49 millions de dollars US détournés de la BCM !!!

L’affaire vient d’être mise à jour à la suite d’un Audit réalisé durant cinq mois par un Cabinet, dont le dirigeant notoirement connu en France l’est également à Nouakchott, à la suite de son intervention dans l’affaire des contrats pétroliers de la Woodside et Mauritanie qui s’est traduit par un dédommagement de 100.000.000 USD en faveur de notre pays.



49 millions de dollars US détournés de la BCM !!!
Le Président de la République vient de donner une preuve supplémentaire de sa détermination à ne pas rester inactif face aux détournements de l’argent public.. Dans ce domaine, son opiniâtreté pour savoir ce qui s’est réellement passé dans l’affaire SONIMEX - BCM vient d’aboutir, vraisemblablement à la découverte d’un des plus grands scandales financiers que la Mauritanie ait eu à connaître.

L’affaire vient d’être mise à jour à la suite d’un Audit réalisé durant cinq mois par un Cabinet, dont le dirigeant notoirement connu en France l’est également à Nouakchott, à la suite de son intervention dans l’affaire des contrats pétroliers de la Woodside et Mauritanie qui s’est traduit par un dédommagement de 100.000.000 USD en faveur de notre pays.

Dans les milieux initiés, en ramenant le PNB français au PNB Mauritanien, certains comparent le désastre qui résulte du dossier SONIMEX – BCM à dix fois celui du Crédit Lyonnais qui a secoué le monde bancaire et politique français au début des années 90.



L’affaire SONIMEX BCM démarre au début de l’année 2008, à une époque où une flambée des prix de denrées alimentaires laisse présager des difficultés d’approvisionnement dans le pays.

Un plan spécial d’intervention est alors aussitôt mis en place avec comme objectif celui de mettre à la disposition des importateurs mauritaniens 40.000.000 USD devant être empruntés par la BCM auprès de la BID , avec la garantie de l’Etat.

Au final, dans des conditions pour le moins surprenantes, c’est la BCM qui va accorder une ligne de crédit de 45.000.000 USD au profit de la SONIMEX en l’absence de toute garantie.

Ce financement a été conclu le 22 avril 2008, dans le cadre d’une Convention signée entre le Directeur Général de la SONIMEX , M. Moulaye El Arby Ould Moulaye Mohamed et le Gouverneur de la Banque Centrale , M. Ousmane Kane ; La seule obligation à laquelle était soumise la SONIMEX pour rembourser le financement de ses importations par la Banque Centrale consistait à domicilier ses recettes sur un compte ouvert à la BCM.

Cet engagement ne sera jamais tenu ni par Moulaye El Arby Ould Moulaye Mohamed, ni par celui qui lui a succédé le 26 octobre 2008. La BCM ignorait sans doute la situation financière dans laquelle M. Moulaye El Arby Ould Moulaye Mohamed avait plongé la SONIMEX avant la signature de la Convention.

Celle-ci tenait en deux points qui auraient eu de quoi alerter n’importe quelle banque devant accorder une ligne de crédit même de quelques milliers de dollars. Tout d’abord le Directeur Général de la SONIMEX avait dissimulé à la BCM qu’il avait consenti « en catimini » une hypothèque sur les biens immobiliers du siège de la société au profit de la BNM face à un compte courant débiteur de plus de 2 milliards UM.

Cet acte signé le 5 mars 2008 en toute illégalité, sans l’autorisation du Conseil d’Administration de la SONIMEX et à l’insu de son Ministre des tutelles, allait être le premier signe de l’intérêt sans limite, porté par Moulaye El Arby Ould Moulaye Mohamed à la BNM au détriment de ceux de la SONIMEX dont l’Etat est l’actionnaire principal à plus de 60%.

Par ailleurs entre les 2 et 18 avril 2008, M . Moulaye El Arby Ould Moulaye Mohamed a passé au nom de la SONIMEX des commandes auprès d’importateurs, dont NOVEL, pour près de 49.000.000 USD, sans l’autorisation du Comité de Gestion telle que prévu dans les statuts, sans appel d’offres et en l’absence du moindre accord de financement.

C’est donc en masquant les difficultés de solvabilité de la SONIMEX que le Directeur Général obtenait un découvert bancaire de la BCM pour un montant qui atteindra au final près de 49.000.000.000 USD, soit plus de 11,5 milliards UM. Or, ce financement viendra pour ainsi à dire à point puisque notamment la BNM avait refusé d’ouvrir des lettres de crédits pour les achats du 2 au 18 avril 2008.

Autrement dit, ce qui n’a pas été accepté par une simple banque commerciale pour des raisons de prudence l’a été par la Banque Centrale sans la moindre garantie et en faisant reposer son remboursement uniquement sur la domiciliation des recettes des importations financées par la BCM sur le compte SONIMEX ouvert dans ses livres.

Il était à l’époque notoire que M. Moulaye El Arby Ould Moulaye Mohamed, très proche de l’ancien Premier Ministre Zein Ould Zeidane, était également soutenu l’ex Président de la République et qu’il a été de ce fait imposé à la BCM. C’est pourtant sur les engagements pris de manière contractuelle par ce même M. Moulaye El Arby Ould Moulaye Mohamed, recommandé par les plus hautes autorités de l’Etat en avril 2008, que l’arnaque s’est jouée.

L’Audit démontrerait que ce Directeur Général n’a jamais eu l’intention de remplir ses obligations pour rembourser la BCM , puisque dès le départ et à partir de mai 2008, suite aux premières livraisons des importations financées par la BCM à hauteur de 11,5 milliards UM les recettes ont été principalement détournées vers… la BNM !!!

L’Audit révèlerait également que M. Moulaye El Arby Ould Moulaye Mohamed s’est lancé entre les 2 et 18 avril 2008 dans des contrats qui soulèvent des pratiques de surfacturations pour le moins condamnables et notamment avec la société NOVEL domiciliée à Genève en Suisse.

A titre d’exemple le 16 avril 2008, le contrat entre la SONIMEX et NOVEL sur 40.000.000 tonnes de riz pour plus de 31.000.000 USD, finalement financé par la BCM concernait 15.750 tonnes achetées par le Directeur Général pour 11.888.500 USD.

La livraison n’ayant pu se faire en temps voulu, après le départ de M. Moulaye El Arby Ould Moulaye Mohamed en octobre 2008, le riz a été sérieusement renégocié à la baisse pour être en définitive accepté par NOVEL au prix de… 7.840.000 USD !!!

Si en fin de compte ce riz n’a pas été livré, les éléments qui s’y rapportent mettent en évidence une fâcheuse tendance pour M. Moulaye El Arby Ould Moulaye Mohamed à avoir tout mis de coté, dont notamment les appels d’offres et le Comité de Gestion de la SONIMEX , pour régler sans contrôle des achats surfacturés comme le fait ressortir l’Audit, avec les conséquences que l’on peut imaginer.

Le détournement des recettes au profit du compte SONIMEX à la BNM mis en place par M. Moulaye El Arby Ould Moulaye Mohamed lui a donné l’occasion de dilapider les fonds destinées à la BCM en l’absence de tout contrôle et ce pour satisfaire des surfacturations, mais aussi et surtout pour permettre à la BNM en ouvrant de nouvelles lettres de crédit, de percevoir à ce titre des frais et commissions aux montants exorbitants (près de 900 millions UM) et réduire le découvert bancaire dans ses livres.

Ainsi, si en avril 2008 le découvert du compte SONIMEX à la BNM s’est élevé à plus de 3 milliards UM en octobre 2008, il était redescendu à 9 millions UM au moment où M. Moulaye El Arby Ould Moulaye Mohamed quittait la SONIMEX.

Selon le rapport de l’Audit le système mis en place par M. Moulaye El Arby Ould Moulaye Mohamed au profit de la BNM a incontestablement conduit la SONIMEX à la faillite et la Banque Centrale à devoir subir un préjudice de près de 49.000.000 USD correspondant au quart de ses réserves nationales ce qui est à l’origine de l’instabilité actuelle de la monnaie du pays (glissement de l’ouguiya).

Les fonds destinés à la BCM ont pu être détournés à raison d’une succession de comportements malhonnêtes des dirigeants de la SONIMEX qui manifestement avaient perdu de vue la défense des intérêts de l’Etat et ceux relevant de la mission de service public dévolue à la SONIMEX.

Force est de constater que M. Moulaye El Arby Ould Moulaye Mohamed, Directeur Général de la SONIMEX a, très rapidement et facilement pu abuser la BCM sous la Gouvernance des plus hautes autorités de l’Etat, au pouvoir en avril 2008 et ce en l’absence de la moindre mesure concrète pour s’assurer de la domiciliation des recettes qui restait le seul moyen pour permettre le remboursement des 49.000.000 USD.

Le grave préjudice dont a été victime la BCM , était jusqu’ici soumis à la « loi du silence » manifestement destinée à protéger les auteurs et bénéficiaires de cette machination contre les intérêts de l’Etat.

C’est ce verrou que le rapport vient de faire sauter et il appartient maintenant à la justice qui a été saisie de l’affaire de demander des comptes aux auteurs de ces malversations pour que la BCM puisse enfin être remboursées de ses 11,5 milliards UM.

Sidi Mohamed Ould Jeilany





cridem

Mercredi 9 Mars 2011
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