêmes créé et entretenu deux décennies durant, en recréant un parti - Etat qui étend ses tentacules partout ? Un groupe de militants d'El Hor (!!!) et du RFD vient de rejoindre les rangs de l'UPR et un parti avait choisi, il y a quelques jours, de s'auto dissoudre dans la locomotive de la Majorité. C'est un dur coup porté à la démocratie quand on multiplie les signaux pour dire à tous les citoyens : venez, il n'y a que le " Parti " (unique) qui compte !
Source: L"authentique