Aziz en Iran: L’ami de tout le monde



Aziz en Iran: L’ami de tout le monde
Le président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz, se rend en République Islamique d’Iran à partir du jeudi 21 janvier 2010, pour une visite d’amitié et de travail de plusieurs jours. Une partie de sa délégation d’accompagnement et les journalistes de la presse officielle appelés à couvrir cet événement ont déjà quitté Nouakchott au cours des derniers jours. Cette visite devrait servir au renforcement des liens de coopération, déjà solides, entre Nouakchott et Téhéran. La République islamique d’Iran a été l’un des principaux soutiens de la junte militaire auteur du coup d’état du 6 août 2008, en Mauritanie.

Militant actif de l’action en faveur de la disparition «de l’entité sioniste», expression servant à désigner l’Etat d’Israël dans la terminologie officielle de Téhéran qui évite soigneusement ainsi de prononcer le nom de l’occupant de la terre de Palestine. L’Etat persan aurait été derrière la mesure de gel des relations mauritano-israélienne. Plusieurs analystes avaient vu la main de Téhéran et de la Libye derrière la décision de gel des relations diplomatiques entre Nouakchott et Tel Aviv, après quelques années d’un compagnonnage « infâme ».
Un épisode conséquent au moment où la Mauritanie se trouvait sous la menace d’un isolement diplomatique et d’un embargo économique décidés dans le but de punir un régime jugé non conforme à la légalité internationale.
Depuis, ce risque a été conjuré grâce à l’accord de Dakar du 2 juin 2009, qui a permis la participation des candidats de l’opposition à l’élection présidentielle organisée le 18 juillet 2009.
Peu importe alors que les candidats Messaoud Ould Boulkheir, porte étendard du défunt Front National pour la Défense de la Démocratie (FNDD) et par ailleurs président de l’assemblée nationale, Ahmed Ould Daddah, président du Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD) et chef institutionnel de l’opposition, Ely Ould Mohamed Vall, ex chef de l’état, aient de manière véhémente contesté les résultats « sortis des urnes » criant à la «fraude » et à la « manipulation ».
Les occidentaux ont progressivement adoubé le nouveau pouvoir, y compris le chef de file des grandes démocraties de notre monde désormais unipolaire, l’Amérique de Barak Obama. Ces nations ont ainsi emboîté le pas à trois pays membres de l’Union Européenne (UE) : Espagne, France et Allemagne, qui n’ont pas tardé à manifester une réelle compréhension au point même de « ménager » la junte, auteur du coup d’état du 6 août 2008, pour des impératifs géostratégiques découlant de soucis sécuritaires.

Double amitié


En maintenant de bonnes relations avec l’Iran, grand soutien de la rectification pendant la période de galère, et bien au-delà de la satisfaction de l’exigence du monde «civilisé» consistant au retour à l’ordre constitutionnel, la visite à Téhéran qui débute jeudi 21 janvier, en est une parfaite illustration, le pouvoir du président Mohamed Ould Abdel Aziz réussit un parfait exercice d’équilibrisme qui ressemble étrangement à un tour de force. Nouakchott arrive à se concilier à la fois l’amitié des occidentaux et la sympathie de l’Iran, qui sont pourtant, les uns à l’autre, les pires ennemis du monde.
Une inimitié tenace, présentement entretenue par un profond désaccord autour du programme nucléaire iranien. Un projet de puissance et de grandeur pour la République islamique dont des pays comme les Etats-Unis, la Grande Bretagne et la France rejettent catégoriquement l’éventualité et laissent parfois entretenir la crainte d’une frappe israélienne contre Téhéran dans le but de torpiller l’éventualité d’une nouvelle bombe musulmane dans une région ou pourtant cette énergie « de la mort » est possédée par seulement trois puissances : Israël, l’Inde et le Pakistan.
Du coup, la diplomatie mauritanienne sous le magistère du président Mohamed Ould Abdel Aziz réussit la prouesse d’être à la fois l’allié des occidentaux dans la lutte contre le terrorisme, avec les retombées que cela suppose naturellement au plan économique en terme de soutien, et l’amie de la République Islamique. Ce qui représente un cinglant démenti de l’adage suivant lequel « l’ennemi de mes amis et forcément un ennemi pour moi ».

Reste à savoir si cet équilibre est une option stratégique (mûrement réfléchie) donc découlant d’une tendance durable. Ou plus simplement, un fait lié à des circonstances particulières, éphémère et incapable de résister aux vicissitudes du temps.
La diplomatie étant l’art de mener la «guerre» pour se faire une place sous le soleil grâce à des moyens politiques et économiques, en toute intelligence, la Mauritanie partage avec l’Iran une certaine vision philosophique, dont la source est la religion. Les deux partenaires peuvent également développer d’autres convergences politiques, économiques et sociales dans l’intérêt réciproque des peuples, indépendamment des alliances propres à chaque état. C’est aussi cela la mise en application du principe de souveraineté attaché à la dignité de tout pays.
La République Islamique d’Iran entretient une coopération économique multiforme avec le Sénégal voisin, un autre vieil allié des démocraties occidentales.
Elle a repris la structure hospitalière oncologique initiée jadis par Israël, dans le cadre d’un chantier ouvert.
La visite du président de la République à Téhéran devrait donner un souffle nouveau au développement de la nouvelle tendance.

Cheikh Sidya

Source: Biladi

Jeudi 21 Janvier 2010
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