Affrontements entre pêcheurs saint-louisiens et gardes-côtes mauritaniens : Les germes d’un second conflit entre les deux pays



Affrontements entre pêcheurs saint-louisiens et gardes-côtes mauritaniens : Les germes d’un second conflit entre les deux pays
On a frôlé de justesse un second conflit entre le Sénégal et la Mauritanie. N’eussent été la responsabilité et le professionnalisme des armées des deux pays frères, les affrontements qui ont opposé les pêcheurs saint-louisiens aux gardes-côtes mauritaniens, la semaine dernière, ayant causé plusieurs blessés du côté sénégalais, auraient pu déclencher un autre conflit entre les deux pays.

Jamais deux sans trois, dit l’adage. Après deux opérations commando à Ndiago pour libérer les pirogues arraisonnées en Mauritanie, les pêcheurs de Guet Ndar ont fait une troisième opération. N’eussent été le professionnalisme et le sens de la responsabilité de nos deux armées, l’irréparable serait commis. En effet, d’après nos sources, ‘informée de l’arrivée d’une cinquantaine de pêcheurs de Saint-Louis, l’armée mauritanienne avait pris toutes les dispositions pour mettre fin à ce genre d’opérations qui cherchent à l’humilier’. Toujours, selon notre source, mis au parfum des dispositions prises par le voisin, qui avait déjà positionné trois vedettes de guerre, le Commandant de zone de Saint-Louis, pour éviter que le pire ne se reproduise, comme en 1989, est entré en contact direct avec son homologue de la Mauritanie afin qu’ils puissent, ensemble, œuvrer pour l’intérêt des deux pays. Ce qui a été fructueux, selon nos sources. Puisqu’il a été rassuré par son homologue.
Mais, sur le terrain, face à une cinquantaine de pêcheurs qui ont refusé d’obtempérer, l’armée mauritanienne a agi en arrêtant une trentaine d’entre eux. Pour immobiliser un autre, un garde-côte a tiré sur le moteur d’une des pirogues. Ce qui a causé la blessure, au niveau de la cuisse, d’un pêcheur, comme le soulignait le ministre de l’Economie maritime dans nos colonnes, jeudi dernier, lors d’une visite à Saint-Louis pour apaiser la situation qui semble désormais dépasser sa seule compétence.

Face à cette situation, le gouverneur de Saint-Louis avait, selon nos sources, convoqué une réunion de crise, mercredi dernier, avec tous les services compétents. C’est-à-dire l’armée, la gendarmerie, la police, l’inspecteur régional des pêches, les responsables des pêcheurs pour parer à toute éventualité.

Malgré cette diligence des autorités locales, le silence des autorités politiques au sommet, pour calmer les esprits, a surpris les Guet-ndariens et inquiété les observateurs. Qui pensent que l’approche de l’élection présidentielle empêche à ces dernières de raisonner nos pêcheurs qui seraient fautifs. Car, selon nos sources, les pêcheurs de Saint-Louis, après avoir volé la pirogue de la surveillance sénégalaise, sont partis arraisonner une embarcation des gardes-côtes mauritaniens. Jusqu’à l’heure où ces lignes sont écrites, personne ne sait où est-ce qu’ils ont caché cette embarcation. Mais, il faut préciser que les autorités mauritaniennes ont salué le sens de la responsabilité des autorités sénégalaises qui n’ont pas cherché à plaire aux Guet-ndariens, encore moins à cautionner leurs actes de provocation.

Rappelons que cette crise est née de la fin du protocole d’accord qui lie notre pays à la République de Mauritanie. A travers cet accord bilatéral entre les deux Républiques sœurs, la Mauritanie octroyait aux pêcheurs sénégalais 300 licences pouvant leur permettre de pêcher les espèces pélagiques dans ses eaux. Mais depuis quelques mois, l’accord a pris fin et il n’est pas encore renouvelé. Ce qui a provoqué l’ire des pêcheurs saint-louisiens. Lesquels sont déterminés à attaquer les gardes-côtes mauritaniens pour récupérer, de force, nombre de leurs embarcations arraisonnées au point de passage de Ndiago.

Seyni DIOP



Lundi 19 Décembre 2011
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