A quoi sert un PM, bras croisés et tout-sourire ?

Récemment, le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Ismail Ould Bodda Ould Cheikh Sidiya, s’était plaint, devant le chef de l’Etat, des « pressions » de son Premier ministre, qui intervenait pour des proches afin qu’ils bénéficient de distribution de terrains de la Gazra. L’affaire ayant resurgi, lors d’un récent conseil des ministres, le PM s’était défendu qu’il s’agit de citoyens qui l’avaient saisi et qu’il avait demandé au ministre de « voir avec eux ce qui est possible ».



A quoi sert un PM, bras croisés et tout-sourire ?
Balayée par la rumeur depuis plusieurs mois, le Premier ministre, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf brave tous les jours les « faiseurs de gouvernement » des salons nouakchottois. Dans les nouveaux locaux, flambant neuf, du Premier ministère, hermétiques et bien gardés, Ould Mohamed Laghdaf fait de l’adage « pour vivre heureux, vivons cachés » un principe cardinal.

Depuis qu’il a émigré de l’Immeuble du Gouvernement, ce bâtiment est devenu un véritable dépôt d’ordures, la poussière et la poubelle longent, désormais, tous les couloirs.

Ne quittant son bureau que très tard dans la nuit, le PM veut donner cette impression de bourreau de travail, mais la réalité est toute autre. Calfeutré dans un salon moelleux et servi à longueur de journée des meilleurs mets de la place, il passe sa journée à téléphoner et à recevoir des proches et des courtisans.



Récemment, le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Ismail Ould Bodda Ould Cheikh Sidiya, s’était plaint, devant le chef de l’Etat, des « pressions » de son Premier ministre, qui intervenait pour des proches afin qu’ils bénéficient de distribution de terrains de la Gazra. L’affaire ayant resurgi, lors d’un récent conseil des ministres, le PM s’était défendu qu’il s’agit de citoyens qui l’avaient saisi et qu’il avait demandé au ministre de « voir avec eux ce qui est possible ».

Hibernant depuis plusieurs mois, le PM a été rappelé à la rescousse, à la veille de la première sortie des « facebookistes ». Improvisant l’inauguration d’une route à Arafat, juste pour parler aux populations des « réalisations » du Gouvernement, il avait promis à celles-ci un recensement complet et la distribution de terrains à tout le monde.

Quelques jours plus tard, le Président Ould Abdel Aziz, à Toujounine, se retrouvait avec une patate chaude entre les mains. Le recensement en question avait enregistré plus de 35000 familles. « Nous n’avons pas l’intention de refuser l’attribution de parcelles de terrain en faveur des citoyens, mais le chiffre de 35.000 familles nouvellement enregistrées signifie que Toujounine ne renfermait pas de quartiers lotis. Nous devons tous nous pencher sur cette question pour pouvoir la régler » a dit Ould Abdel Aziz, vraisemblablement coincé. A qui la faute alors ?

Totalement pris en charge par l’Etat, le PM est le second gros salaire de l’Etat, après celui du Président de la République, cinq millions UM net par mois. Et dire qu’il est en poste depuis aout 2008. Les diplômés chômeurs, les créanciers de l’Etat, les employés des établissements publics non payés, peuvent organiser des sit-in, le PM, pour toute solution croise les bras et distribue des sourires. Pourvu que, les bons mets, arrosés de thé et de café, à l’Hôtel de la Primature se succèdent. La fin des mois difficile, le PM connait pas.

Henoune




Source : Canalrim (Mauritanie)

Lundi 28 Mars 2011
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