A l’évidence c’est une question que n’importe qui peut se poser.Pas seulement à propos d’un président.Mais l’intérêt change en fonction du statut et des responsabilités.Un homme de la trempe d’un chef d’Etat possède dans son entourage de nombreux amis.Il y a de fortes chances qu’avec les charges il oublie ses vieilles compagnies et avec la politique et ses jeux d’intérêt il se rapproche plus de nouveaux venus.C’est à ce niveau de responsabilité qu’on peut juger ce que valent les amitiés entre les hommes.
Dans l’armée, l’ex-militaire a tissé un réseau de camarades avec certains de sa classe (entendons par là ses promotionnaires) et même de ses aînés. L’un de ses meilleurs camarades fut semble-il l’un des trois officiers noirs exécutés en 1987 lors de la tentative de coup d’Etat contre le président Taya. Certains hauts dignitaires de son régime dont le chef d’Etat-major de l’armée, celui de la sûreté et de la garde seraient aussi ses hommes de confiance de longue date. En privé, son cercle amical est dit-on réduit. Au niveau tribal il s’est rapproché de quelques uns de ses cousins hommes d’affaires. L’un des plus riches aurait mal pris ce penchant frisant à ses yeux la trahison. Leurs rapports auraient profondément changé depuis quelques temps. En revanche, ses « grands » amis d’infortune auraient déserté sa mémoire depuis qu’il est aux commandes. Les contacts coupés avec les nouvelles responsabilités. Dans la solitude et le recueillement, les pensées du président Aziz s’arrêteraient souvent sur une vieille fréquentation d’un quartier populaire de Nouakchott. Un coup de fil venant de loin fait sursauter le récepteur de l’appel qui ne croirait pas ses oreilles. Lors de sa campagne présidentielle, des citoyens modestes racontent comment, le candidat faisait pour gagner la confiance des pauvres en recevant des appels ou en leur rendant des visites de courtoisie. Les nombreux numéros du président circulaient partout. Un habitant très modeste d’Elmina dit avoir noué une amitié téléphonique avec le nouvel homme fort du pays qui l’a visité dans sa modeste concession de Tarhil du 6ème. Des témoignages de ce genre sont fréquents dans les conversations des salons ou dans les bus. Tout ça était –il sincère ou ce n’était que de la politique ? N’est pas Oumar Ben Khattab qui le veut. Les amitiés sincères ne disparaissent ni par la politique ni par la richesse ou par la misère. Mêmes les dictateurs savent conserver leurs amitiés. Ould Taya aimait passer quelques moments avec ses anciens amis hors de la présidence. Avant lui, Moktar Ould Daddah respectait ses confidents. Mieux, il pouvait changer de décision dès qu’il est convaincu de la pertinence de ce que lui disait l’autre fut-il son adversaire. En 1966 durant les événements inter- communautaires un des mauvais conseillers lui aurait suggéré de broyer du noir. N’étant pas convaincu, le président s’éloigna à jamais de lui. L’enrôlement en cours des citoyens n’aurait pas eu lieu de cette manière avec un certain Haidalla. Taya serait aussi influencé par des esprits destructeurs pour massacrer aveuglement une communauté sans jamais vérifier le bien-fondé des accusations. Comme quoi, un président ne doit pas seulement se laisser influencer par les nouvelles amitiés, il doit aussi et surtout écouter les anciennes qui, elles sont moins opportunistes …
Cheikh Tidiane Dia
Dans l’armée, l’ex-militaire a tissé un réseau de camarades avec certains de sa classe (entendons par là ses promotionnaires) et même de ses aînés. L’un de ses meilleurs camarades fut semble-il l’un des trois officiers noirs exécutés en 1987 lors de la tentative de coup d’Etat contre le président Taya. Certains hauts dignitaires de son régime dont le chef d’Etat-major de l’armée, celui de la sûreté et de la garde seraient aussi ses hommes de confiance de longue date. En privé, son cercle amical est dit-on réduit. Au niveau tribal il s’est rapproché de quelques uns de ses cousins hommes d’affaires. L’un des plus riches aurait mal pris ce penchant frisant à ses yeux la trahison. Leurs rapports auraient profondément changé depuis quelques temps. En revanche, ses « grands » amis d’infortune auraient déserté sa mémoire depuis qu’il est aux commandes. Les contacts coupés avec les nouvelles responsabilités. Dans la solitude et le recueillement, les pensées du président Aziz s’arrêteraient souvent sur une vieille fréquentation d’un quartier populaire de Nouakchott. Un coup de fil venant de loin fait sursauter le récepteur de l’appel qui ne croirait pas ses oreilles. Lors de sa campagne présidentielle, des citoyens modestes racontent comment, le candidat faisait pour gagner la confiance des pauvres en recevant des appels ou en leur rendant des visites de courtoisie. Les nombreux numéros du président circulaient partout. Un habitant très modeste d’Elmina dit avoir noué une amitié téléphonique avec le nouvel homme fort du pays qui l’a visité dans sa modeste concession de Tarhil du 6ème. Des témoignages de ce genre sont fréquents dans les conversations des salons ou dans les bus. Tout ça était –il sincère ou ce n’était que de la politique ? N’est pas Oumar Ben Khattab qui le veut. Les amitiés sincères ne disparaissent ni par la politique ni par la richesse ou par la misère. Mêmes les dictateurs savent conserver leurs amitiés. Ould Taya aimait passer quelques moments avec ses anciens amis hors de la présidence. Avant lui, Moktar Ould Daddah respectait ses confidents. Mieux, il pouvait changer de décision dès qu’il est convaincu de la pertinence de ce que lui disait l’autre fut-il son adversaire. En 1966 durant les événements inter- communautaires un des mauvais conseillers lui aurait suggéré de broyer du noir. N’étant pas convaincu, le président s’éloigna à jamais de lui. L’enrôlement en cours des citoyens n’aurait pas eu lieu de cette manière avec un certain Haidalla. Taya serait aussi influencé par des esprits destructeurs pour massacrer aveuglement une communauté sans jamais vérifier le bien-fondé des accusations. Comme quoi, un président ne doit pas seulement se laisser influencer par les nouvelles amitiés, il doit aussi et surtout écouter les anciennes qui, elles sont moins opportunistes …
Cheikh Tidiane Dia
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