Partout, dans les pays arabes, où des manifestations populaires se sont déclenchées, le pire a été pour leurs dirigeants déchus ou en voie de l’être, ces partis-Etat, qui incarnaient tout haut l’idéologie et le projet de société de leur chef, mais qui, en profondeur, mettaient en sangsue les valeurs de l’égalité des chances et des droits, servant les seuls desseins d’une infime minorité aux dépens de larges franges de la population.
Bouteflika et Bechar Assad sont les derniers à s’en rendre compte, agissant en conséquence pour rattraper le temps perdu. En Mauritanie, les distances prises de plus en plus par Ould Abdel Aziz par rapport à l’UPR et à la Coalition des partis de la majorité, font découvrir les nouvelles réserves du président de la république sur ses hommes de confiance, qui ont toujours cherché à travestir à ses yeux l’amère réalité.
Mohamed Ould Abdel Aziz a renoncé -in extremis- à une réunion qu’il devait accorder hier aux partis de la coalition de la majorité ; qui regroupe les mouvances politiques favorables à son programme politique.
Quelques jours auparavant, il se débarrassait en douceur de son inséparable directeur de cabinet Cheyakh Ould Ely, désormais ambassadeur de la Mauritanie à Paris. Bien avant, le président de la république a limogé son fer de lance pour les affaires étrangères, le chef de la diplomatie Naha Mint Hamdi Ould Mouknass, dont le sort politique était pourtant considéré intrinsèquement lié au pouvoir issu du coup d’Etat d’août 2008.
Ces disgrâces en série, dont nous nous contenterons de citer ici les seuls cas précités, interviennent dans un contexte sous-régional caractérisé par le désaveu des chefs d’Etats des pays arabes, qui sont devenus d’impuissant témoins des grandes trahisons, commises en premier, par leurs bras droits et compagnons politiques, à l’instar de Koussa pour Kadhafi.
Elles interviennent également à une période où les parti-Etat se sont avérés être les plus grands malheurs dont avaient été victimes Ben Ali, Moubarak et consorts. Des formations politiques agissant comme des Etats dans l’Etat, détrompant longtemps leur chef suprême sur leurs vrais actes destructeurs des valeurs républicaines et démocratiques.
Des partis qui crient à tout vent, faisant croire à chef, à la communauté internationale et à une certaine opinion que tout va dans le meilleur des mondes possibles pour le pays, alors qu’elles ne servent que les intérêts politiques et socioéconomiques de leurs membres, d’une minorité dont elles sont issues aux dépens de larges franges de la société.
C’est bien ce type de système politique, aujourd’hui révolu, qui nie l’existence totale de l’esclavage, qui bloque encore le règlement du passif humanitaire, qui ravive les tensions par ses solides mensonges fabriqués de toutes pièces, repris en chœur par les médias officiels, quand ces parti-Etat démystifient l’amère réalité, en disant que le citoyen est bien soigné, qu’il est décemment logé, qu’il ne souffre plus de la flambée des prix grâce aux boutiques « solidarité 2011 »…
Aujourd’hui, Mohamed Ould Abdel Aziz semble avoir très bien compris cette fausse mélodie chantée par son entourage politique, préférant désormais aller de son propre chef à la rencontre des jeunes manifestants du 25 février. Le président visite aussi de son propre chef les populations dans les quartiers précaires, donnant des instructions fermes à l’entrée en vigueur de la loi criminalisant l’esclavage, permettant des débats ouverts sur des questions jusque-là taboues sur les médias officiels…
Pas suffisant diront certains, mais comme l’homme fort de Nouakchott serait encore pris en otage par ses amis militaires et civils dont il s’est entouré depuis son investiture, il lui faudrait encore du temps pour affiner sa politique et opérer cette alternative qui pourrait amener l’espoir aux mauritaniens, sans mettre en danger son mandat presque arrivé à mi-chemin.
Autant se demander si Ould Abdel Aziz, plus ouvert que ses homologues des Etats arabes, se tirera d’affaire, comme il l’a si bien fait jusqu’à présent, en refusant de tirer sur les manifestants, ou, sera-t-il obnubilé par la folie du pouvoir ; ce que personne ne veut pour ce pays ?
Amadou Diaara
Source : Le Rénovateur Quotidien (Mauritanie)
Bouteflika et Bechar Assad sont les derniers à s’en rendre compte, agissant en conséquence pour rattraper le temps perdu. En Mauritanie, les distances prises de plus en plus par Ould Abdel Aziz par rapport à l’UPR et à la Coalition des partis de la majorité, font découvrir les nouvelles réserves du président de la république sur ses hommes de confiance, qui ont toujours cherché à travestir à ses yeux l’amère réalité.
Mohamed Ould Abdel Aziz a renoncé -in extremis- à une réunion qu’il devait accorder hier aux partis de la coalition de la majorité ; qui regroupe les mouvances politiques favorables à son programme politique.
Quelques jours auparavant, il se débarrassait en douceur de son inséparable directeur de cabinet Cheyakh Ould Ely, désormais ambassadeur de la Mauritanie à Paris. Bien avant, le président de la république a limogé son fer de lance pour les affaires étrangères, le chef de la diplomatie Naha Mint Hamdi Ould Mouknass, dont le sort politique était pourtant considéré intrinsèquement lié au pouvoir issu du coup d’Etat d’août 2008.
Ces disgrâces en série, dont nous nous contenterons de citer ici les seuls cas précités, interviennent dans un contexte sous-régional caractérisé par le désaveu des chefs d’Etats des pays arabes, qui sont devenus d’impuissant témoins des grandes trahisons, commises en premier, par leurs bras droits et compagnons politiques, à l’instar de Koussa pour Kadhafi.
Elles interviennent également à une période où les parti-Etat se sont avérés être les plus grands malheurs dont avaient été victimes Ben Ali, Moubarak et consorts. Des formations politiques agissant comme des Etats dans l’Etat, détrompant longtemps leur chef suprême sur leurs vrais actes destructeurs des valeurs républicaines et démocratiques.
Des partis qui crient à tout vent, faisant croire à chef, à la communauté internationale et à une certaine opinion que tout va dans le meilleur des mondes possibles pour le pays, alors qu’elles ne servent que les intérêts politiques et socioéconomiques de leurs membres, d’une minorité dont elles sont issues aux dépens de larges franges de la société.
C’est bien ce type de système politique, aujourd’hui révolu, qui nie l’existence totale de l’esclavage, qui bloque encore le règlement du passif humanitaire, qui ravive les tensions par ses solides mensonges fabriqués de toutes pièces, repris en chœur par les médias officiels, quand ces parti-Etat démystifient l’amère réalité, en disant que le citoyen est bien soigné, qu’il est décemment logé, qu’il ne souffre plus de la flambée des prix grâce aux boutiques « solidarité 2011 »…
Aujourd’hui, Mohamed Ould Abdel Aziz semble avoir très bien compris cette fausse mélodie chantée par son entourage politique, préférant désormais aller de son propre chef à la rencontre des jeunes manifestants du 25 février. Le président visite aussi de son propre chef les populations dans les quartiers précaires, donnant des instructions fermes à l’entrée en vigueur de la loi criminalisant l’esclavage, permettant des débats ouverts sur des questions jusque-là taboues sur les médias officiels…
Pas suffisant diront certains, mais comme l’homme fort de Nouakchott serait encore pris en otage par ses amis militaires et civils dont il s’est entouré depuis son investiture, il lui faudrait encore du temps pour affiner sa politique et opérer cette alternative qui pourrait amener l’espoir aux mauritaniens, sans mettre en danger son mandat presque arrivé à mi-chemin.
Autant se demander si Ould Abdel Aziz, plus ouvert que ses homologues des Etats arabes, se tirera d’affaire, comme il l’a si bien fait jusqu’à présent, en refusant de tirer sur les manifestants, ou, sera-t-il obnubilé par la folie du pouvoir ; ce que personne ne veut pour ce pays ?
Amadou Diaara
Source : Le Rénovateur Quotidien (Mauritanie)
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