APERCU HISTORIQUE DE LA MAURITANIE(FLAM)



APERCU HISTORIQUE DE LA MAURITANIE(FLAM)
Avec une superficie de 1.030 000 Km2, la Mauritanie est située dans la partie nord-ouest de l'Afrique, entre les zones sahélienne dans le sud et le sud-est, saharienne dans le reste du pays. A l'ouest, sur la façade atlantique, le pays s'étend du Cap blanc à l'embouchure du Sénégal. Il est limité au nord-ouest par le Sahara occidental, au nord-est par la République d’Algérie, à l'est et au sud-est par la République du Mali, au sud et au sud-ouest par la République du Sénégal.
Ancienne colonie qui faisait partie de l’Afrique occidentale française, la Mauritanie fut créée théoriquement par décision de la commission interministérielle du 27 décembre 1899, donc avant même la conquête militaire du Trab el Bîdân[1] (1902-1933)
Sa population est estimée à plus de 3 millions d’habitants. La Mauritanie est un pays biracial composé majoritairement de Noirs « (Bamana, FulBe ou HaalpulaareeBe, H’râtîn, Sooninko, Wolof,) et de Bîdhân (qui sont des Arabo-berbères).
L'espace politico-administratif actuel de la Mauritanie est un assemblage de morceaux hétéroclites de territoires qui appartenaient à des Etats ethniques et pays précoloniaux conquis par la puissance coloniale française entre 1854 et 1890. C'est la raison pour laquelle on retrouve de part et d'autre de ses frontières les mêmes groupes de populations éclatées entre ses pays voisins. Ainsi, sur sa frontière du sud, elle partage ses populations Fulve ou Haalpulareeve, H’râtîn, Sooninko et Wolof avec la République du Sénégal. Sur celles du sud-est, elle partage ses populations Fulve et Sooninko avec le Sénégal et le Mali. Sur ses autres frontières, elle partage ses populations appelées arabes (regroupant les Arabo-berbères et les H’râtîn) avec le Mali (Est), l'Algérie (nord-est) et le Sahara occidental (nord-ouest).
Ces entités ( ou territoires nationaux ) se sont forgées au cours de l’histoire, chacune dans un espace autonome, régies par des pouvoirs politiques spécifiques : Royaume puis République théocratique du Fuuta Tooro (VIIIè siècle-1890), Royaume du Waalo Barak (XIIè siècle-1854), province du Gidimaxa (XIè siècle-1890) pour les Noirs; émirats du Brakna, du Trarza et de l’Adrar pour les Arabo-berbères, émirats constitués entre la fin du XVIè siècle et le début du XVIIIè siècle.
La Mauritanie en tant qu’entité territoriale va apparaître avec la colonisation :
Le 10 Avril 1904, par arrêté, tous les territoires situés sur la rive droite du fleuve Sénégal sont détachés de la colonie du Sénégal pour être rattachés au nouveau territoire colonial dénommé « Protectorat des pays maures du Bas-Sénégal »
Le 08 décembre 1933, un décret colonial confirme la délimitation de la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie.
Après la Deuxième Guerre Mondiale, l’Union générale des originaires de la vallée du fleuve (UGOV AF) prit en charge la question des Noirs en Mauritanie. Elle avait certes été battue aux élections législatives de 1951 par l’Union progressiste mauritanienne (UPM) ancêtre du parti du peuple mauritanien (PPM), mais la question de cohabitation n’était pas résolue :
- Au congrès d’Aleg du 5 mai 1958, les éléments de l’Union générale des originaires du Fleuve (UGOF) qui proclamaient l’indépendance dans le cadre fédéral furent mis en minorité ; débute alors l’aventure d’une Mauritanie « unitaire » sans aucune définition, ni garantie du cadre de la coexistence entre les deux communautés raciales :
- Dès sa naissance en 1958, la Nahda Alwataniya se proclame comme une formation politique pan-arabiste et exige le rattachement de Mauritanie au Maroc ;
- En 1963, des éléments l’Union générale des originaires de la Mauritanie du Sud (U.G.O.M.S.) craignant d’être phagocytés dans un système qui les éloignerait de l’Afrique, demandent la création d’un Etat fédéral, projet rejeté de nouveau par le gouvernement de Mocktar Ould DADDAH.
- Ces organisations U.G.O.F., B.D.G., U.G.O.M.S., créées en réaction à l’orientation déjà pan-arabiste de la Mauritanie, constituaient le symptôme du malaise de la cohabitation :
- Ces organisations, sursaut de la résistance des Noirs, vont malheureusement être à chaque fois récupérées et dévoyées par le système de domination à caractère ethnique et raciale.
Ainsi L’U.G.O.F. est absorbée par L’U.P.M., Le B.D.G. le sera par le P.R.M, L’U.G.O.M.S. par L’U.N.M et le P.M.T( par le P.K.M.
Au niveau du mouvement d’El Hor, - des actions conjuguées de la guerre du Sahara (1975-1978), des mouvements politiques et syndicaux, et de la scolarisation favorisèrent donc l'émergence de petits groupuscules politiques clandestins de H’râtîn qui s'unissent pour créer en mars 1978 un mouvement politique dénommé El Hor. Cette organisation subit sa première répression féroce de la Sûreté après une manifestation de protestation contre la vente d’une femme esclave au marché d'Atar en 1979 - c’est la même stratégie de récupération et de diversion qui va être utilisée par le système pour les diviser entre plusieurs sensibilités, pan-arabistes et chauvines.
Sous le prétexte de lutter contre l’irrédentisme marocain, le P.P.M va contribuer à rapprocher les courants arabes divisés (Nahda, Frères musulmans et U.N.M) pour diluer, en fait, la résistance des Noirs sans régler pour autant le problème essentiel de cohabitation qui demeure encore.
En 1966, dix neuf cadres Noirs rédigent un manifeste dit « Manifeste des 19 » dans lequel ils dénoncent le racisme et toute «(…) confusion hypocrite visant à poser un problème politique (enseignement de l’arabe) sous le couvert de la religion (islam) ». Suite à la publication de ce manifeste, et en réaction aux lois 65.025 et 65.026 de janvier 1965 confirmant l’arrêté n°139 du 24 mai 1954 du Gouverneur de la colonie de Mauritanie rendant l'enseignement de l'arabe obligatoire sur l'ensemble du territoire, la Mauritanie sombre dans des émeutes raciales provoquées par le pouvoir, qualifiées à tort de guerre civile.
En 1979, suite à la circulaire 02 visant le renforcement de la langue arabe dans l’enseignement, les élèves noirs, afin de s’opposer à l’application de cette mesure qui présage leur aliénation, décident d’organiser une grève illimitée.
Pendant les années 1980, au contexte politique trouble, on assiste aux expropriations des terres de la vallée ( l’artifice juridique est l’ordonnance n° 83 127 du 5 juin 1983 portant réorganisation foncière et domaniale), à la multiplication des exactions sur la Communauté noire et à son élimination systématique de la gestion des affaires publiques, bref à une radicalisation du pouvoir.
C’est dans ce contexte de prise de conscience et de l’urgence de la mobilisation et sous l’impulsion du « Mouvement des élèves et étudiants noirs » (M.E.E.N) que naquit dans la nuit du 13 au 14 mars 1983 le mouvement dénommé « Forces de libération africaines de Mauritanie » (F.L.A.M) qui est le fruit d’une fusion de quatre organisations : l’« Union démocratique mauritanienne » (U.D.M.), l’« Organisation pour la défense des intérêts des Négro-africains de Mauritanie » (O.D.I.NA.M.), le « Mouvement populaire africain de Mauritanie » (M.P.A.M.) et le « Mouvement des élèves et étudiants noirs » ( M.E.E.N.)
Les F.L.A.M. sont un mouvement de libération, une organisation politique nationale qui lutte contre le racisme et les discriminations de toutes sortes en vue de l’instauration d’un Etat de droit pour un double objectif :
- Le rétablissement de tous les Mauritaniens opprimés et défavorisés par des politiques discriminatoires et antinationales, singulièrement des Noirs, dans la dignité humaine et sociale.
- La réconciliation de tous les Mauritaniens pour un développement national harmonieux dans un Etat libre, indépendant et démocratique.
(Extrait de l´orientation politique des FLAM)
www.flamnet.info

Mercredi 29 Mai 2013
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