Aziz: Il ne suffit pas d’en revêtir le costume griffé pour remplir dignement la fonction.

Mohamed Ould Abdel Aziz, le Président de la République ». Il ne suffit pas de le dire pour y croire. Et surtout, il ne suffit pas d’en revêtir le costume griffé pour remplir dignement la fonction. « Mohamed Ould Abdel Aziz, le Président de la République ». Un chant choral presque vide de sens que la TVM, la Radio de Mauritanie, dans un son presque imperceptible, le « chœur » grippé de l’Union Pour la République (UPR) et la « chorale » de la Majorité immature et de l’Opposition résignée, répètent dans un rythme plus que cacophonique.



Aziz: Il ne suffit pas d’en revêtir le costume griffé pour remplir dignement la fonction.
« Mohamed Ould Abdel Aziz, le Président de la République ». Il ne suffit pas de le dire pour y croire. Et surtout, il ne suffit pas d’en revêtir le costume griffé pour remplir dignement la fonction. « Mohamed Ould Abdel Aziz, le Président de la République ». Un chant choral presque vide de sens que la TVM, la Radio de Mauritanie, dans un son presque imperceptible, le « chœur » grippé de l’Union Pour la République (UPR) et la « chorale » de la Majorité immature et de l’Opposition résignée, répètent dans un rythme plus que cacophonique.

Si l’on fait abstraction -pour éviter la polémique- du contexte actuel de « non-Etat » en Mauritanie, nous nous devons, toutefois, de considérer certaines dispositions du seul texte juridique que personne, depuis le 6 août 2008, n’a encore osé prostituer. Fort heureusement. Il s’agit de la « loi fondamentale » connue aussi sous le nom de la « Constitution de la République Islamique de Mauritanie ». Qu’en dit, justement, cette Constitution ? Je m’arrêterai à deux (02) articles assez éloquents et sans équivoques.

Dans son article 24, cette Constitution stipule : « le Président de la République est le gardien de la constitution. Il incarne l’État Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement continu et régulier des pouvoirs publics. Il est garant de l’indépendance nationale et de l’intégrité du territoire ». Soit ! Mohamed Ould Abdel Aziz est donc l’incarnation de l’Etat et non l’Etat lui-même, à moins qu’il ait compris cette disposition du droit positif pourtant sous un angle purement du droit canonique (1).

Un « Président de la République » ne l’est plus s’il se substitue au Premier Ministre dans toutes ses prérogatives. Un « Président de la République » ne l’est plus s’il tient à être Ministre des Finances, celui de la Défense ou encore celui de l’Intérieur. Un « Président de la République » ne l’est plus s’il veut concurrencer le Directeur du Budget, celui des Infrastructures Routières, ou le Trésorier Général. Un « Président de la République » ne l’est plus s’il communique ses ordres par téléphone au Chef de Service de la Dépense Commune, à celui des Hydrocarbures Bruts ou à celui des Contrats d’Entretien à l’ENER ou ATTM. Un « Président de la République » ne l’est plus si, sous prétexte de n’avoir confiance en personne (2), il dirige le pays suivant ses propres intérêts pécuniaires. Cela s’appelle, logiquement, « assurer le dysfonctionnement de l’Etat ».

De son côté, l’article 27 de cette même loi fondamentale précise que : « la charge du Président de la République est incompatible avec l’exercice de toute autre fonction publique au privée ». Là encore, Mohamed Ould Abdel Aziz semble mal interpréter cette disposition pour ne pas dire la violer au vu et au su de tous. Les Chancelleries étrangères et les partenaires au développement en Mauritanie en suffoquent déjà. On ne peut pas être « Président de la République » et vouloir concurrencer les entreprises nationales et/ou étrangères dans les marchés publics et les Appels d’Offres internationaux ouverts ou restreints. On ne peut pas être « Président de la République » et soumissionner indirectement et/ou exiger des commissions pour tous les marchés pour lesquels la Commission Centrale des Marchés (CCM) est seule compétente via un fol fils de tante ou un gestionnaire de fortune personnelle. Cela ressemble à de l’abus de pouvoir. Un pouvoir très « précaire ».

Si l’on veut être « Président de la République » ou du moins lui ressembler, le « prétendant » ne doit pas être susceptible. Car la Susceptibilité est l’épouse idéale de l’Orgueil. La Susceptibilité et l’Orgueil sont inséparables. Paul-Jean Toulet disait : "Il y a des gens qui ont la susceptibilité de l’huître, on ne peut y toucher sans qu’ils se contractent." On ne doit pas non plus, quand on est certain de « posséder » la science infuse et persuadé d’avoir toujours raison, considérer le moindre contradicteur comme un agresseur. Enfin, le « prétendant » doit éviter que tout ce qui ne va pas dans son « sens » lui hérisse le poil et, partant, il ne trouve qu’une parade : rabattre le caquet à l’insolent qui se croit autorisé à émettre un avis contraire au sien. L’estocade sera d’autant plus sévère si la scène se passe en public. Car il n’y a rien de plus terrible pour lui que de perdre la face devant la multitude. Une multitude qui lui échappe de plus en plus d’ailleurs. Les cas de Vassala, de Basseknou et, plus récemment, de Tiguent sont les meilleurs indicateurs mesurables. Pour résumer, il ne suffit pas de vouloir « être Président de la République » pour le devenir comme il ne suffit pas de se proclamer « Roi des rois d’Afrique » pour être intronisé. L’Histoire est en train, impitoyablement, de briser les mythes, petits ou grands.

A bon Entendeur, salut !

(1) En théologie catholique, l’« Incarnation » est donc le fait, pour Dieu, de s’être incarné en un homme, Jésus-Christ, en un temps (origine de l’ère chrétienne) et un lieu (Palestine, plus précisément Bethléem en Galilée) donnés. La Tradition Chrétienne le voit comme étant l’union parfaite et sans confusion de la nature divine de la Personne du Verbe et de la nature humaine issue de la Vierge Marie. Jésus est défini comme étant un vrai homme doué d’une volonté humaine, et le vrai Verbe de Dieu dont la volonté divine est commune avec celle de Dieu le Père.(Wikipédia).

(2) Interview accordée récemment à l’hebdomadaire « Jeune Afrique ».

Cheikh Ould Jiddou, Manifestant Permanent à « la Place des Blocs » depuis le 25 Février.

Source : Le Calame






Samedi 16 Avril 2011
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